Le 28 juillet, le Parquet général de la Fédération de Russie a déclaré la Fondation nationale pour la démocratie américaine, « indésirable » sur le territoire russe. Mieux connue sous son nom américain, National Endowment for Democracy (NED), cette fondation est le véritable cerveau des « révolutions de couleur » qui se sont succédées depuis la chute d’l’URSS, dans l’espace post-soviétique ou dans d’autres pays dont les États-Unis craignent la volonté d’indépendance.
N’oublions pas que la vice-présidente de la NED, n’est nul autre que Nadia Diuk, responsable des opérations de cet organisme en Russie et en Eurasie depuis des années. Le fait qu’elle soit la fille de Petro Duke, un ancien de l’Armée insurrectionnelle d’Ukraine, du pronazi ukrainien Stepan Bandera, n’est pas, bien entendu, anodin. En 2011, c’est elle qui était aux manettes lors de la tentative de révolution de couleur en Russie ; c’est elle aussi qui était à la manœuvre dans les deux révolutions de couleur qu’a connues l’Ukraine (2005 et 2014).
En interdisant la NED, la Russie a appliqué une loi adoptée par la Douma en mai dernier, qui permet de déclarer « indésirables », des groupes étrangers agissant en Russie et constituant « une menace pour le système constitutionnel de la Fédération de Russie, pour sa défense et pour sa sécurité nationale. » Cette loi fait suite à une autre adoptée en 2012 qui avait donné aux autorités russes le pouvoir d’accuser des organisations s’engageant dans la politique nationale et recevant de l’argent de l’étranger, d’être des « agents de l’étranger ».
Le Conseil de la Fédération de Russie qui avait demandé en juin au Parquet de mener une enquête sur douze organisations suspectées d’activités antirusses. La NED figurait, avec la fondation de George Soros et la Freedom House, aux premières loges. Le Parquet a depuis reconnu cette organisation coupable d’avoir financé des ONG en Russie, entre 2012 et 2013, à hauteur de 5,2 millions de dollars. Ces organisations ont pris part à « la contestation des résultats des campagnes électorales, l’organisation d’actions politiques qui avaient pour but d’influencer la prise de décision des autorités et de discréditer le service militaire au sein des forces armées russes ».
« Les États-Unis voudraient que la Russie cesse d’exister en tant que nation » avait déclaré Nikolaï Patrushev, chef du conseil de la Sécurité russe, le 22 juin. Les décisions récentes montrent que la Russie entend prendre toutes les mesures pour assurer son intégrité.
Du côté de la Chine, on songe à faire la même chose ! Dans une colonne du très officiel Global Times de Chine, Su Tan écrit, le 31 juillet, en soutien à la décision russe, qu’un « pays a absolument le droit de réguler les ONG ‘indésirables’ ». Selon cet auteur, la NED « s’est rendue coupable des mêmes crimes en Chine, en apportant son soutien aux mouvements qui soutiennent l’indépendance du Tibet et du Xinjiang, s’ingérant dans les affaires intérieures du pays ».
Un message, un commentaire ?