Lundi prochain, le 29 mai, Emmanuel Macron recevra Vladimir Poutine au Grand Trianon, à Versailles, à l’occasion d’une exposition consacrée à Pierre le Grand, dans le cadre du tricentenaire de la visite du tsar en France.
L’ouverture d’un dialogue constructif entre les présidents russe et français, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, après une campagne présidentielle où les suspicions et les mauvais coups ont pris le dessus, est source de soulagement et d’espoir.
Car le fait de se parler signifie déjà d’accepter de tourner la page et de se donner un nouvel horizon.
Sans préjuger aucunement de la suite, car nous n’avons aucun élément pour juger quelle sera la mue du candidat Macron, en président Macron, sur ce sujet terriblement sensible pour les occidentaux qu’est la Russie, le fait d’avoir saisi l’occasion du 300e anniversaire de la visite de Pierre le Grand en France pour organiser cette rencontre est plutôt de bon augure.
Pierre le Grand
Pierre le Grand, tsar de Russie entre 1682 et 1725, est l’image d’une Russie tournée vers l’Europe, refusant de rester à l’écart de ce mouvement profond de civilisation initié par la renaissance européenne.
« Aidez-moi à sortir mon peuple de la barbarie », disait Pierre le Grand à l’éminent savant et politique allemand Gottfried Leibniz.
Devenu son conseiller quelque temps plus tard, Leibniz incita Pierre le Grand à créer des académies sur tout le territoire, pour qu’à partir de la jeunesse éduquée se forge un grand peuple éclairé.
Un an avant sa mort, en 1724, Pierre le Grand dotait la Russie d’une Académie des sciences qui aujourd’hui rayonne toujours à travers le monde, malgré de multiples péripéties.
Pierre le Grand, c’est aussi la Saint-Pétersbourg immortalisée par le poète de la nation russe, Alexander Pouchkine, tiraillée entre sa soif de progrès et le poids de l’autocratie héréditaire.
Pétersbourg c’est encore aujourd’hui, comme l’illustre Vladimir Poutine, la fenêtre de dialogue de la Russie avec l’Occident que seule l’hostilité systématique et maladive que voue l’oligarchie occidentale à ce pays, a conduit à remettre en cause.
Mais lors de cette rencontre à Versailles, les rôles de la Russie et de l’Europe seront inversés.
Car, malgré toutes les difficultés et les imperfections de la nation russe aujourd’hui, Vladimir Poutine portera avec lui le vent du progrès qui souffle sur le reste du monde à partir d’une Eurasie qui, avec l’Union économique eurasiatique de la Russie et le projet géant de Nouvelle Route de la soie du Président Xi Jinping, propose au monde occidental en crise une politique gagnant-gagnant de paix par le développement économique.
En clair, ce que Leibniz et Pierre le Grand avaient envisagé il y a 300 ans se trouve mis en chantier aujourd’hui !
Le président Macron, produit d’un occident perclus par sa crise financière, morale et politique, mais toujours prêt à régenter le monde, saura-t-il saisir cette occasion pour éloigner les nuages de la guerre et contribuer à créer les conditions d’une paix durable en Europe ? Saura-t-il saisir l’esprit de cette nouvelle ère de développement en Eurasie, et en faire un levier pour débloquer la situation en France et en Europe ?
Avec la reprise de dialogue entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine, et entre Donald Trump et Xi Jinping, nous sommes à un point tournant de la situation. Il ne faut pas que M. Macron gâche cette occasion.
# BONIN
• 29/05/2017 - 19:21
Cela me parait cependant mal engagé lorsque Macron qualifie "d’ invasion de l’ Ukraine" la révolte des régions Russophones de Crimée (qui a l’ origine était une terre Russe) et du Dombass . Se sont les néo-nazis soutenus par l’ OTAN qui ont envahie l’ Ukraine, et non l’ inverse !
Pour rappel, avoir soutenu la vision occidentale nous a couté très chers : perte du marché de la LGV Moscou-Kazan, perte d’ un milliard par an (depuis 2014) d’ exportations en produits agricole vers la Russie, frégates Mistrals bradées à l’ Egypte, et constructeurs automobiles Français (PSA, Renault/Nissan/Dacia) victimes de l’ atonie du marché Russe depuis 2014 (et sans doute un peu d’ un boycott des clients Russes, aussi) . Ca nous coute bien cher de soutenir des néo-nazis - De Gaulle doit se retourner dans sa tombe !
# BONIN
• 30/05/2017 - 19:31
Et encore mieux, maintenant : les menaces "de représailles" en cas d’ utilisation d’ armes chimiques . Comme ça, les pseudo-"rebelles modérés" savent ce qu’ ils ont à faire : comme à La Goutha de Damas en août 2013, ou plus récemment dans la province d’ Idlib . Monsieur le Président Macron, êtes vous naïf à ce point ???????? Vous voulez nous engager dans une confrontation directe avec la Russie, tout ça pour soutenir des gens comme "al-nosra/qaïda ? Honte à vous, comme Hollande vous êtes indigne de la fonction !!!!!!!!!!!!!
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