Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias, ainsi que ses homologues turc, serbe, hongrois et macédonien se réunissent aujourd’hui (7 avril) à Budapest pour discuter de leur éventuelle participation au projet de gazoduc Turkish Stream (TANAP + TAP).
Les ministres prévoient adopter une déclaration conjointe en faveur du projet annoncé le 1er décembre 2014 par le Président russe Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à Ankara. Le projet vise à remplacer le projet South Stream, qui devait passer initialement par la Bulgarie et permettre l’exportation de 63 milliards de mètres cubes de gaz russe vers l’Europe chaque année, tout en évitant l’Ukraine qui a pris la fâcheuse habitude de se servir au passage. La Bulgarie s’est retirée du projet suite aux pressions de l’Union européenne.
Kotzias doit ensuite se rendre à Moscou, pour rejoindre le Premier ministre grec Alexis Tsipras à son arrivée le 8 avril à Moscou, pour une visite officielle de deux jours. Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a déclaré que Tsipras et Poutine vont s’entretenir des relations économiques entre les deux pays, ainsi que des sanctions imposées par l’Union européenne contre la Russie.
Commentant son récent séjour à Moscou, le ministre grec de l’Energie Panagiotis Lafazanis a déclaré que les nombreuses discussions en cours devraient émerger sur « une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, dans les domaines de l’énergie, de l’économie et de la politique étrangère ».
Dans un entretien publié dimanche dernier dans le quotidien grec I Avgi, il a expliqué « qu’il est optimiste de voir la conclusion d’accords non seulement concernant le projet de gazoduc russe mais aussi dans d’autres domaines. (…) Je crois que le voyage d’Alexis Tsipras à Moscou et sa rencontre avec le Président Vladimir Poutine seront un point marquant de ce changement de cap. »
Il a ajouté que l’accord entre la Grèce et la Russie aidera son pays dans ses négociations avec l’UE, dans un contexte où cette dernière fait preuve de « préjugés incroyables à l’égard du gouvernement grec », comme si la Grèce était « une semi-colonie ».
Un porte-parole de l’agence de surveillance vétérinaire et phytosanitaire russe Rosselkhoznadzor a annoncé le 2 avril qu’elle amorcerait le 20 avril une mission d’inspection des entreprises agro-industrielles grecques, afin de préparer la voie aux exportations grecques vers la Russie, une fois que sera décidée la levée de l’embargo. Chypre et la Hongrie sont également concernées.
La Russie avait décrété un embargo contre les exportations de produits agricoles européens, en représailles des sanctions imposées par l’UE sur la Russie.
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