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- Qui a dit que la révolution de l’impression 3D n’était qu’un fantasme d’occidental ? Au Togo, Kodjo Afate Gnikou a réussi à créer un prototype d’imprimante 3D à partir de déchets informatiques !
- Crédit : http://www.wedemain.fr
Tout commença en 1998, lors d’un cours du physicien et informaticien Neil Gershenfeld du Massachussetts Institute of Technology (MIT) qui s’intitulait : « Comment fabriquer (à peu près) tout. »
Ce chercheur atypique voulait initier ses élèves au haut de gamme de la machine-outil. Seulement, ce jour-là, l’assistance n’était pas comme d’ordinaire. Car, en plus des élèves inscrits dans les formations techniques, son amphi débordait ce jour-là d’élèves d’autres filières : des artistes, des architectes, des designers et d’autres jeunes dépourvus de tout bagage technique.
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- Pour le physicien Neil Gershenfeld du MIT, il suffit de donner aux gens l’accès aux bons outils pour qu’il fassent des merveilles. Et ça marche !
Et assez rapidement la question qui fut posée était : « Ça sert à quoi tout ça ? » Et la réponse de Gershenfeld était : « Cela vous permet, non pas de fabriquer ce que l’on trouve déjà dans les magasins, mais de fabriquer ce qu’on n’y trouve pas encore. Cela permet de personnaliser la fabrication. »
Gershenfeld a été peut-être l’un des premiers à se rendre compte que l’interaction de la robotique avec le numérique et la miniaturisation avaient complètement changé la donne et allaient permettre à un nombre croissant d’individus d’utiliser leur créativité pour créer presque tout.
Ce cours a ensuite conduit Gershenfeld, avec Bakhtiar Mikhak, à lancer au MIT le « Fab lab » (Fabrication Laboratory ou laboratoire de fabrication). Si l’on peut presque tout concevoir sur son ordinateur portable, il était jusqu’à maintenant extrêmement fastidieux de passer du concept à la fabrication. Car il faut un atelier de fabrication pour passer au réel. C’est pour permettre ce passage à la réalité que Gershenfeld proposa de créer des ateliers de fabrication à taille réduite (nous dirons « citoyenne ») et accessibles, non pas à une élite, mais à tous.
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- L’apparition des Fab labs marque une véritable révolution culturelle : le citoyen n’est plus un spectateur/consommateur mais devient un acteur/producteur qui finit par aimer son travail !
Un atelier de fabrication citoyen
En clair, au lieu de devoir faire de longues démarches auprès des universités ou des grandes entreprises pour les convaincre de fabriquer votre prototype, le citoyen lambda pourrait se rendre au Fab lab de son quartier. C’est là qu’il pourra produire des prototypes ou fabriquer des objets en très petite série (bijoux, meubles, pièces de rechange, etc.).
Les Fab labs reposent sur les principes d’ouverture et de collaboration. Ils s’appuient sur des machines de fabrication numérique et des réseaux qui permettent de s’échanger des fichiers dans le monde entier. Un objet peut donc être conçu dans un Fab lab, fabriqué dans un autre et amélioré dans un troisième.
Dans un Fab lab de base, le citoyen-inventeur peut disposer, au-delà de la gamme complète de l’outillage classique, d’outils dont ne disposent jusque là que les ingénieurs-chercheurs travaillant dans la recherche/développement de pointe. Par exemple : une fraiseuse de précision ; une découpeuse laser ; une découpeuse vinyle ou encore une imprimante 3D. Et dans certains Fab labs, on peut aussi retrouver des machines à commande numériques jusqu’ici réservées à l’industrie : une découpeuse à jet d’eau ou une découpeuse plasma.
Dans cette mini-usine, le citoyen-inventeur sera accueilli par des professionnels qui lui donneront les conseils indispensables pour réaliser son projet. La majorité des innovations sortant des Fab labs ne servent dans un premier temps qu’à leur propre créateur, puis à son entourage ou à son milieu professionnel. Par les outils numériques grandissant, la distribution de ces innovations augmente la productivité de l’ensemble de l’économie. Dans certains pays du tiers-monde, les Fab labs ont permis à des villages isolés de générer eux-mêmes des produits introuvables et/ou d’un prix inaccessible pour eux.
En premier lieu, les Fab labs font table rase du culte de la consommation. Leur apparition marque une véritable révolution culturelle : le citoyen n’est plus un spectateur/consommateur mais devient un acteur/producteur qui finit par aimer son travail ! Si pour l’instant beaucoup de ces initiatives sont issues du monde associatif, de l’enseignement ou de l’économie sociale et solidaire, le potentiel des Fab labs dans un monde dominé par l’esprit des BRICS est réellement fabuleux.
A Paris, s’ouvrira le 1er octobre l’usine IO. A partir d’un abonnement de 150 euros par mois, « sur le modèle de la salle de gym », explique l’un des trois cofondateurs, Benjamin Carlu, n’importe qui pourra s’initier à ces nouveaux outils de prototypage et de fabrication, ainsi qu’aux logiciels de création 3D qui les pilotent.
De multiples Espaces publics numériques (EPN), ou cyberbases, existent déjà en France depuis la fin des années 1990. Certains de ces lieux sont en train de se convertir en Fab labs. Fin juin 2013, le gouvernement français a créé un fonds spécifique afin d’aider certains des plus de 4000 EPN qui existent dans l’Hexagone à se convertir en Fab labs. Malheureusement, sur 154 projets déposés, seuls 14 ont été retenus pour recevoir 50 000 à 200 000 euros de subvention.
Où trouve-t-on les Fab labs ?
On trouve désormais des Fabs labs à travers le monde, en Inde, en Chine, en Egypte, en Allemagne, au Canada… On en dénombre environ 400 dans le monde et au moins une cinquantaine en France. Barcelone compte installer un Fab lab dans chaque quartier de la ville ! Nous leur levons notre chapeau.
Vous trouvez la liste ICI
# Valentin
• 08/09/2016 - 12:26
Je pense depuis un moment à acheter une imprimante 3D mais je ne sais vraiment laquelle choisir tant la diversité est grande. Dans la communauté des makers la Zortrax est très appréciée (source) mais ça reste quand un investissement... La M3D paraît très abordable mais décriée pour sa lenteur d’impression...
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