Comme le note avec un brin d’ironie le site de France 24 :
Les riches doivent être taxés pour sauver la nation en péril. Ce n’est pas le dernier slogan du mouvement ‘Occupy Wall Street’, mais une idée de la très puissante Bundesbank.
En effet, dans son rapport mensuel rendu public le 27 janvier 2014, la très orthodoxe Banque centrale allemande (Bundesbank) avance l’idée d’une taxe sur le « patrimoine privé disponible » pour les habitants d’Etats menacés de banqueroute. Pour la banque, une telle taxe « correspond au principe de responsabilité nationale, selon lequel les contribuables sont responsables des obligations de leur gouvernement avant de réclamer l’aide de leurs partenaires ». {}
A lire dans le rapport de la Bundesbank qu’une telle taxation des patrimoines privés pourrait être « la solution la plus efficace » pour remplir rapidement les caisses d’un État en difficulté et « restaurer au plus vite la confiance dans la capacité d’un Etat à assurer le service de la dette », l’on pense aux années 1930.
A l’époque, les plans concoctés par JP Morgan, Hjalmar Schacht et la Banque des règlements internationaux (BRI) préconisaient également la confiscation des avoirs de certaines populations.
Aujourd’hui comme hier [1], la Bundesbank veut y mettre les formes. Elle a donc mis en place un véritable petit guide pour qui voudrait taxer ses riches. Un tel impôt devrait absolument être « unique » dans le temps afin de ne pas effrayer les marchés. Il doit viser en priorité les patrimoines constitués dans le passé, c’est-à-dire ponctionner les rentiers plutôt que les entrepreneurs à succès. Enfin, la mise en place de l’impôt doit être rapide pour éviter la fuite des capitaux.
Notons que ce n’est pas la première fois qu’une telle idée est lancée.
Déjà, le FMI, dans son rapport semestriel sur la dette publique publié le 9 octobre 2013, listait les mérites d’une taxe de 10 % sur le patrimoine, destinée à réduire les déficits publics, « une méthode parmi d’autres pour réduire les déficits ».
Etant donné que la Bundesbank n’indique aucun pourcentage de ponction, il est à craindre qu’il puisse être très supérieur à 10 %. A titre de rappel, à Chypre, c’est 40 % des dépôts supérieurs à 100 000 euros qui ont été écrémés grâce aux techniques du bail-il (renflouement interne) inscrites dans la plupart des législations européennes comme complément aux bail-out (renflouement avec l’argent public).
En vérité, cette préoccupation des institutions financières est un aveu majeur : le système bancaire est désespérément en faillite et l’heure de vérité s’approche.
Peut-être « les riches », au lieu de se faire dépouiller par l’oligarchie qui veut préserver son système, s’engageront-ils enfin dans la bataille décisive : celle de couper les banques en deux et de reconstruire un système de crédit digne de ce nom.
[1] Notons qu’aujourd’hui comme hier, la Bundesbank s’oppose à la mise en place d’une séparation stricte des banques. Dans les années 1930, JP Morgan était dans tous les complots contre Roosevelt, père du Glass-Steagall Act. Aujourd’hui, le 22 janvier, dans le magazine Central Banker, Andreas Dombret, un ancien de JP Morgan et de Bank of America et à l’heure actuelle membre du directoire de la Bundesbank, s’est violemment opposé à l’idée qu’un rétablissement du Glass-Steagall Act pourrait résoudre la crise actuelle. Par contre, confisquer le dépôts, oui.
# petite souris
• 28/01/2014 - 23:54
on nage en plein "Sapeur Camember" !
on creuse un 2° trou pour y mettre la terre du premier trou ...............
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