En Belgique, la société chinoise Cosco Shipping est devenue concessionnaire de la gestion du port à conteneurs de Zeebrugge, conformément à la convention signée le 22 janvier à Bruxelles avec l’Office des affaires portuaires de la ville belge, en présence du vice-Premier ministre belge Kris Peeters et de l’ambassadeur de Chine en Belgique, Qu Xing.
La société chinoise a signé le même jour un mémorandum de partenariat (MoU) avec le géant français CMA-CGM qui sera dans un premier temps actionnaire à hauteur de 10 % du port de Cosco à Zeebrugge.
Situé à proximité de la France et de l’Allemagne, en face de la Grande-Bretagne, le port maritime de Zeebrugge, un port en eau profonde, est pleinement en mesure d’accueillir la plupart des plus gros navires du monde, d’autant plus qu’il est desservi par un réseau de communication très développé qui le met en rapport avec les principaux villes et ports européens.
Rappelons qu’en juin 2017, Agora Erasmus, les amis de Lyndon LaRouche et de Jacques Cheminade en Belgique, avaient lancé une pétition (merci de la signer) pour la « réactivation », après modernisation, de la ligne ferroviaire, connue sous le nom de « Rhin d’acier », reliant les grands ports belges (Zeebrugge, Gand/Terneuzen et Anvers) avec la région industrielle allemande de la Ruhr, en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, via la ville néerlandaise de Roermond.
Agora Erasmus précisait à l’époque :
Cela développera notamment un accès à Duisbourg, le plus grand port intérieur d’Europe et avec Lyon et Hambourg, un des terminus de la Nouvelle Route de la soie chinoise où s’échangent de façon croissante nos marchandises avec celles d’Asie. Par ailleurs, le lancement imminent des travaux pour la réalisation du « Seine Nord Europe », un canal grand gabarit qui va augmenter de façon conséquente les échanges entre les ports belges et le bassin parisien (Haropa) rendra cet investissement doublement rentable : par lui-même et par les interconnections qu’il offrira.
En tout cas, Cosco, en choisissant Zeebrugge, cherche de toute évidence, en Atlantique nord, l’équivalent du Port de Pirée en Méditerranée.
Lors de la cérémonie de signature, l’ambassadeur chinois en Belgique Qu Xing, a rappelle que le lancement de l’initiative Une ceinture une route en 2014 avait créé les bases d’un tel accord. Il a ajouté :
« En regardant vers 2018, nous avons pleinement confiance en l’avenir des relations et la coopération commerciales entre les deux pays car la cérémonie de signature fixe un précédent ». « Le Port de Zeebrugge est prévoyant avec la Chine ; Il est pionnier en faisant une série de choix décisifs avec en bout de course des résultats. Le commerce sino-belge est bilatéral et non pas unilatéral. La coopération entre la Chine et la Belgique est gagnant-gagnant ».
Le vice-Premier ministre belge Kris Peeters a affirmé que le choix de Cosco d’investir en Belgique, pays disposant d’une économie ouverte et d’une position géographique centrale, démontre la position « idéale » du pays pour les investissements dans la logistique.
Il a précisé :
Lors des premières neuf mois de 2017, nos exportations vers la Chine ont augmenté de 20% pour atteindre le 6 milliards d’euros (…) La Chine devient un partenaire commercial qui gagne en importance. L’ouverture, l’année dernière, d’une ligne ferroviaire directe entre le port et la ville de Daqing en Chine, témoigne de ce fait. Ainsi, la présence, dans la durée, de Cosco Shipping a Zeebrugge contribue à renforcer le commerce belgo-chinois et la position internationale du port de Zeebrugge.
Fabriquer des voitures chinoises en Europe ?
Autre reflet du climat de confiance qui prévaut, le fait, d’après l’agence Bloomberg, que Li Shufu, le milliardaire qui a acquis en 2010 Volvo Cars de Ford Motor Co et qui a investi plus de 11 milliards de dollars pour moderniser les sites de production de la marque suédoise, a annoncé qu’il était prêt à mobiliser le site de Volvo Gand pour construire un des modèles haut de gamme de la marque chinoise Geely. Le constructeur chinois étudie la possibilité de fabriquer en Belgique des voitures pour le marché chinois.
Autre expression d’une certaine volonté belge à s’associer à l’Initiative une ceinture, une route, l’entretien accordé le 22 janvier par la sénatrice belge Christiane Vienne (socialiste, Wallonie) à l’agence de presse chinoise Xinhua :
Le concept chinois de « communauté de destin » répond aux attentes de l’UE, selon une élue belge
La « communauté de destin » proposée par le président chinois Xi Jinping offre une vision du monde inclusive, basée sur la collaboration et non la confrontation, répondant ainsi aux attentes des pays de l’Union européenne qui ont une vision pacifique de l’avenir de l’humanité, estime la députée belge Christiane Vienne, patronne du groupe socialiste au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans une interview accordée à Xinhua.
Mme Vienne a participé au dialogue de haut niveau entre le Parti communiste chinois (PCC) et d’autres partis politiques du monde entier, organisé du 30 novembre au 3 décembre dernier à Beijing. Cette rencontre avait pour but de permettre à ces partis d’avoir une compréhension directe de l’esprit du 19e Congrès du PCC et de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère.
L’élue wallonne, qui soutient cette vision, estime qu’il faut établir un partenariat caractérisé par un traitement sur un pied d’égalité, la consultation et la tolérance. Selon elle, le président chinois a développé une vision du monde inclusive, basée sur la collaboration et non la confrontation, qui répond aux attentes des pays de l’UE et dans laquelle chaque nation peut s’impliquer sans nuire à ses voisins en respectant l’autonomie décisionnelle de chacun.
En ce qui concerne l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », Mme Vienne juge qu’elle témoigne d’une vision à long terme des relations économiques entre l’UE et la Chine et de la capacité de cette dernière à proposer une vision nouvelle des échanges commerciaux et économiques.
Dans un monde multipolaire, cette initiative s’inscrit dans un nouvel équilibre de l’économie mondiale où la Chine s’inscrit en tant que grande puissance économique. D’autre part, les projets proposés seront créateurs d’emplois et augurent d’un mieux vivre chez les pays partenaires, selon elle.
En outre, Christiane Vienne note que la coopération sino-européenne ne peut que se renforcer, notamment dans les domaines scientifiques, écologique, ainsi que dans la recherche.
« Les défis que nous avons à affronter aujourd’hui, comme le fait de devoir inventer un modèle économique plus respectueux de la nature, la lutte contre le réchauffement climatique, les attentes en matière de production d’énergie propre, tout cela fait que la coopération sino-européenne emprunte des champs nouveaux porteurs d’emplois et de prospérité partagée », souligne-t-elle.
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