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- Le Premier ministre indien Narendra Modi
- Au Madison Square Garden de New York, le 28 septembre 2014
- Crédit : http://www.niticentral.com/
Un souffle de fraîcheur et d’optimisme a pris les Etats-Unis par surprise ce weekend alors que le Premier ministre indien Narendra Modi faisait une visite de quelques jours dans le pays de Martin Luther King (il a d’ailleurs visité les monuments de Martin de Luther King et d’Abraham Lincoln à Washington), qui a culminé le 28 septembre avec une incroyable réunion au mythique Madison Square Garden de New York, rempli de 20 000 citoyens américains d’origine indienne, sans compter les quelques milliers supplémentaires qui se sont massés aux abords du stade et dans d’autres endroits.
S’adressant à une foule en liesse, Modi a déclaré qu’il entendait bien mettre l’Inde sur la voie d’un développement rapide, et qu’« il n’y a aucune raison d’être déçu, [car] l’Inde va progresser très rapidement et les talents de nos jeunes conduiront l’Inde de l’avant. (…) Le 21e siècle sera celui de l’Inde. D’ici 2020, seule l’Inde sera en position de fournir la force de travail dont le monde aura besoin », a-t-il poursuivi, se référant en particulier à « la demande globale croissante en professeurs, scientifiques et ingénieurs ».
Modi a expliqué que l’Inde compte 1,25 milliard d’habitants, dont une grande majorité est très jeune. (Le pays n’a pas, en effet, adopté la politique de l’enfant unique qui a marqué la Chine sur plusieurs décennies.) Contrastant la propagande malthusienne dont sont gavés les citoyens occidentaux depuis les années 70, le Premier ministre a poursuivi :
Nous sommes un pays jeune, mais avec une très vieille culture. (…) L’Inde est aujourd’hui le pays le plus jeune du monde. 65 % de la population de notre pays a moins de 35 ans. De quelle autre ressource un pays a-t-il besoin, lorsque 65 % de sa population est en-dessous de 35 ans ? (…) Un pays dont les jeunes sont décidés à construire l’avenir n’a pas besoin de regarder vers l’arrière.
Rappelant comment chaque Indien se sentait responsable, à la demande de Mahatma Gandhi, du combat pour l’indépendance du pays, il a expliqué qu’il en allait de même aujourd’hui pour ce qui concerne son développement : tous doivent s’impliquer dans ce processus, car il est clair, a-t-il ajouté, « que l’Etat ne peut à lui seul garantir le développement, (…) et que nous avons adopté une voie impliquant tout le monde ».
Près d’une quarantaine de députés et sénateurs américains étaient également présents dans le stade, et plusieurs ont été marqués par la vision portée par le Premier ministre. « Je vois maintenant pourquoi les Indiens l’ont élu, il a une vision et un plan pour qu’elle devienne réalité », a observé le député Henry C. Johnson de Géorgie. Quant à la député Cynthia Lumis, du Wyoming, qui avait rencontré Modi dans sa province de Gujarat l’an dernier lorsqu’il en était le Ministre en chef, elle a expliqué que même s’il y avait peu d’Américains d’origine indienne dans sa circonscription, elle est venue pour assister à l’événement parce qu’elle sentait que Modi est « une personnalité possédant le potentiel pour transformer l’économie indienne ». Une autre député, Grace Meng de New York, a déclaré : « C’était un honneur pour moi d’être sur l’estrade au Madison Square Garden, et de faire partie de cet événement historique, important. Je serai heureuse de travailler avec le Premier ministre Modi et son gouvernement pour tisser plus étroitement la relation entre l’Inde et les Etats-Unis. » L’ancien président américain Bill Clinton, qui avait rencontré Modi en juillet en Inde et de nouveau hier à New York, a lui aussi fait part de son excitation de rencontrer quelqu’un bénéficiant aussi bien des connaissances que du soutien populaire pour construire son pays.
Plusieurs militants larouchistes sur le terrain ont rapporté que tous ceux présents – hommes d’affaires, retraités, étudiants ou journalistes, d’origine indienne pour la plupart – voyaient en Modi non pas un dirigeant indien mais une personnalité de stature mondiale, dont la présence avait d’ailleurs marqué l’Assemblée générale des Nations unies quelques heures plus tôt.
En effet, le jour précédent, le Premier ministre participait pour la première fois à l’Assemblée générale de l’ONU. Il a décrit le nouveau paradigme en train de s’étendre dans le monde, en prenant pour exemple les divers groupes de pays (G-7, G-20, etc.) existants :
Aujourd’hui, nous agissons encore dans des G accolés à des chiffres différents. L’Inde aussi participe à plusieurs d’entre eux. Mais jusqu’à quel degré sommes-nous capables de coopérer au sein d’un G-1 ou d’un G-Tous ? D’un côté, nous disons que nos destins sont reliés entre eux, de l’autre, nous pensons toujours en termes d’un jeu à somme nulle : si l’autre en tire profit, je vais perdre. Il est facile d’être cynique et de dire que rien ne changera ; mais si nous le faisons, nous courrons le risque de nous dérober à nos responsabilités et nous mettrons en danger notre futur collectif.
L’appel de Modi à un G-Tous (ou plutôt un G-Tous-pour-Un) va dans le même sens que l’idée mise en avant par Helga Zepp-LaRouche dans son appel récent à une « nouvelle architecture sécuritaire inclusive à l’échelle mondiale », reposant sur le nouveau paradigme qui affirme que « les objectifs communs de l’humanité sont la priorité de tous ».
Commentant les réunions aux Nations unies, Zepp-LaRouche s’est dit confiante le 27 septembre que si les populations d’Europe et d’Amérique du Nord pouvaient échapper à la chape de plomb des médias pour se faire elles-mêmes une idée de ce qui se passe ailleurs dans le monde, notamment depuis le sommet des BRICS en juillet, et du formidable climat en faveur du développement, l’optimisme culturel les gagnerait eux aussi.
De toute manière, a-t-elle conclu, « ce n’est plus qu’une question de temps avant que ces nouvelles en provenance du nouveau monde ne puissent plus être supprimées ».
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