Alors que le gouvernement français a annoncé hier sa volonté d’« informer » (et non pas de consulter) l’Assemblée nationale sur ses intentions le 4 septembre prochain lors d’une session extraordinaire, la droite élève la voix pour faire entendre son opposition à une attaque militaire contre la Syrie.
Reprenant les accusations du Président de la commission des finances du Sénat et vice-président du groupe d’amitié France-Syrie, Philippe Marini, qui a qualifié Hollande de « suiviste » pour son empressement à se ranger derrière Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron, d’autres personnalités de l’UMP ont fait part de leur opposition à la guerre.
L’ancien Premier ministre François Fillon a, dans un entretien à l’hebdomadaire Paris-Match, insisté sur la nécessité d’une solution diplomatique. « La seule issue à la crise syrienne est une réunion à Genève sous l’égide des Nations Unies », a-t-il déclaré, et « la seule façon d’obtenir réellement la fin des combats, c’est d’obtenir des Russes qu’ils forcent Bachar Al-Assad à venir à la table des négociations ». « Poutine est quelqu’un avec qui on peut discuter à condition de respecter son point de vue et d’accepter au moins de l’entendre », a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il se rendra en Russie « dans quelques semaines » pour rencontrer le président russe.
Au centre, le président du Modem François Bayrou a souligné dans un entretien publié aujourd’hui dans le quotidien L’Opinion qu’il faut garder en tête « la guerre sourde qui menace désormais d’exploser entre sunnites et chiites », et le « conflit potentiel entre l’Iran et les forces qui se sentent menacées, dont Israël évidemment ». Et de conclure :
Il s’agit d’une poudrière au-dessus de laquelle nous envisageons avec légèreté de déverser un feu qui peut tout faire exploser. Concevoir une expédition punitive pour la France qui a eu jadis mandat sur la Syrie et le faire en plus dans les termes les plus va-t-en guerre (beaucoup plus que ceux de Barack Obama) et dans une espèce de compétition avec Cameron, avec le soutien ostensible de Tony Blair, dans une démarche qui rappelle beaucoup ce qui s’est passé au moment de la guerre d’Irak, il me semble, j’insiste, que cela devrait donner lieu à une méditation approfondie.
Quand à Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires, il écrit également dans L’Opinion du 29 août que « le plus difficile, ce ne sont pas les opérations militaires qui s’annoncent », mais les effets recherchés et les conséquences qui suivront. Merchet dénonce le président Hollande, « qui a parlé de ’’punir ceux qui ont pris la décision effroyable de gazer des civils innocents’’ (…) à coup de missiles de croisière par exemple... »
Ce ne serait pas la première fois, poursuit-il. Sans remonter à la politique de la canonnière, au temps des colonies, quand quelques salves étaient censées ramener à la raison des indigènes récalcitrants, les États-Unis et leurs alliés ont procédé à des frappes d’avertissement à plusieurs reprises au cours des dernières années. Avec des résultats mitigés, voire inexistants. (…) Une action militaire peut parfois ressembler à un coup de pied dans la fourmilière, une manière un peu vive de redistribuer les cartes du jeu politique, (…) [mais] il existe également un scénario pessimiste : qu’il ne se passe rien après les frappes et que les massacres continuent comme avant, l’opposition modérée, même soutenue plus activement par l’Occident, s’avérant incapable de gagner la guerre sur le terrain. Que faire dans ce cas ? Pour l’instant, c’est la page blanche dans les capitales occidentales.
Bien sûr, pouvons-nous ajouter, il n’existerait dans ce cas que l’escalade militaire, avec le danger d’un embrasement de toute la région et d’une confrontation avec les autres grandes puissances, comme l’Iran, la Chine et la Russie.
Le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a invité mardi le président Hollande à faire preuve de retenue, à ne pas engager la France dans « une aventure hasardeuse ». « Ce qui se prépare en Syrie aura des conséquences immenses sur le cours du monde », a-t-il ajouté, faisant remarquer que « partout où les Occidentaux ont tenté d’imposer par la force leur démocratie, cela s’est terminé en fiasco ».
La députés de la droite populaire (Jacques Myard, Alain Marsaud, Lionel Luca, Thierry Mariani et Philippe Meunier) ont demandé dans un communiqué de presse commun du 26 août à ce que le gouvernement publie d’abord les preuves qu’il prétend détenir de l’utilisation par l’armée de Bachar El Assad d’armes chimique.
Il existe à ce jour, de nombreuses imprécisions et nul ne peut fonder une intervention militaire dans un tel contexte, l’affaire irakienne nous le rappelle. Une autre intervention récente en Libye a occasionné un désordre stratégique dont nul ne voit la fin. Rappelons pour mémoire qu’après avoir été les « libérateurs » de Bengazi, nous avons dû évacuer, au début de l’année, cette ville sous la menace des groupes djihadistes. Beau résultat ! (…) Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entraîner la disparition programmée d’un Etat ami de la France, le Liban. Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie.
La gauche, paralysée par le concept d’ingérence humanitaire développé et défendu par le criminel de guerre Tony Blair, s’est faite jusqu’ici peu entendre. On a entendu cependant, la gauche de la gauche : le rejet de la guerre par M. Melenchon et, le quotidien L’Humanité qui s’en prend à juste titre à la « responsabilité de protéger » reprise par François Hollande dans son récent discours aux ambassadeurs, une « manière de contourner le veto du Conseil de sécurité des Nations unies et l’ingérence rendue illégale par la charte de l’organisation ».
# petite souris
• 29/08/2013 - 20:05
..... la "droite" a bon dos ! elle qui a voulu l’intervention en Lybie .........les armes se sont retrouvées au Mali !!!!
......la "gauche" veut sa guerre ?
elle était au pouvoir avant d’aller chercher le vainqueur de la guerre précédente qui était ambassadeur en Espagne ..... on sait ce qu’il s’est passé pendant 5 ans
.............malheureusement aujourd’hui il n’y a plus ni de Gaulle, ni Leclerc, ni Jean Moulin, ni de Lattre, pour ces hommes la défaite était impossible !
Ils étaient eux et leurs officiers devant leurs hommes, il n’y avait pas de passe droit pour leurs fils ou leurs gendres......
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Alors ! messieurs les va-t-en-guerre, messieurs les réservistes allez-y ! montrez l’exemple et avec vos fils ! prouvez donc que cela est bien et juste
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Si vous commencez, vous les messieurs d’en haut, ne soyez pas surpris des représailles sur la population que vous devez et servir et défendre, ne soyez pas surpris de la désobéissance et du chaos que vous provoquez en France et dans le monde, vous n’êtes pas crédibles, et les français le savent
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