Intervention d’Eric Pourcel, secrétaire général du Club Participation et Progrès (CPP), le 26 octobre 2015 au colloque organisé au Palais Bourbon sur le thème Quelle dissuasion en l’absence d’arme nucléaire ? par l’association Démocraties et le CPP.
Si le travail d’experts comme Eric Pourcel nous offre un éclairage très utile sur les enjeux de la guerre, celui des politiques reste d’organiser la paix et de créer les conditions pour qu’elle prévaut.
L’arme nucléaire est une arme pas comme les autres pour reprendre la pensée d’André Beauffre [1] parce qu’elle est la seule arme de destruction massive « absolue » [2] qui a pour effet l’anéantissement sans discernement sur un périmètre important de tous les biens et les personnes, civils et militaires, qui s’y trouvent.
Dissuader, en matière militaire, c’est convaincre l’adversaire, voire l’ennemi, de ne pas s’engager dans un processus dont il ne peut sortir vainqueur parce toute action offensive fera l’objet d’une riposte de puissance, sinon supérieure ou égale, au moins suffisante pour lui causer des dommages inacceptables via l’usage de forces de représailles invulnérables empêchant toute victoire.
Ainsi, la notion de dissuasion militaire semble indissociablement liée à l’arme nucléaire.
Ce qui amène à deux questions :
- La France peut-elle dissuader sans l’arme nucléaire ?
- La France peut-elle dissuader uniquement par l’arme nucléaire ?
La France peut-elle dissuader sans le nucléaire ?
Faits peu connus, l’encerclement des troupes françaises à Dien Bien Phu, en mars 1954, amena le Comité de Défense restreint à demander aux États-Unis l’utilisation de l’arme atomique. Naturellement, la Maison Blanche ignora cette demande [3] ce qui démontra que l’alliance militaire n’avait pas vocation à garantir totalement les intérêts français.
Première morale : si tu espères de ton allié l’usage du nucléaire, tu te berces d’illusion.
Revenons en 1956 sur l’affaire de la nationalisation du Canal de Suez : le Royaume uni, Israël et la France durent arrêter tout espoir de contraindre l’Égypte parce que l’Union soviétique, nation nucléarisée, menaça d’intervenir et que les États-Unis, nation nucléarisée se désolidarisa de ses alliés. Trois nations non nucléarisées [4] furent donc dissuadées par deux nations nucléarisées, l’une alliée, l’autre ennemi.
Notons qu’au même moment, en novembre 1956, l’URSS écrasait la révolution de Budapest et prenait le contrôle jusqu’en 1989 de la Hongrie non nucléarisée…sans que personne ne veuille ou ne puisse l’empêcher.
Deuxième morale : sans nucléaire tu n’as pas de liberté d’action mais tu as un risque de soumission.
Revenons à octobre 1962 sur la crise des missiles de Cuba : l’URSS accepta de retirer ses missiles nucléaires de Cuba parce que les États-Unis menacèrent les Soviétiques, au sens opérationnel, de l’emploi de l’arme nucléaire… le retrait des missiles Jupiter installés en Turquie ne fut alors qu’une conséquence des négociations secrètes.
Quant à la France, si à la demande de Kennedy, De Gaulle peut apporter le soutien crédible de notre pays aux États-Unis sur le théâtre européen c’est parce qu’elle dispose en toute indépendance de l’arme nucléaire. [5]
Troisième morale : avec le nucléaire, tu assures ta sécurité, participe à la sécurité collective et dissuade l’ennemi rationnel.
Enfin, pour les sceptiques, prenons un scénario fiction afin de mieux comprendre l’enjeu de l’arme nucléaire : imaginons que la France renonce unilatéralement à l’arme nucléaire. Elle est alors le seul membre du Conseil de sécurité à le faire. Un coup d’Etat des Talibans intervient au Pakistan. Parallèlement, la France, poursuivant sa politique de lutte contre le terrorisme procède à l’arrestation de plusieurs djihadistes pakistanais. Le Pakistan « islamiste » exige leur libération et leur retour au pays. La France refuse. Les dirigeants islamistes pakistanais déclarent une fatwa « terroriste » contre la France. La France maintient sa posture et se met en état d’alerte. L’un des Pakistanais arrêtés tente de s’enfuir et est tué. Le Pakistan dénonce l’assassinat de l’un de ses frères et appel à la vengeance en menaçant la France : il met ses systèmes nucléaires en alerte et annonce le départ d’un SNLE, exige enfin la libération de ceux qu’il considère comme des otages politiques…
La France dénucléarisée saisit le conseil de sécurité de l’ONU et fait appel à ses alliés de l’OTAN, en particulier les États-Unis… Ces derniers se limitent à déclarer que l’emploi de l’arme nucléaire en premier par le Pakistan serait juridiquement une guerre d’agression...
Quatrième morale : Si tu désarmes quand le monde réarme, tu es un irresponsable politique, un sot ou un fou.
Pourquoi ?
Parce que le désarmement nucléaire unilatéral aurait trois conséquences majeures pour la France :
- elle entrainerait aussitôt un déclassement militaire et politique de notre pays ;
- elle interdirait à la France de pouvoir dissuader un agresseur potentiel nucléarisé ou non ;
- elle obligerait la France à faire appel à ses alliés nucléarisés sans aucune garantie de mesures de rétorsion contre le pays agresseur.
Conclusion à la première question :
Sans le nucléaire, la France ne peut dissuader un pays nucléarisé, mais aussi tout simplement un agresseur disposant d’une armée et d’un armement conventionnel supérieurs en nombre et en qualité à l’instar de la Chine.
Renoncer unilatéralement à la dissuasion nucléaire, c’est renoncer à la sécurité et à l’indépendance politique et militaire de la France.
Notons que la « sanctuarisation politique » de la Corée du Nord tient pour l’essentiel à la détention de l’arme nucléaire même si ce pays ne détient pas pour l’heure des vecteurs aussi performants que ceux des grandes nations.
Pour autant, la France peut-elle dissuader uniquement par le nucléaire ?
La France peut-elle dissuader uniquement par le nucléaire ?
La dissuasion nucléaire n’est pas une abstraction, elle s’inscrit dans une vision stratégique et tactique d’ensemble qui suppose pour la France de disposer de la panoplie complète des moyens militaires de pointe qui par leur existence et leur crédibilité participent à une forme de dissuasion mais qui n’est pas comparable à la dissuasion nucléaire.
Ceci étant dit, le nucléaire n’est pas et n’a jamais été une abstraction étanche aux évolutions techniques du monde. Conçu comme une bombe à larguer, le nucléaire a été associé à d’autres évolutions techniques : la propulsion à réaction, la fusée, le sous-marin, le mirvage, le guidage par satellite, le guidage inertiel….
Dans sa réflexion intitulée « stratégie de l’âge nucléaire », Pierre Marie GALLOIS [6] énonce une règle qui reste vérifiée :
Les moyens militaires de la politique de dissuasion doivent être invulnérables ou au moins quasi invulnérables. Ils doivent échapper à la destruction.
Des évolutions techniques susceptibles d’altérer l’efficacité de la dissuasion.
Certaines évolutions techniques sont cependant, désormais, susceptibles d’altérer l’efficacité, voire seront capables de neutraliser, les armes nucléaires dès lors que nos ennemis les maitrisent ce qui pourrait relativiser la doctrine de la dissuasion :
- Ainsi des e-bomb ou missiles d’attaque électronique [7], dans les airs ou dans l’espace, qui pourront affecter toutes les armes, non blindés ou au blindage obsolète, comprenant des composants électroniques ;
- Ainsi de l’exploitation du cyber espace qui présuppose de pouvoir neutraliser les systèmes électroniques adverses par la création et l’injection de virus (stuxnet), voire retourner des équipements contre le pays qui en est le détenteur ;
- Ainsi aussi de la création de mini-satellites, sortes de mines dormantes de l’espace, chargés simplement d’y exploser pour créer des débris en nombre suffisant pour endommager tout satellites militaires situés en orbite ;
- Ainsi des armes à énergie dirigée, les plus prometteuses, qui peuvent frapper à la vitesse de la lumière un objectif même si pour l’heure le laser ne permet pas de détruire instantanément sa cible. Pourtant, placés en orbite ou en position géostationnaire en nombre suffisant, les lasers pourraient demain neutraliser un missile nucléaire en phase ascendante ;
Ces moyens techniques peuvent participer à la sanctuarisation du territoire de n’importe quel État et remettre en cause l’efficacité de la dissuasion mais aussi, par conséquent, l’efficacité de l’offensive nucléaire.
Ces moyens techniques s’inscrivent dans la logique de la Défense Anti-Missiles Balistiques (DAMB) mais celle-ci est réversible.
Pierre Marie GALLOIS écrivait encore :
« si le pays agresseur pouvait mettre sur pied un système défensif parfaitement imperméable aux incursions des forces de représailles, qu’elles soient constituées de bombardier ou de missiles ou même qu’elles combinent les deux moyens, toutes les lois de la stratégie thermonucléaire seraient bouleversées de fond en comble. »
Des évolutions techniques renforçant la doctrine de dissuasion nucléaire.
Toutefois, la DAMB, déjà relative dans son efficacité, est remise en cause par d’autres évolutions techniques en cours. [8]
Ces évolutions techniques profiteront au nucléaire en garantissant la possibilité d’une frappe de représailles et par conséquent la pérennité et l’efficience de la dissuasion nucléaire :
- ainsi de la « dronisation » [9] des vecteurs d’emport de missiles nucléaires. [10]
- ainsi de la propulsion hypersonique [11] (au-delà de Mach 5) [12], tant au bénéfice de l’aéronef [13] sans pilote que du missile de croisière [14]
ou du missile balistique atmosphérique qui constituent des « pénétrateurs » déjouant la DAMB ; - ainsi de l’intelligence artificielle qui va permettre une autonomie de mouvement des vecteurs et des armes même si l’homme doit toujours rester dans la boucle et accentuer le caractère aléatoire et d’adaptation permanente de leur trajectoire afin de déjouer les missiles qui cherchent à les verrouiller ;
L’addition de ces évolutions techniques, qui s’ajoutent aux précédentes, fera de l’arme nucléaire une arme quasi « ininterceptable » en raison tant de sa vitesse que de sa capacité à déjouer les défenses ennemies [15] sans parler du processus éventuel de saturation, ce qui nous ramène à la dissuasion...
Il en résultera des drones bombardiers hypersoniques stratégiques (de type SR72) assurant la permanence en vol H24 emportant des missiles de croisières nucléaires non moins hypersoniques [16], mirvés [17] et marvés [18], à intelligence artificielle (des MIRVINT) [19] dotés dualement de brouilleurs et de capteurs suffisants pour déjouer les radars, les contremesures et atteindre leurs cibles…
Ces drones bombardiers pourront évoluer en Zone aérienne de transition (ZAT) [20], entre 60 et 100 km d’altitude (car ce n’est pas l’espace juridiquement) et frapper en quelques secondes l’ennemi du dessous….
Conclusion à la deuxième question :
Si certaines avancées comme le laser en particulier peuvent participer à la défense du pays, la dissuasion reste cependant une affaire exclusivement nucléaire.
En effet, aucune autre arme légale n’a la capacité à produire les mêmes effets.
Mais la charge nucléaire et le principe de dissuasion suppose de faire évoluer les moyens techniques influençant la capacité à frapper avec certitude en second.
Conclusion générale
L’arme nucléaire est la seule arme de dissuasion.
Mais, le principe du glaive et du bouclier reste une constante immuable, universelle intemporelle.
Le temps d’avance technologique est donc aussi un principe qu’il ne faut pas négliger ce qui implique d’investir massivement dans la recherche.
La doctrine de la dissuasion suppose de prendre en compte les hypothèses nouvelles d’une frappe en premier qui serait simultanément accompagnée de moyens non nucléaires chargés de rendre inopérants les moyens nucléaires de la France et lui interdire une frappe de rétorsion. [21]
Que doit faire la France ?
La France doit :
- passer de la FAS à la Force aérospatiale stratégique (FA2S) en se dotant de drones stratégiques hypersoniques et de missiles de croisière hypersoniques, un ASMP Hyper amélioré en quelque sorte ; [22]
- doter les SNLE de missiles de croisières hypersoniques capable d’évoluer très bas ce qui implique de faire évoluer le missile M51-1 ;
- créer des drones sous-marins stratégiques lanceurs d’engins « dormeurs » pré-positionnés à une certaine profondeur dans les eaux internationales… puisque la vulnérabilité des SNLE est liée à leur mouvement (signature) ; [23]
- enfin, admettre l’arsenalisation de l’espace (EEA) comme une évolution inéluctable par le pré-positionnement de laser mais aussi de moyens conventionnels, participant à l’éco-système de la dissuasion, en étant capable de neutraliser les missiles, les moyens de communication, de guidage, de surveillance…etc de l’ennemi. [24]
[1] André Beauffre « Stratégie atomique » in Anthologie mondiale de la stratégie par G.Challiand éd. Bouquins, p. 1388.
[2] Dixit Bernard Brodie « le Nucléaire : l’arme Absolue » in Anthologie mondiale de la stratégie, par G.Challiand éd. Bouquins p.1247. A noter que la MOAB (bombe conventionnelle de destruction massive par souffle de 9 tonnes d’explosif H6 n’est pas comparable par exemple avec le missile M51 dont la puissance est équivalent à 700 fois la puissance explosive développée par la bombe d’Hiroshima…
[3] Peu auparavant, les USA relevèrent Mac Arthur de son commandement des forces des nations unies durant la guerre de Corée parce qu’il aurait évoqué l’idée de faire usage de la bombe atomique contre l’URSS si elle entrait en guerre...
[4] Si le Royaume uni fit son premier essai nucléaire en 1952, c’est grâce à un accord avec les Etats-Unis autorisant des transferts de technologies, accord qui prévoyait (et qui prévoit toujours) que l’usage du feu nucléaire par les britanniques doit être autorisé par les Etats-Unis. Les britanniques ne jouissent donc pas de la souveraineté nucléaire. En 1956, le désaveu américain concernant l’opération de Suez faisait donc du Royaume uni un pays non nucléarisé.
[5] Il faudra cependant attendre 1974 avec le sommet de l’OTAN d’OTTAWA pour que l’alliance affirme que la composante nucléaire française indépendante renforçait la dissuasion nucléaire de l’alliance vis-à-vis du Pacte de Varsovie.
[6] in Anthologie mondiale de la stratégie, par G.Challiand, Ed. Bouquins, p.1382.
[7] Cf. le concept US d’attaque électronique CERBERUS : l’idée est celle de missiles/drones MALD-J normalement à usage de leurres autopropulsés ayant une capacité de brouillage mais pouvant servir aussi de charges d’attaque électronique (DSI Oct 2015, p. 14.).
[8] La commission exécutive du Congrès américain sur la Chine a souligné dans son rapport du novembre 2014 que "les missiles hypersoniques peuvent rendre les systèmes de défense antimissile moins efficaces et potentiellement démodés". D’après les propos de Sergueï Ivanov, le RS-24 Iars (OTAN : SS-X-29), dérivé mirvé issu du système Topol-M, et le système Iskander (missile de théâtre), « sont en mesure de franchir tous les dispositifs anti-missile balistique existants et futurs ».
[9] Drone de type HTV2 évoluant à 21 000 km/h, X 43 A évoluant à 11 000 km/h ou encore, X51 Wave rider évoluant à 8600 km/h, et surtout le SR 72 évoluant à mach 6 avec des missiles supersoniques…et surtout hypersoniques (Frédéric Lert)
[10] Bombardier stratégique de type B3 (programme LRS-B, Long Range Strike Bomber) qui serait doté d’une capacité nucléaire ou d’une capacité d’attaque électronique et qui serait optionnellement piloté, ce qui signifie qu’il s’agit d’un drone au principal…Cet appareil est cependant envisagé en vitesse subsonique…DSI octobre 2015 p. 16.
[11] La vitesse se substitue ainsi à la furtivité aux ondes radar.
[12] Ce sont les progrès en ce domaine qui rendent obsolètes pour partie le B2 furtif et le F117 Nighthawk puisque leur vitesse était inférieure à 1000 km/h.
[13] A l’instar et dans la continuité du X-43 A Scramjet US qui évolue à mach 9,1 soit 11 144 km/H…
[14] A l’instar du missile de croisière US X51 A Wave Rider évoluant à Mach 5 soit 6100 KM/H.
[15] Avec les aides à la pénétration comme les leurres ou les brouilleurs.
[16] Cf. le missile Chinois Wu 14 : « ce missile consiste en une sorte de planeur expérimental, est lancé avec un missile balistique traditionnel, dont il se détache lorsqu’il atteint la stratosphère. Il plane ensuite dans la stratosphère avant de s’abattre sur la cible désignée. Le missile peut contenir une charge militaire ordinaire, mais aussi une ogive nucléaire. Suite au détachement, la vitesse du bloc atteint près de 12.300 km par heure ». Lire la suite sur Sputnik.
[17] A l’instar du TOPOL M ou RS24 lars (SS X 29 OTAN) évoluant à mach 14,2 soit 17400 km/h….
[18] MIRV, missiles à têtes multiples, Marv avec trajectoire évasive…
[19] MIRVINT pour mirvage d’ogives intelligentes dont la trajectoire s’adaptera en permanence tout comme l’objectif pourra être multiplié et fixé au dernier moment…
[20] Quoique sa hauteur d’évolution était de 25 km, le SR 71 Blackbird évoluait à mach 3, ce qui faisait de cette avion de surveillance un appareil quasi inatteignable… C’est l‘avènement du satellite de reconnaissance qui met fin à la carrière du Blackbird.
[21] Ce qui nous interroge sur la doctrine préemptive US, c’est-à-dire une frappe en premier dans certaines circonstances précises à l’égard de pays détenteurs de l’arme nucléaire et ayant des liens avérés avec le terrorisme.
[22] L’ASMP A est l’actuel missile équipant la FAS : il évolue à Mach 3.
[23] Dans un registre similaire mais différent, les russes travaille sur un concept de drones sous-marins agissant comme une mine nucléaire autopropulsée dénommé KANYON : ces drones sous-marins « mines » seront pré-positionnés à l’entrée des bases navales abritant des SNLE et seront projetées sur objectif en cas de conflit.
[24] Tant les États-Unis (et le canada), déjà avec le NORAD, mais surtout le Prompt Global strike, que la Russie considèrent l’atmosphère et l’EEA comme un continuum stratégique et se réorganisent en fonction de cette posture.
# christine bierre
• 06/11/2015 - 00:08
Bonjour,
Je partage tout à fait votre analyse, mais je pense que vous allez trop loin dans votre conclusion. La force de frappe, et tout ce qui lui est associé, dans les domaines civil et militaire, n’est pas qu’un hochet qu’on secoue pour se faire remarquer. Il y a des hommes et des femmes dans tous ces secteurs et dans tout le pays qui se rendent bien compte que c’est ce qui reste de la grandeur de la période gaulliste et qui seront peut être prêts à le défendre !
Christine Bierre
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# Bécam
• 03/11/2015 - 00:06
L’arme nucléaire seule n’est pas dissuasive. La question aurait dû être : qu’avons nous à défendre qui puisse justifier un carnage ?
Dans les années 70 le général d’aviation Jean Bécam avait théorisé cette dissuasion en soutenant (en gros) que pour la rendre crédible il fallait persuader l’adversaire (l’ennemi) qu’une agression de nos intérêts vitaux (pas forcément militaires) provoquerait une réaction insupportable pour lui, par l’arme nucléaire, et qu’une victoire lui coûterait trop chère, de ce fait.
L’importance des intérêts vitaux ne doit pas être être circonscrite au territoire (le contenant). Le contenu (la culture, l’économie , les institutions politiques, le mode de vie etc.) constitue finalement ce qu’il faut préserver et ce qui doit être considéré comme vital.
C’est pour cette raison que cet « unique moyen de dissuasion » n’en est plus vraiment un pour la France ; ses intérêts vitaux n’en sont plus vraiment puisque la culture périclite, l’économie est bancale, les institutions politiques sont malmenées et le mal-être a envahi la population française. La cohésion sociale, socle de la crédibilité de la dissuasion, n’existe plus.
L’arme atomique n’est donc plus qu’un hochet qu’on agite pour se faire remarquer, pour pouvoir rester accroché (pour combien de temps) au Conseil de Sécurité.
J.-G B.
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