Des milliers d’Argentins se sont rassemblés dimanche matin à l’aéroport de Bariloche, dans la province de Rio Negro pour le transfert par avion du satellite Arsat-1 vers la base de Kourou, en Guyane, en prévision de son lancement en octobre par une fusée Ariane-5.
Personne ne s’attendait à une tel engouement de la part de la population, même si le ministre de la Science et de la technologie Jorge Capitanich avait fait remarquer un peu plus tôt qu’il s’agit là d’un « événement d’importance historique et globale ». Cet accomplissement est vu par les Argentins comme un symbole de la renaissance du pays après la crise liée à la cessation de paiements du début des années 2000, à la suite duquel des milliers d’entre eux s’étaient vus obligés de se rendre dans les dépotoirs pour y trouver les moyens de subsistance.
D’un poids de 2,9 tonnes, ce satellite géostationnaire a été entièrement construit et testé en Argentine par l’entreprise publique Invap et le groupe franco-italien Thales Alenia Space, ce qui en fait l’un des seuls huit pays ou groupe de pays pouvant construire des dispositifs aussi complexes (avec la Chine, les Etats-Unis, l’Europe, l’Inde, Israël, le Japon et la Russie), a fait remarquer la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner.
Le satellite offrira un large éventail de services haut de gamme pour les communications par Internet, la transmission de données, la téléphonie et la télévision, qui seront utilisés non seulement par l’Argentine mais également par le Chili, l’Uruguay et le Paraguay. « Il ne s’agit pas de miracle, a déclaré Kirchner, ni d’un coup de chance (…) mais de l’expression d’une volonté politique, d’une décision gouvernementale, d’une politique de l’Etat », adoptée par son mari Nestor Kirchner au plus profond de la crise, tout de suite après sa prise de fonction comme nouveau président argentin en mai 2003.
Cristina Kirchner a expliqué que l’Argentine sera dorénavant en mesure de défendre son droit d’accès aux deux orbites géostationnaires qui lui avait été assignées par l’Union internationale des télécommunications et que la Grande-Bretagne avait tenté de lui subtiliser sous prétexte qu’elle serait incapable d’en tirer profit.
Le Pdg d’Invap, Héctor Othegei, a souligné lors des cérémonies de divulgation du satellite qu’Arsat-1 a été « l’un des plus grands défis auquel s’est trouvé confronté le pays en termes de développement spatial, qui a été relevé grâce à l’intervention de l’Etat et au million d’heures ou plus dépensées par les entreprises et organisations qui ont participé à la mission ».
Deux autres satellites, ARSAT-2 et ARSAT-3, doivent venir compléter la constellation d’ici deux ans.
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