Dans une interview exceptionnelle accordée le 14 janvier à Olivier Berruyer, Bernard Esambert, ancien Président de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild (1977-1993), ancien vice-président du Conseil de surveillance du Groupe Lagardère (1994-2004), ancien Président puis vice-président du Groupe Bolloré (1994-2001) et ancien Président de l’école Polytechnique (1985-1993) et de l’Institut Pasteur (1994-1997), en appelle à la séparation des banques.
Lorsqu’il occupait le poste de conseiller industriel et scientifique auprès du Président Georges Pompidou (1969-1974), Bernard Esambert était un des plus ardents défenseurs du projet de l’aérotrain de l’ingénieur Jean Bertin. Rappelons que le ministre des finances de Pompidou était Valéry Giscard d’Estaing. Ce dernier joua un rôle clef dans l’imposition de la loi du 3 janvier 1973 ôtant à la France sa capacité souveraine d’émission de crédit public. Ensuite, une fois élu président, VGE liquida immédiatement le projet de l’aérotrain.
Aujourd’hui, lorsque Olivier Berruyer lui pose la question si la taille de nos banques ne pose pas problème, Esambert répond que si pour une banque, l’objectif de la taille peut se justifier, cette nécessité « ne s’oppose pas forcément à la séparation des activités de banque d’affaires de celles de banque de dépôts ».
Interrogé si le modèle actuel [de grande banque universelle] n’est pas un danger pour les usagers, Esambert répond avec une certaine ironie que « Les dirigeants de ces banques passent leur temps à dire qu’il y a des barrières étanches entre les dépôts des clients et les activités d’investissement. Eh bien, s’il y a des barrières aussi étanches que cela, cela veut dire que l’on peut facilement scinder les banques ».
Quand Olivier Berruyer lui demande alors quel regard il porte sur le « modèle français de banque universelle », Esambert lui répond :
J’y suis opposé, car je ne vois pas de raisons de faire prendre des risques à chaque catégorie visée par la banque universelle sur des opérations qui ne la concernent absolument pas et qui peuvent créer des désordres importants. On n’a pas été loin en 2009 et en 2008 de voir des queues s’installer devant les banques – il y en a eu d’ailleurs, en Grèce, en Angleterre… – pour retirer d’urgence toutes les espèces que les gens avaient dans ces banques. Ce sont des spectacles que l’on ne veut pas revoir, que l’on a connu en 1929 également, et pour les éviter définitivement, il faut séparer encore une fois, ces deux catégories ».
Signez sans tarder l’Appel à un Glass-Steagall global
# Eric
• 23/01/2013 - 21:37
"VGE liquida immédiatement le projet de l’aérotrain."
Si la France avait été une démocratie dans les années 70, des débats auraient eu lieu pendant plusieurs semaines dans les journaux, sur les chaînes de télévision et sur les radios pour exposer au peuple français les mérites respectifs du TGV et de l’aérotrain. Ensuite un référendum aurait été organisé et le projet qui aurait reçu le plus de voix aurait été adopté.
Répondre à ce message
# petite souris
• 23/01/2013 - 23:25
« Les dirigeants de ces banques passent leur temps à dire qu’il y a des barrières étanches entre les dépôts des clients et les activités d’investissement. Eh bien, s’il y a des barrières aussi étanches que cela, cela veut dire que l’on peut facilement scinder les banques ».
...........
C’est très simple et très clair !
Répondre à ce message