Dans une tribune publiée sous ce titre par Le Monde du 11 mai, Jean-Pierre Vesperini, professeur agrégé des Facultés de Droit et de Sciences économiques et ancien membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, appelle la France, d’un commun accord avec l’Allemagne, à sortir de l’euro. Ceci, précise-t-il, nous permettra de recouvrir notre souveraineté économique, de ramener la croissance et de mettre un terme à une montée dangereuse des tensions entre la France et l’Allemagne.
Comme caution intellectuelle d’une telle rupture, considérée jusqu’ici par la pensée dominante comme une démarche hautement irresponsable prônée par une poignée de marginaux et d’extrémistes, le Professeur Vesperini s’attelle d’abord à démontrer à quel point la situation est dans l’impasse.
Alors que nous autres Français demandons à l’Allemagne de mettre en œuvre une politique de relance dont la France serait bénéficiaire, l’Allemagne, à qui on demande d’être le prêteur en dernier ressort de la zone, demande à la France de réaliser des réformes (économies budgétaires, baisse des prestations sociales, baisse des salaires) pour réduire ses déficits. Or, c’est une illusion de croire que le gouvernement français puisse, sans croissance, réformer en profondeur la société et l’économie française. Outre-Rhin, préoccupés à maintenir la compétitivité du pays, ce sont les syndicats et le patronat qui refusent d’augmenter les salaires. Ce qui empêche Berlin à son tour de céder aux demandes de son partenaire.
Il apparaît ainsi qu’aucun des deux ne peut accorder à l’autre ce qui lui est demandé. « Comme dans une tragédie, Paris et Berlin sont prisonniers d’une situation qu’ils n’ont pas créée, où chacun est dans son droit, à la fois dans ses exigences et dans ses refus », affirme l’auteur.
Continuer sur cette voie risque tôt ou tard de pousser un des deux pays hors de l’euro. « Il est d’ailleurs logique que la fin de l’euro constitue le dénouement de la tragédie franco-allemande, puisque c’est la création de l’euro elle-même qui est à l’origine de cette tragédie. En effet, en faisant perdre à chaque Etat de la zone euro d’abord sa souveraineté monétaire, et maintenant sa souveraineté budgétaire, l’euro aboutit à ce qu’aucun Etat ne puisse suivre la politique qui est adaptée à son économie. L’euro empêche la correction des déséquilibres. »
(...) Dans ces conditions, l’euro ne peut que favoriser une hostilité croissance de la France à l’égard de l’Allemagne. La fin de l’euro, en faisant retrouver sa souveraineté au gouvernement français, ne l’obligerait plus à demander au gouvernement allemand ce que ce dernier ne peut lui accorder.
« La disparition de l’euro est donc nécessaire pour deux raisons : d’abord, pour mettre un terme à la lamentable tragédie franco-allemande. Ensuite, pour permettre à la France de retrouver la croissance. Nombreuses sont les voies qui pourront conduire à la fin plus ou moins proche de l’euro. La seule certitude est que cette fin est nécessaire. Nécessaire aux deux sens de ce mot : indispensable et inéluctable ».
# petite souris
• 13/05/2013 - 22:29
.........dans Le Monde !!!
ce journal n’a pas "couvert" Jacques pendant la présidentielle
Mais
ses journalistes ont lu le programme de Jacques Cheminade !!!!
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