8 juin 2008 (Nouvelle Solidarité) – Un article publié par le quotidien anglais The Independant avec le titre « La Révolution agricole du Malawi donne un exemple pour l’Afrique » explique qu’une « révolution verte, en cours dans les plaines du Malawi, a transformé en trois ans un pays autrefois dépendant de l’aide internationale pour nourrir la moitié de sa population, en pays exportateur de nourriture. En adoptant cette politique, le Malawi s’érige en exemple pour d’autres nations en proie de problèmes alimentaires. Mais il a fait tout cela contre les demandes explicites de l’Angleterre, des Etats-Unis et la Banque mondiale, ses donateurs principaux.
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« Le Malawi a subit une sécheresse catastrophique en 2005. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait alors que sur les 12 millions d’habitants, cinq millions avaient besoin d’aide alimentaire et bon nombre de villages rapportaient que les gens y mouraient de faim.
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« Un nouveau gouvernement (…), a voulu prendre le taureau par les cornes. Jusqu’alors, les paysans utilisaient des semences extrêmement vulnérables aux maladies et peu d’entre eux se servaient d’engrais. Si seulement ils pouvaient accéder à des semences de maïs de bonne qualité et un peu d’engrais, pensait le gouvernement, ils seraient capables de produire assez de nourriture.
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« Le gouvernement du Malawi décida donc de les subventionner à hauteur de 30 millions de livres. Avec un coupon d’état, le prix d’un sac d’engrais est tombé de 6500 kwacha (23 livres) à 900, tandis qu’un sac de 2 kg de maïs hybride ne coûtait plus que 30 kwacha au lieu de 600.
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« Les pays donateurs refusèrent de financer le mécanisme et arguaient que subventionner les paysans ne donnerait pas le résultat recherché. Ils ont eu tort. Le Malawi a chaque année besoin de 2,2 millions de tonnes de maïs pour se nourrir, et d’une production très basse de seulement 1,2 tonnes de mais en 2005, la production a atteint 3,2 millions de tonnes en 2007, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. »
Dans un autre article, publié le 2 juin, par le Project Syndicate, même Jeffrey Sachs, le professeur et directeur de l’Institut de la Terre de l’Université de Columbia (New York), jadis un des partisans les plus acharné de la « thérapie de choc » néolibérale a dû reconnaître cette réussite : « Le temps est venu de rétablir les systèmes de financements publics qui permettent aux petits agriculteurs des pays les plus pauvres d’accéder aux semences à haut rendement, aux engrais et à l’irrigation à petite échelle. Le Malawi l’a fait au cours des trois dernières saisons, ce qui lui a permis de doubler sa production alimentaire. »
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