Le parti du travail humainTel. 01 76 69 14 50

28 mars - Cheminade : l’avenir du monde se construit avec la Chine Lire 24 mars - Appel à voter Sébastien Périmony Lire 23 mars - Enquête Nord Stream, le mensonge de Nathalie Loiseau Lire
AccueilActualités

Quand le Glass-Steagall en est réduit à un instrument pour faciliter le bail-in

par Guillaume Dubost, Agora Erasmus, Bruxelles

Pour celui qui s’intéresse au débat international sur la réforme du système bancaire et financier, les propositions avancées offrent l’embarras du choix, et il devient tentant de définir la solution au travers d’une synthèse bien dosée de chacun des ingrédients. Mais comme en chimie, certains éléments pris séparément peuvent avoir des effets bénéfiques, tandis que leur mélange peut se révéler explosif. Cette synthèse délicate fut le sujet de plusieurs conférences organisées à Bruxelles ces deux derniers mois.

Un très bon exemple en est la journée de débats intitulé « 5 ans après, que reste-t-il dans l’agenda des réformes financières », organisée le 7 novembre par l’ONG Finance Watch, un lobby anti-banque qui prône un retour de la régulation financière dans l’Union européenne. L’organisation défend depuis longtemps l’idée d’une séparation stricte entre les banques de dépôt et les banques d’affaires, sur le modèle de la loi Glass-Steagall de Roosevelt en 1933. D’ailleurs, la brochure fournie à l’occasion aux participants, faisait apparaître clairement cette démarche comme le premier enjeu pour l’Europe.

Aussi bien le syndrome des banques « trop grosses pour faire faillite » qui représentent toujours un risque systémique, que le volume extravagant des produits dérivés dans leur bilan, furent présentés comme le problème majeur à résoudre. Mais alors la question suivante fut : quelle forme de mise en faillite (désormais rebaptisé « résolution bancaire ») faut-il choisir ? Comment faire pour que l’argent du contribuable, par les plans de renflouements bancaires des Etats (bail-out) [1], ne soit plus mis à profit ?

C’est l’objectif affiché par la Commission européenne, qui doit bientôt présenter son propre projet de réforme aux députés européens. Pour compléter l’Union bancaire et le Mécanisme européen de stabilité, un 3ème pilier est nécessaire : le Mécanisme unique de résolution. Celui-ci doit, selon ce qu’a affirmé le commissaire Michel Barnier lors d’un débat le 12 octobre, faire en sorte que « les banques payent pour les banques, plus les contribuables ! »

C’est alors, quelle horreur, que fut présenté, au nombreux représentant d’institutions européennes, nationales, bancaires, régulatrices, …, l’idée qu’on puisse passer du bail-out au bail-in [2], en mariant ce dernier avec le Glass-Steagall !

L’expérience chypriote

De prime abord, le bail-in a de quoi séduire les plus naïfs. N’est-il pas normal que les créanciers d’une banque qui spécule, lorsque celle-ci fait des paris douteux, doivent assumer les pertes ? Seulement, comme cela fut le cas à Chypre, très rapidement, on a mis la main non seulement sur les actifs des actionnaires et les détenteurs des créances obligataires, mais également sur l’argent des simples déposants, soudainement transformés en « créanciers » garantis et non-garantis. D’ailleurs, si le parlement chypriote n’avait pas rejeté en bloc le plan de la Troïka, l’ensemble des dépôts des banques chypriotes aurait été saisi. Constatant que cela violait un des piliers du capitalisme, c’est-à-dire le respect de la propriété privée, tout en ruinant le peu de confiance que gardent les peuples pour leurs banques, l’UE s’est résolue à garantir les dépôts de moins de 100 000 euros par personne et par banque. A Chypre, requalifiés de « créanciers non-garantis », d’innombrables retraités, PME et coopératives agricoles ont été touchés et forcés à déposer le bilan après cette ponction.

Ensuite, et Finance Watch est suffisamment informé pour le savoir, la BRI et d’autres organismes de l’oligarchie financière préconisent qu’on fusionne les fonds de garantie des dépôts avec les fonds de résolution bancaire. En bref, sur le papier, on garantit les dépôts, mais dans la pratique, on confisque l’argent prévu à cet effet pour « préserver la stabilité » du système.

Du Glass-Steagall dans toutes les sauces

Finance Watch, qui avait déjà endossé l’Union bancaire, en y mettant comme condition préalable la séparation bancaire, soutient maintenant le bail-in, sous la même condition. Pour l’ONG, la séparation bancaire n’est qu’une régulation d’un système qu’on croit sauvable si l’on introduit un peu de régulation. Alors que pour nous, le retour au Glass-Steagall n’est que le premier pas pour briser les empires financiers de la City et de Wall Street, en rétablissant une concertation entre des « banques de la nation » capables de fournir à nos nations du crédit productif au service de l’équipement de l’homme et de la nature.

Dans la logique financière de nos adversaires, avec l’inter-connectivité complexe au niveau international des institutions financières, toute application de la résolution bancaire à une mégabanque comporte encore trop de risques de contagion systémique. Il faut donc appliquer la résolution de manière progressive, si possible sans alerter les marchés, avec un renflouement publique pour l’accompagner en douceur.

Seulement, vu le niveau d’endettement des Etats, en cas de crise bancaire majeure, les Etats manqueront de toute façon de fonds pour opérer des renflouements (bail-out) avec l’argent public. C’est donc pour répondre à la complexité de la mise en œuvre du bail-in que la séparation des activités bancaires est alors mise en avant : sous prétexte d’une plus grande transparence entre les activités commerciales et de marché, on viser à faciliter le passage éventuel à l’acte. Par contre, les produits dérivés, des paris financiers qui représentent 10 fois le PIB mondial et qui ont été un des facteurs majeurs dans la crise de 2008, continuent à rester une variable invisible dans la résolution.

Aussi bien Sheila Bair, ancienne présidente de la FDIC [3], que Thierry Philipponnat, secrétaire général de Finance Watch, pourtant deux fervents soutiens du Glass-Steagall admettent donc, selon l’idée que quelqu’un doit bien payer la facture, le principe du bail-in.

Ce qu’ils ne veulent pas comprendre, c’est que le Glass-Steagall est une arme contre l’enfer monétariste dans lequel se trouve plongée une part toujours plus importante de la population. Une arme brandie par les peuples souverains face à l’oligarchie, pour mettre fin à l’impunité d’un système financier devenu criminel. Mais pour comprendre cela, il faut d’abord accepter de mettre de côté sa vision de comptable.


[1Le bail-out (littéralement renflouement externe), c’est le renflouement d’une banque à partir de ressources extérieures comme l’argent public ou la planche à billets des banques centrales.

[2Le bail-in, en français « renflouement interne » est une technique de résolution bancaire. Une banque insolvable ou en difficulté, au lieu de faire appel à des ressources externes (l’Etat) doit d’abord valoriser ses propres actifs. Ses dettes seront réglées en utilisant les ressources internes de la banque en commençant, en théorie, par faire participer les actionnaires, puis les créanciers et ensuite les dépôts non-garantis (ceux de plus de 100 000 euros). C’est le modèle qui a été appliqué au début de l’année dans le cas de Chypre. Voir la vidéo « Résolution bancaire : quand le vol devient légal ».

[3La Federal Deposit Insurance Corporation fut créée en 1933 par le Banking Act (autre nom du Glass-Steagall Act). L’Etat américain s’engageait à assurer jusqu’à un certain montant des dépôts des clients des banques commerciales, sous condition qu’elles soient rigoureusement séparées (en capitaux, actionnaires, management, etc.) des banques d’affaires.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Déplier les commentaires||Replier les commentaires
Vous souhaitez aider ? Adhérer, faire un virement mensuel, participer à un stand militant ? Prenez contact avec nous.

Réparation, Reconstruction, Refondation
25 May 2020
Feuille de route S&P
Réparation, Reconstruction, Refondation
glasssteagall
21 août 2013
Actualités
En Suisse, le bail-in prévoit de voler 500 milliards d’euros aux déposants
glasssteagall
25 juin 2013
Actualités
Le rapport annuel de la BRI rejette le Glass-Steagall et prône l’austérité et le bail-in pour tous
glasssteagall
28 mai 2013
Actualités
Quand les banksters rédigent eux-mêmes les lois de réforme bancaire
Résolution bancaire : quand le vol devient légal
18 juin 2013
Analyses
Résolution bancaire : quand le vol devient légal

Don rapide

Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
- que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
- que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

Participez à l'effort politique !

Adhérez à S&P, devenez éducateur et créateur de la Nation

Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
Faire un don et adhérer plus tard