En Belgique, l’euthanasie a été légalisée en 2003. Bien sûr, au début, il s’agissait de soulager la douleur de malades « incurables ». Ensuite, il s’agissait d’aider des gens à mourir, des personnes souffrant de « douleurs psychologiques » insurmontables, comme ces deux frères jumeaux sourds apprenant de surcroît qu’ils allaient devenir aveugles. Ou encore ce transsexuel, après l’échec de son opération de changement de sexe.
De 235 en 2003, le nombre de cas est passé à 1807 en 2013. On a « étendu » ensuite le « droit » à l’euthanasie aux enfants, bien que bien peu d’enfants le réclament.
En avril, une première plainte a mis directement en cause le professeur Wim Distelmans, médecin à l’hôpital universitaire néerlandophone UZ Brussel, « pionnier » en la matière et président de la commission de contrôle de l’euthanasie en Belgique. Le fils d’une femme euthanasiée pour dépression chronique constate qu’il n’avait pas été informé. Selon son avocat, il existe des « indices sérieux prouvant que les conditions de la loi sur l’euthanasie n’ont pas été respectées ».
Une deuxième plainte a été déposée fin avril par une jeune femme qui se demande comment sa mère, qui « n’a jamais reçu de traitement pour soigner sa dépression, a pu bénéficier d’une euthanasie ». Elle ajoute que cette dernière n’aurait jamais fait part de son envie de mourir.
Du coup, on se demande si d’autres euthanasies n’ont pas été pratiquées illégalement. Cette affaire rappelle d’ailleurs l’affaire De Ceuleneer, du nom de cette dame euthanasiée en 2008 sans avoir répondu aux critères légaux de « maladie grave et incurable ».
Cette dérive se produit à un moment où, au nom d’une idolâtrie de l’argent, on impose une déshumanisation de la vie humaine. Jacques Attali, conseiller politique influent de plusieurs présidents français n’a pas hésité d’écrire :
Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. (Extrait de Jacques Attali, L’Avenir de la Vie, 1981.)
Auschwitz
Aujourd’hui, toute l’Angleterre est émue. Non sans raison. Car le projet obscène de Distelmans d’organiser un « voyage d’étude » le 9 octobre prochain au camp de concentration d’Auschwitz – lieu qu’il considère idéal pour des médecins pratiquant comme lui l’euthanasie pour méditer sur des fins de vies indignes – mérite qu’il soit rayé de l’ordre des médecins.
Pour le parti politique Agora Erasmus, des raisons purement déontologiques suffisent. En effet, Distelmans, pratiquant lui-même l’euthanasie, comme nous l’avons indiqué, occupe la haute fonction de Président de la Commission fédérale de contrôle de l’euthanasie, une instance chargée d’informer tous les deux ans le parlement belge sur la « bonne » application de la loi. En clair, Distelmans est au même temps juge et partie, et donc dans une situation manifeste de conflit d’intérêt. Qui surveille Distelmans ? Réponse : Distelmans.
Comme l’aurait sans doute dit Erasme : « l’Euthanasie, on peut vivre sans ».
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