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- Des militants du Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC) sur le terrain à Washington DC.
- Crédit : LPAC
Depuis que Lyndon LaRouche aux États-Unis, et Solidarité & Progrès et Jacques Cheminade en ont fait leur cheval de bataille, la nécessité de couper le banques en deux, c’est-à-dire le retour à une séparations stricte entre d’une part les banques d’affaires et d’autre part les banques commerciales, une réforme modelée sur la loi Glass-Steagall adoptée sous Franklin Roosevelt en 1933 et dans l’après-guerre en France, fait régulièrement surface avant les élections.
Après le candidat Martin O’Malley, Bernie Sanders avait fini par soutenir la proposition de loi pour un « Glass-Steagall du XXIe siècle » déposée par la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. Du coup, quelque 170 économistes, et pas des moindres, avaient signé un appel pour le soutenir sur cette question.
Aujourd’hui, aussi bien Hillary Clinton que Donald Trump se démènent pour capter les voix d’une population de plus en plus furieuse que Wall Street ait transformé le rêve américain en cauchemar insupportable.
Et pour les séduire, aussi bien le Parti démocrate que le Parti républicain viennent d’inscrire cette proposition visant à museler Wall Street, dans leurs plateformes présidentielles respectives, bien qu’Hillary Clinton a souvent exprimé son opposition à tout retour au vrai Glass-Steagall et que Donald Trump n’a pas la moindre idée de quoi il s’agit.
Mais bon, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. En France, François Hollande, aussi bien lors de l’Université d’été du PS de 2011, que lors de son discours au Bourget de janvier 2012, s’était exprimé dans ce sens, tout en abandonnant rapidement, après son élection, cette « idée très bonne, mais totalement irréaliste ».
En tout cas, rien que l’apparition du mot « Glass-Steagall » fait frémir aujourd’hui toute la presse financière de Washington et de Wall Street :
- The Hill reconnaît que « L’adoption du Glass-Steagall par les deux partis est une indication révélatrice à quel point Wall Street reste, des années après la crise financière, impopulaire dans l’opinion publique... »
- Bloomberg admet que la plateforme républicaine n’arrive pas comme « une surprise, vu le désamour que connaissent les grandes banques d’affaires à l’heure actuelle ».
- Barrons reconnaît que « pour une fois, les Démocrates et les Républicains sont d’accord sur une chose dans cette élection présidentielle, et parmi toutes, c’est la question de la régulation bancaire. Il semble que les deux partis appellent à un retour du Glass-Steagall Act, une loi datant de l’époque de la grande dépression dont l’abrogation en 1999 est considérée comme une des causes de la crise financière. »
- Politico cite deux journalistes du Financial Times qui rappellent que « bien que les présidentiables ne suivent pas toujours leur programme, les grandes banques vont être embêtées par le soutien bi-partisan à un retour au Glass-Steagll Act parce que des idées de ce type prennent leur vie propre une fois écrites dans des documents officiels. Toute loi prohibant les banquiers d’affaires d’opérer sous le même toit que les dépôts garantis par l’État fédéral, posera un défi existentiel à Citigroup, JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo et, dans un degré moindre, à Goldman Sachs. »
- Brian Gardner, un analyste de la banque d’affaires Keefe, Bruyette & Woods, dans sa note, met lui aussi en garde : « Une coalition politique assez unique pourrait se former pour effectuer des changements dans la loi Dodd-Frank tout en rétablissant l’ancienne séparation entre banques commerciales et banques d’affaires (...) Il existe un risque non-évalué que la loi Glass-Steagall sera de nouveau appliquée en 2017 ou 2018 (...) peu importe lequel des deux candidats gagne l’élection présidentielle »
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