Aux Etats-Unis, le 3 décembre, dans son jugement officialisant la faillite de Detroit, le juge fédéral américain Steven Rhodes a déclaré que les banques auront la priorité absolue sur tous les autres créanciers, y compris sur les retraites des employés municipaux.
Le juge a estimé que l’administrateur temporaire nommé par le Gouverneur avait le droit, en dépit des prérogatives explicites la Constitution de l’Etat du Michigan, d’engager les procédures pour mettre la ville en faillite et du même coup de la dégager de ses obligations à l’égard de ses anciens employés.
Ainsi, le ton est donné pour l’ensemble du pays, comme le note le Los Angeles Times, qui rapporte que la décision du juge ouvre la porte à « d’autres villes en difficulté en Californie, Illinois et Pennsylvanie, qui devront bientôt décider ce qu’elles doivent faire avec leur fonds de retraite souffrant de déficit chronique ».
La décision de Rhodes « démontre que la loi fédérale sur les faillites annule » les dispositions constitutionnelles garantissant les retraites publiques, selon le Times. Une douzaine d’Etats garantissaient, par leur constitution, les régimes de retraites. Le quotidien de Los Angeles rapporte les propos d’un professeur spécialisé en finance à l’Université de Rochester, Robert Novy-Marx : « Cette décision est extrêmement importante. C’est un chamboulement total. »
En effet, c’est quand on fait primer la notion de contrat comme supérieur aux droits constitutionnels que le fascisme financier met son pied dans la porte.
Le quotidien The Albany Times Union de la capitale de l’Etat de New York, l’un des Etats disposant de dispositions constitutionnelles en matière de retraites, avertit que la décision de Détroit met immédiatement en danger les régimes de retraite de plusieurs villes de l’Etat, et cite le maire de Syracuse Mme Stephanie Miner : « C’est un point tournant (…) ce qui était sacré – les retraites – ne l’est plus. » Syracuse est l’une des villes pressenties pour une mise en faillite à court terme.
Tout ceci rappelle le rapport de la banque JP Morgan Chase, qui arguait le printemps dernier que les constitutions adoptées après la chute des régimes fascistes dans plusieurs pays du sud de l’Europe (Espagne, Portugal, Grèce) devraient être démantelées afin de libérer la voie, en termes de droits du travail, de retraites et de droits à la santé, au renflouement absolument prioritaire des banques. Les procédures de saisie des comptes des épargnants actuellement discutées en Europe et aux Etats-Unis s’inscrivent dans la même logique.
Dans le cas de Detroit, ville atteinte par des emprunts toxiques, quelques jours après que la décision du juge Rhodes a entériné la procédure de faillite, l’administrateur temporaire de la ville, Kevyn Orr, se préparait à signer avec les banques de nouveaux swaps (instruments financiers dérivés) afin d’honorer les anciens contrats arrivant à leur terme. Les banques doivent encaisser, en vertu des contrats actuels, 75 % du total exigible d’ici la fin de l’année, représentant une somme de 225 millions de dollars. Ne pas honorer cette dette est présenté au grand public comme déstabiliser encore un peu plus un secteur déjà fragilisé par la crise...
Ceux qui n’ont toujours pas compris ni la nécessité, ni l’urgence, d’une séparation stricte des activités bancaires ont intérêt à se réveiller rapidement, avant de se retrouver dans l’indigence la plus extrême.
# petite souris
• 12/12/2013 - 22:50
..... et après Detroit ?
Quelle ville ?
Quel état ?
et puis quand toutes les villes seront comme Chypre ....
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yferonkoi ceux d’en haut ?
zauront plus personne à piller
zauront plus d’esclaves piskonauramourru !
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la fin de l’oligarchie est-elle à ce prix ?
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