En amont de la réunion des ministres en charge de l’espace des 20 Etats membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui se déroulera à Naples les 20 et 21 novembre, deux médias pour le moins inattendus au vu du traitement qu’ils avaient réservé à Jacques Cheminade pendant la campagne présidentielle, ont donné la parole aux astronautes français pour souligner l’importance de l’exploration spatiale.
La Nouvelle Edition de Canal + a consacré l’ouverture de son émission du jour à « La planète Mars va-t-elle nous sauver de la crise ? », donnant la parole à François Forget, directeur de recherche au CNRS, et à Jean-François Clervoy, spationaute à l’ESA. (début à 12mn10sec)
Samedi dernier, c’est Le Monde qui publiait une tribune de cinq astronautes (Jean-François Clervoy, Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré, Léopold Eyharts, Philippe Perrin) intitulée « L’espace, un investissement pour la France et pour l’Europe ». Extraits.
Dans la situation de crise économique dans laquelle se trouve notre Europe, avec l’objectif tracé de réduire la dette des Etats à des niveaux acceptables, est-il pertinent de continuer à investir de l’argent public dans l’activité spatiale ? Nous en sommes pleinement convaincus car, comme nous nous proposons de le démontrer dans cette tribune, l’espace est un moteur de compétitivité et de croissance, toutes disciplines confondues, et les budgets qui lui sont alloués constituent un véritable investissement « rentable » qui nous aidera à sortir de la crise.
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L’histoire démontre que le progrès et le bien-être des sociétés sont essentiellement les fruits de la connaissance. Celle-ci résulte d’un travail intellectuel selon plusieurs démarches possibles comme la recherche, l’innovation et l’exploration. Nous pouvons témoigner que l’espace est incontestablement un secteur intégrant très fortement les trois démarches, offrant ainsi l’un des meilleurs investissements conduisant au progrès de nos sociétés.
Toutes les études économiques concluent que les activités spatiales ont dans l’économie un effet multiplicateur de l’investissement initial dans un rapport de quatre à vingt, selon l’activité considérée. Et cela sans compter les retours non mesurés, à forte valeur ajoutée sociétale, tels que l’inspiration et la motivation des jeunes pour les études scientifiques, le prestige et l’identité renforcée de la société.
La compétence de nos scientifiques et de nos ingénieurs français et européens en matière spatiale est reconnue mondialement. La politique industrielle de l’ESA et des agences spatiales nationales, comme le Centre national d’études spatiales (CNES) en France, a rendu l’industrie européenne très compétitive sur le marché mondial des satellites de télécommunications et des services de lancement, dont elle rafle la moitié des contrats. A l’ESA, la France a toujours été le pays leader, avec la plus forte industrie spatiale associée au plus grand réseau de laboratoires scientifiques. L’espace est un domaine d’excellence pour notre pays et un axe de croissance de notre société.
Nous qui avons eu le privilège de pouvoir admirer la Terre depuis l’espace ne pouvons nous empêcher de la comparer à notre propre vaisseau spatial. Comme lui, elle apparaît isolée dans le noir du cosmos (...)
L’exploration habitée de l’espace se limite aujourd’hui à la station spatiale internationale ISS et à quelques vols ponctuels habités chinois. (...) L’ISS constitue à la fois un formidable laboratoire de recherche impossible sur Terre et un indispensable banc d’essais de coopération internationale préalable à tout programme conjoint d’exploration lointaine habitée du Système solaire. De par son histoire, l’ESA est la plus expérimentée des agences spatiales en matière de coopération internationale. Elle est donc probablement la mieux placée pour aider à l’élaboration d’un projet global d’exploration habitée de l’espace, incluant entre autres nos collègues chinois.
Nous, les astronautes européens, sommes les témoins privilégiés de cette aventure fantastique et du très grand intérêt du public, en particulier pour les vols habités. En même temps, nous constatons pour notre Europe le besoin d’optimisme et de vision. Nous sommes convaincus que les programmes de l’ESA, si les ministres européens le décident, aideront notre continent à reprendre confiance et à rester un grand acteur de la connaissance et du progrès, donc de la croissance, pour le bénéfice de tous.
Vidéo : Financer ExoMars, impératif européen pour la Paix et le développement
# petite souris
• 17/11/2012 - 17:09
Nozélites ne comprennent rien à ce qu’il faut faire pour le futur !!!!!!!!!!!!!
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