Interrogé chez Jacques Bourdin sur RMC, le polytechnicien Bruno Comby, expert reconnu de la sécurité nucléaire, a présenté son analyse du survol répété de plus d’une dizaine de nos centrales et centres de recherche nucléaire depuis octobre par des drones parfois d’une taille de deux mètres.
Si la chose a passé tout d’abord pour un canular, l’affaire à de quoi inquiéter, affirme Comby, un expert pas vraiment adepte du complotisme. Certes, la chute d’un drone sur un réacteur n’est pas vraiment un souci étant donné qu’ils disposent d’enceintes de protection capables de résister à une chute d’avion.
Par contre, souligne Comby, étant donné que ces drones opèrent la nuit, il pourrait s’agir d’un travail de repérage grâce à des caméras infrarouges. Ces dernières mettent en évidence les endroits où les températures sont élevées. A part la cuve de la centrale, il s’agit en premier lieu des transformateurs électriques, situés en proximité des zones confinées, qui permettent à chaque centrale d’envoyer son courant dans le réseau.
Si un transformateur tombe en panne ou subit un sabotage, la situation restera gérable pour EDF. Cependant, avertit Comby, si une douzaine de transformateurs sont neutralisés suite à une attaque coordonnée, disons au début de l’hiver, ce serait tout le réseau qui tomberait en panne. La France basculerait alors dans l’obscurité pendant plusieurs mois avec des conséquences catastrophiques pour son économie. Et dans ce cas, c’est toute l’Europe qui en subirait les conséquences…
Et le fait que les écologistes s’affirment hors de cause, a de quoi inquiéter, estime Bruno Comby. Il exige que le gouvernement prenne son hypothèse au sérieux avec l’irréparable. Ce n’est pas un nouveau 11 septembre, mais une attaque potentiellement assez grave qui s’annonce, conclut l’expert.
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