Le président de la BCE Mario Draghi a confirmé que le programme de rachat de titres adossés à des actifs (ABS) détenus par les banques (famille des titrisations dont font partie les subprimes), est bel et bien destiné à piller les contribuables. Lors d’une audition le 22 septembre à la Commission des affaires monétaires du Parlement européen, en réponse à une question du député vert Sven Giegold sur les ABS, Draghi a prétendu que la BCE n’achèterait que les titres les plus sûrs, qualifiés de « tranches seniors », avant d’ajouter que si sa banque venait à étendre ses rachats aux tranches dites « mezzanine », c’est-à-dire aux plus risquées, des garanties publiques seraient nécessaires.
Autrement dit ce sont les contribuables qui paieront, sous forme de garanties fournies par les États.
Une autre question gêne plus encore Draghi. Marco Valli, porte-parole de la faction M5S (le groupe de Beppe Grillo), lui a demandé : « Pour arrêter une fois pour toutes cette fraude et faire quelque chose d’utile pour les citoyens et pas seulement pour vos amis à la City et à Wall Street, que pensez-vous de séparer les activités bancaires et financières afin d’isoler les spéculateurs ? »
Le banquier a esquivé cette question épineuse en répondant que la BCE prépare une prise de position là-dessus, pour insister : « Incidemment, quand je prends des décisions de politique monétaire, je ne pense vraiment pas à mes amis à la City et à Wall Street. Je pense aux citoyens européens. »
Trois jours plus tard, Draghi s’est rendu en Lituanie pour présider la cérémonie d’entrée de ce pays au sein de la zone euro, à compter du 1er janvier prochain, et s’adonner à un véritable exercice de novlangue orwellienne. Après avoir reconnu que les études montrent que seule la moitié de la population est favorable à l’introduction de l’euro, il a estimé que les Lituaniens changeront bientôt d’avis. Nous n’avons qu’à leur expliquer, a-t-il dit, qu’en « rejoignant la zone euro, la Lituanie regagnera effectivement une partie de la souveraineté qu’elle a précédemment perdue », puisque « partager la souveraineté signifie gagner en souveraineté » !
Il a par ailleurs présenté l’euro comme moyen de « procurer de la stabilité dans l’actuel environnement géopolitique », démontrant par là, sans s’en rendre compte probablement, que l’euro et l’OTAN ne sont qu’un seul et unique instrument de pillage global, et que Jacques Cheminade a raison de demander la sortie de la France de l’euro, de l’UE et de l’OTAN.
Un message, un commentaire ?