Lors d’une visite de deux jours en Allemagne les 10 et 11 octobre, le Premier ministre chinois Li Keqiang a proposé un grand cadre de coopération autour de la Nouvelle Route de la soie, non seulement à l’Allemagne, son plus grand partenaire commercial, mais à toute l’Europe. Les échanges entre la Chine et l’Europe s’élèvent actuellement à 1,2 milliard d’euros par jour et, comme l’a souligné Li, cela pourrait augmenter beaucoup plus.
La délégation chinoise comprenait 14 ministres et 120 représentants des secteurs industriel et bancaire de la Chine. A Berlin, des accords économiques ont été signés pour un montant total de 12 milliards d’euros, dont les plus importants (5,4 milliards d’euros) concernent le groupe européen Airbus et plusieurs compagnies aériennes chinoises.
Airbus livrera 70 avions de ligne du modèle A320 à la Chine, et le modèle A330 sera partiellement fabriqué par une nouvelle entreprise conjointe, alors que l’A350 est déjà produit à Tianjin, essentiellement avec des composants chinois. Ces contrats impliquent un plus important transfert de technologie.
Comme on l’a vu à la conférence de Hambourg « la Chine rencontre l’Europe », la réponse de la bureaucratie de l’UE aux offres chinoises est plus que réservée. Le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht et d’autres responsables de l’UE ont insisté sur la libéralisation et la déréglementation du marché intérieur chinois, et de la réduction du rôle de l’Etat dans l’économie. Par contre, les industriels voient plutôt d’un bon oeil le rôle de l’Etat en Chine.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeier a repris les mantras habituels de l’UE dans son discours, mais a tout de même conclu par une référence au philosophe allemand du XVIIe siècle Gottfried Wilhelm Leibniz. Dans son Novissima Sinica de 1697, Leibniz proposait un grand dessein de coopération entre l’Allemagne et la Chine en matière de philosophie, d’astronomie, de philologie et des sciences naturelles, pour servir le développement de l’ensemble du continent eurasiatique.
C’est ce que la « Nouvelle Route de la soie » et la dynamique des BRICS devraient apporter aujourd’hui.
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