No Society
La fin de la classe moyenne occidentale.
Depuis la publication en 2014 de son ouvrage La France périphérique, le géographe Christophe Guilluy a très bien compris et anticipé ce que nous avons nous-mêmes, reprenant l’analyse de Rosa Luxemburg, appelé le « ferment de grève de masse » qui se manifeste aujourd’hui à travers le mouvement des Gilets jaunes.
Pourtant, les médias lui donnent très peu la parole.
Autant de raisons pour nous de vous offrir ici une revue de son dernier livre :
No society – La fin de la classe moyenne occidentale,
Christophe Guilluy,
octobre 2018, Flammarion.
Par Bruno Abrial, militant S&P.
Le mouvement des Gilets jaunes, par une manifestation soudaine dont seul notre pays semble détenir le secret, a brusquement mis en lumière le contraste criant entre l’univers froid et techno de la mondialisation financière, dominé par la fausseté et l’arrogance, et un élan retrouvé de fraternité, de solidarité et de dignité parmi les humiliés, les offensés et les exploités.
Jamais, des deux côtés de l’Atlantique, la destruction du lien entre le monde d’en haut et le monde d’en bas n’aura été aussi flagrante ; jamais le mépris de classe n’aura été aussi ouvertement exhibé, depuis les « déplorables » d’Hillary Clinton jusqu’à « ceux qui ne sont rien » d’Emmanuel Macron, en passant par les « sans-dents » de François Hollande.
En quatre décennies, en se livrant corps et âme à l’idéologie néolibérale, ces « élites » ont engendré un véritable monstre, celui d’une mondialisation fonctionnant à rebours du bon développement intégré et harmonieux de la société, et qui, tel un parasite pompant le sang de son hôte jusqu’à l’hypertrophie,…