Un grand colloque, co-organisé par la Chambre de commerce franco-russe (CCFR), le MEDEF, l’Observatoire franco-russe et l’IRIS (Institut des relations internationales stratégiques), a rassemblé plus de 200 personnes, ce jeudi 24 avril à l’Assemblée nationale.
Tout le long de la journée, responsables politiques, hommes d’affaires et diplomates des deux pays se sont succédés à la tribune, pour exprimer leur inquiétude contre la russophobie que répandent les médias français, plaider contre les sanctions et l’escalade militaire et pour la préservation de la longue amitié entre les deux peuples.
Des médias russophobes
Les attaques contre une presse totalement à charge sont venues de toutes parts : « dérive anglo-saxonne », a dénoncé Bruno Cotté de Safran, presse « partisane » qui jette « de l’huile sur le feu », a dit M. Esmin Iskenderov, PDG de la société Hermitage, décalage entre « la russophobie » de la presse et la « russophilie » des Français, a qualifié Jean Pierre Chevènement. Le sénateur Yves Pozzo de Borgo a aussi pointé son doigt accusateur contre les « écoles doctrinales » de Sciences Po et du CNRS. Encore sous l’emprise des théories néo-conservatrices de Raymond Aron et Raymond Barre, elles accusent toute personne qui n’est pas anti-russe d’être nécessairement crypto-poutiniens. D’autres ont relevé le fait que des journalistes qui n’ont jamais mis les pieds en Russie, continuent à répandre l’idée que la chute du mur n’a pas eu lieu. « Non la Russie n’est pas la Corée du Nord » a martelé M. Iskenderov, « c’est un pays moderne » !
Une Europe de l’Atlantique aux rives du Pacific
Côté politique, ce sont Jean Pierre Chevènement et le député UMP, Thierry Mariani co-président de l’Association Dialogue Franco-Russe, qui ont eu la dure tâche de relever le drapeau de l’exception française en matière de politique étrangère, et de la vision gaullienne d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural et au-delà.
La crise ukrainienne peut être résolue « politiquement » ; tout autre choix serait « suicidaire », a souligné M. Chevènement, pour qui l’accord de Genève est un accord de « bon sens » permettant d’éviter « la déstabilisation à l’Ukraine toute entière ». Le Monsieur Russie du Quai d’Orsay a eu des mots assez durs sur la « révolution » en Ukraine, qui pour d’autres est un « coup d’état », qualifiant cela de « processus inconstitutionnel » qui a poussé la Russie dans ses retranchements. Sans que cela justifie, pour autant, a-t-il dit, la violation par les Russes du droit international en Crimée. Le haut responsable a quelque peu rassuré la salle en notant que le gouvernement français est hostile à toute entrée de l’Ukraine dans l’Otan. « Personne n’a intérêt à une nouvelle guerre froide » a-t-il dit, détaillant l’importance des échanges entre la France et la Russie, mais aussi le retard pris par rapport à l’Allemagne. « Ne cédons pas aux modes ; gardons le cap sur l’essentiel » ont été les mots de sa conclusion, un essentiel qu’il défini comme « la libre circulation de l’Atlantique aux rives du Pacifique ». Thierry Mariani de son côté s’en est pris à la qualité « très décevante » du dialogue entre l’Union européenne et la Russie, ayant pu constater à Bruxelles maintes fois qu’il n’y a aucune volonté de progresser. Il a souligné aussi la façon dont les nouveaux membres de l’Union européenne, anciennes satrapies de l’URSS, aggravent la situation avec leur esprit « revanchiste » et « la violence » de leurs propos. Clairement, pour M. Mariani, pour eux « la guerre froide n’est pas finie » et ils sont toujours au stade des « règlements de compte ».
Retour à l’âge de pierre politique
Les propos les plus amers contre les dérives de la politique française, sont venus de l’Ambassadeur de Russie, Alexandre Orlov. Propos d’un ami de 40 ans de notre pays, terriblement déçu de ne plus pouvoir retrouver dans nos instances officielles, l’allié de toujours. « C’est la première fois en 40 ans que les politiques du Quai d’Orsay sont contraires aux miennes », a dit M. Orlov, notant que le Quai ne se contente pas d’appliquer les sanctions, mais les pousse plus loin, et contamine les élus avec ses politiques.
Pour M. Orlov, la France « a trop délégué de ses prérogatives à l’Union européenne qui lui dicte désormais sa politique ». Elle a accepté de se dissoudre dans cet « espace sans visage ». M. Orlov a décrié la dégradation des relations politiques internationales, les qualifiant d’un retour à « l’âge de pierre » politique ! La « russophobie » ambiante fait de la Russie « un empire du mal », les relations qu’entretient l’Union européenne avec la Russie sont une « confrontation permanente ». L’Ambassadeur alla jusqu’a comparer les dirigeants occidentaux à des enfants dans un bac à sable qui se frappent avec leurs pelles au premier désaccord. « On a perdu de vue les objectifs », a-t-il répété, ceux « d’une Europe allant de l’Atlantique au Pacifique ». Il appela la France, au-delà des relations économiques qui aujourd’hui se portent plutôt mieux, à rétablir les relations politiques d’antan avec la Russie.
Russie : l’un des marchés les plus attrayants pour la France
Enfin les hommes d’affaires présents, ont tous mis en garde contre toute approche qui nuirait aux relations économiques bâties de longue haleine avec la Russie, et en plein développement. Ces relations, a expliqué Emmanuel Quidet, président de la Chambre de commerce franco-russe, ce sont 1200 compagnies françaises basées en Russie, 6 à7000 compagnies qui exportent là-bas, le tout représentant des milliers, voir même 100 000 d’emplois. « La Russie est l’un des marchés les plus attrayants pour les Français ». Bruno Cotté de Safran, a averti que dans le domaine de la haute technologie qui est celui de beaucoup d’investissements français en Russie, l’on ne se limite pas à vendre tel ou tel produit à des clients ; les entreprises sont très intégrées à celles de leurs clients.
"C’est l’Empire britannique... !"
Enfin, comment ne pas mentionner ce délicieux moment de vérité où l’Ambassadeur Orlov, commenta « l’erreur » de la présidente du groupe d’amitiés France-Russie qui dans ses remarques introductives avait dit que jamais la France et la Russie ne s’étaient faites la guerre entre elles. C’est une erreur, a dit M. Orlov, car la France et la Russie se sont combattues en 1812, lors des guerres napoléoniennes, ainsi que lors de la guerre de Crimée (1853-56). Mais ce n’est pas réellement une erreur, si l’on tient compte du fait que ce sont les Britanniques qui dans les deux cas avaient entrainé les Français ! Applaudissements nourris dans la salle des personnes reconnaissants que c’est sans doute encore le cas aujourd’hui.
# bruno l’athée
• 27/04/2014 - 07:42
OUI nous haissons les russes et encor plus son nouveau tsar ex patron du kgb sa majesté poutine 1er un pays moderne dites vous ?Allez demander ca aux journalistes qui ne peuvent écrire le moindre mot sans risquer de disparaitre au fond d’une foret,d’etre emprisonné sous de faux pretextes,allez demander ca aux groupes de "musique décadente"qui se font broyés sous la botte de poutine,remarquez que cela ne m’étonne pas de la part du merdef’coquille volontaire) quel rève ce serait pour tous ces esclavagistes de pouvoir comme dans la sainte russie de pouvoir payer leurs employés a coups de knout,quel bonheur pour eux d’avoir une main d’oeuvre tremblante et n’ayant d’autres choix que ceux proposés par leur exploiteurs,vous aviez pourtant une haine viscerale de l’urss mais maintenant qu’ils ont changé de nom et qu’ils ont rendu puissance et force a l’église ce sont subitement devenus des gens très frèquentables se sont pourtant exactement les mèmes qu’avant qui tiennent les rennes du pouvoir mais bon l’argent n’a pas d’odeur.
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