Le 24 octobre, des représentants de 21 pays d’Asie, réunis à Beijing, ont signé un protocole établissant la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII). Le but explicite de la banque est de financer les projets d’infrastructure en Asie, une approche que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, toutes deux sous l’emprise de l’Occident, ont refusé d’adopter.
Le capital autorisé de la BAII est de 100 milliards de dollars, et le capital initial souscrit sera vraisemblablement de 50 milliards, avec un taux de versement de 20 %. Les membres fondateurs devraient achever la signature et la ratification des documents requis d’ici la fin 2015, permettant l’établissement formel de la banque.
Les 21 États membres fondateurs sont : Bangladesh, Brunei, Cambodge, Chine, Inde, Kazakhstan, Koweït, Laos, Malaisie, Mongolie, Myanmar, Népal, Oman, Ouzbékistan, Philippines, Qatar, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande, Vietnam. Les autorités chinoises ont souligné que la nouvelle banque est également ouverte à d’autres participants.
Au moins pour l’instant, le Japon, l’Indonésie et la Corée du sud, sous forte pression de Washington, n’ont pas accepté l’invitation. Cependant, la Corée du Sud, en dépit des « carottes » tendues par le gouvernement Obama, pourrait la rejoindre dès que les structures de la BAII seront mieux définies.
Quant à l’Australie, le gouvernement Obama, en la personne du secrétaire d’Etat John Kerry, a fini par « persuader » le Premier ministre d’annuler la signature prévue de longue date du protocole. Des sources à la Maison Blanche ont confirmé que l’AIIB, de concert avec les répercussions des BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai, devrait affaiblir l’emprise du « consensus de Washington », par lequel les banques centrales transatlantiques et le FMI imposent une quasi-dictature financière mondiale.
Toutefois, le président chinois Xi Jinping ne rentre pas dans la polémique. Il a déclaré à des délégués à la suite de la cérémonie :
En Chine, nous avons un dicton qui dit que si vous voulez devenir riche, il faut commencer par construire des routes ; et je pense que c’est là une description frappante de l’importance de l’infrastructure pour le développement économique.
Il a ajouté que la BAII respecterait les règles et les procédures multilatérales, et « apprendrait des bonnes pratiques de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement et d’autres institutions multilatérales de développement ».
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