Jacques Attali est un prophète : le bail-in (renflouement d’une banque par ses ressources intérieures y compris notre épargne) devient la règle. Après Chypre, c’est en Autriche que la cette « solution » vient d’être adoptée le 11 juin pour « régler le cas » de la banque Hypo Alpe Adria (HAA).
Au bord de la faillite en 2009, cette dernière avait été nationalisée par l’État autrichien qui se refusait à la démanteler. Du coup, HAA continua à cumuler des pertes et à coûter très cher au contribuable. Après avoir vendu la partie saine, Vienne gère la « bad bank » [1], voulant éviter une faillite formelle de l’établissement qui déclencherait quelque 12 milliards d’euros de garanties du Land de Carinthie, lui-même se retrouvant, par ricochet, également en banqueroute.
Seulement voilà : une bad bank est un gouffre financier. L’Autriche, qui vient de sortir de la procédure de déficit excessif de la Commission européenne, a annoncé des coupes dans le système éducatif pour couvrir les frais de la bad bank, mais cela reste encore insuffisant.
A elle seule, HAA affiche un trou de 18 milliards d’euros. L’Etat, coincé par les critères de l’euro, ne peut pas tout payer. Une loi prévoit donc d’annuler une partie des dettes de HAA. Ainsi, 864 millions d’euros seront à la charge des anciens actionnaires de la banque. BayernLB en aura la plus lourde part : 800 millions d’euros. Le Land de Carinthie devra apporter 500 millions d’euros.
Mais surtout, les détenteurs de titres subordonnés [2] de HAA, autrement dit ceux qui ont acheté des dettes non prioritaires de la banque, vont voir leurs créances purement et simplement annulées.
Et comme le précise La Tribune :
cette action est également dans l’esprit du mécanisme de résolution de l’Union bancaire qui, à partir de l’an prochain, fera participer d’abord les créanciers subordonnés au ‘sauvetage’ d’une banque (les « créanciers prioritaires » (ou séniors) seront mis à contribution à partir de 2016).
Pourtant, comme le démontre la vidéo qui suit, Solidarité & Progrès vous avait mis en garde ! Alors, après l’avoir vu, n’attendez plus une seconde à nous rejoindre dans la bataille contre la finance folle !
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