Les deux chiens de garde habituels de l’intelligentsia néo-libérale transmanche, Ambrose Evans-Pritchard (Telegraph) et Jacques Attali (L’Express), s’émeuvent de l’imminence du prochain krach financier, mais sont incapables de proposer la moindre solution sérieuse pour y faire face.
Dans son éditorial intitulé « La prochaine crise : en 2015 ? », Jacques Attali énumère d’abord, tel un chien de Pavlov, les grandes crises économiques et financières qui ont frappé tous les sept ans depuis 1987, pour conclure que la prochaine doit arriver en 2015 :
Nous approchons de la fin d’une nouvelle période de sept ans. Des bulles se sont partout reformées. Et si la croissance n’est pas au rendez-vous, ou si une crise géopolitique vient l’interrompre (en Ukraine, en Chine, au Brésil, ou ailleurs) ces bulles exploseront. (...) Si on ne s’y prépare pas », ajoute-t-il, la crise « sera pire que les précédentes, en particulier en Europe, (…) et il n’y alors plus d’autres solutions que de payer la note (…) en mettant à contribution les détenteurs finaux des créances, c’est-à-dire les épargnants. » Ceux-ci « verront leur épargne spoliée, non par l’inflation, mais par une ponction sur leurs comptes, comme cela fut le cas à Chypre (ce que permettent explicitement les accords récents sur l’Union Bancaire, dits de ’’bail in’’, même si c’est encore peu connu).
Pour « s’y préparer », Attali propose une dévaluation compétitive de l’euro face au dollar, ainsi qu’une relance par l’investissement dans des « réseaux d’énergie et de télécommunication », mais sans mentionner le type de technologie à mobiliser. Fusion nucléaire, maglev ? Probablement pas. Pour financer ceci, aucune notion de crédit productif public n’est fournie, mais seulement des eurobonds et autres expédients moribonds. En tant que néo-libéral indécrottable, il ne peut s’empêcher d’exiger « une accélération des réformes de structure dans l’Europe du Sud, en particulier en France, libérant les forces créatrices, comme l’ont fait (…) les Allemands, les Anglais, les Suédois, et les Canadiens ». (Eh oui, il a oublié la Grèce.)
Attali ne mentionne pas non plus qu’une séparation stricte entre les banques de dépôt et d’investissement (Glass-Steagall) aurait non seulement empêché l’émergence d’une nouvelle bulle, mais permettrait encore, et le temps presse effectivement, de faire le tri dans les créances avant qu’elle n’éclate.
La voix de la City
Quant au chroniqueur Ambrose Evans-Pritchard, celui-ci écrit dans le Telegraph que « l’ignorance remarquable du risque sur les marchés des actions, du crédit et des devises » rappelle la situation d’avant krach en 2007, et cite dans le même sens le vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre Charles Bean, ainsi que Willem Buiter du géant bancaire américain Citigroup. Il rapporte également que le chef de la Réserve fédérale de Dallas Richard Fisher « avertit depuis plusieurs semaines que le déclin de l’index VIX mesurant la volatilité fait que l’accident nous guette à tout instant ».
Sa solution ? Ici non plus, aucune mention de Glass-Steagall. La chose à faire ? Accélérer la planche à billets ! Une chose que s’apprête à faire la BCE avec sa politique de « bazooka monétaire », mais déjà les voix se multiplient pour dire que ce ne sera pas assez, et exiger de la part de la BCE une politique d’assouplissement quantitatif aussi ambitieuse que celle adoptée par la Fed au cours des 5 dernières années. Celle-là même qui a permis à la dernière bulle de se former.
Vous avez dit « chiens de Pavlov » ?
# petite souris
• 04/06/2014 - 22:01
.......pour asseoir au plus vite l’europe fédérale supranationale des régions ......et d’attaquer "légitimement" Poutine, il faut que les France et l’Allemagne agissent ensemble ......
quoi de mieux qu’un krach ? il est prêt depuis longtemps ....Attali le sait puisqu’il est un de ceux qui tirent les ficelles
les rencontres au sommet de vendredi vont en organiser le timing ......
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