Sergeï Ivanov, l’ancien ministre de la Défense russe et depuis décembre 2011 le directeur de l’administration du président de Russie, a déclaré mardi, selon Komsomolskaya Pravda, que Moscou n’est pas prêt pour une nouvelle ronde de réduction des armes nucléaires et ne voit aucune chance d’arriver à une entente avec Washington concernant les plans américains de construire un bouclier antimissile en Europe. Il a précisé que le système prévu en Europe par les Américains « ne semble pas être en mesure de répondre à des menaces en provenance de Corée du Nord ou de l’Iran. Ceci affecte la stratégie nucléaire russe et compromet l’équilibre des forces. Dans ce cas Moscou ne peut se permettre une nouvelle ronde de réduction des effectifs nucléaires, puisque les armes nucléaires américaines sont actuellement plus nombreuses que les armes nucléaires russes. »
A cela, Ivanov ajoute qu’« il ne voit aucune lumière au bout du tunnel » dans les discussions avec les Etat-Unis sur la défense nucléaire, et Pravda ajoute qu’il « a laissé entendre que la position de Washington n’est pas sincère et ne peut être prise au sérieux ».
Pour sortir de cette impasse, Ivanov a renouvelé l’offre russe et appelé « toute la communauté mondiale » à « construire ensemble un système de protection contre les menaces de l’espace, puisque aucun pays n’est en mesure sur une base individuelle de réaliser un tel objectif » :
Aucun pays, ni même les Etats-Unis, ne peut résoudre ce problème tout seul. Cela ne peut être fait que de manière collective. Et même dans ce cas, il n’est pas sûr qu’il y ait une solution technologique, aujourd’hui. Si nous parlons de gros astéroïdes pouvant être détectés par les télescopes et autres systèmes de surveillance, il faudrait alors qu’il ait un diamètre d’au moins 30 mètres. Et même si un astéroïde pouvait être intercepté, il n’y a aucun système ou technologie pouvant l’affecter. Pour ce qui concerne les plus petits, – il est impossible de les détecter. Mais si nous mettons nos moyens en commun, c’est un projet qui prendra des décennies. Et il coûtera probablement des milliards de dollars.
« Un engin spatial en orbite doit non seulement regarder vers la Terre pour envoyer un signal d’alerte, mais également autour de lui pour détecter les dangers. Peut-être des super-ordinateurs seront-ils capables de le faire, de calculer l’orbite de l’astéroïde à une vitesse sans-précédent, et pendant qu’il s’approche de la Terre, déterminer où il se dirige. Et comment le détruire. Ou au moins le détourner de sa trajectoire. »
Notons que dans une interview à l’agence russe RIA Novosti, le directeur du programme de surveillance de l’environnement spatial (SSA) de l’Agence spatiale européenne, Nicolas Bobrinsky, a déclaré que l’ESA était prête à étudier les propositions russes pour la création conjointe d’un système de détection des astéroïdes pouvant constituer une menace pour la Terre.
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