Tandis que les Républicains et Démocrates (à la manière des Guelphes et des Gibelins dans l’Italie médiévale) ont kidnappé l’attention du pays et bloqué tout débat sur la manière de mettre fin à la dépression et au danger de guerre, quelques patriotes authentiques, dont Kesha Rogers au Texas, ont néanmoins réussi à faire passer des idées et propositions essentielles à des populations privées de tout débat démocratique digne de ce nom.
Rogers, candidate démocrate au Congrès, et ses volontaires de campagne ont sillonné le moindre recoin de la 22e circonscription électorale du Texas depuis plus d’un an (plusieurs mois avant sa victoire à la primaire démocrate du 29 mai plus les mois qui se sont écoulés jusqu’au jour de l’élection générale du 6 novembre).
Bien qu’elle ait fait campagne sous la bannière démocrate (et larouchiste), Rogers a insisté à tout moment sur l’urgence d’évincer Obama de la Maison Blanche et de permettre à des individus responsables des deux camps, qui ne peuvent pas compter sur les fonds et les soutiens médiatiques de Wall Street pour se retrouver sur l’avant scène politique, de mettre sur pied un gouvernement capable et ayant la volonté de changer la donne en lançant une politique volontariste de reconstruction économique.
Avec des moyens financiers minimes en comparaison des fonds dépensés par son opposant républicain, Pete Olson, Rogers a pu néanmoins multiplier les occasions de défier ses concitoyens à réfléchir autrement que par réflexe, et à penser à la manière dont la crise reprendra ses marques une fois la distraction électorale passée.
Insistant sur la nécessité d’un nouveau Glass-Steagall Act pour démanteler le casino financier et fournir à l’économie réelle les crédits dont elle a besoin pour reprendre son souffle, ainsi que sur un nouveau système de crédit productif national pour la reconstruction par des grands projets d’infrastructure comme NAWAPA, Rogers a également rappelé que son opposant Pete Olson, en tant que député, avait voté pour des initiatives défendues par Obama, comme la loi permettant de détenir en permanence des citoyens sans aucun chef d’accusation ou procès, sur la base d’informations secrètes, dès qu’ils sont soupçonnés d’être affiliés à Al-Qaïda.
Même si la plupart des électeurs ont succombé à l’atmosphère de faux débat soigneusement entretenue par les médias, 80 025 d’entre eux ont néanmoins voté pour Kesha Rogers, représentant 32 % des votes, en dépit du fait que la direction du Parti avait refusé de la soutenir. Il faut dire que son insistance à exiger la destitution immédiate du Président Obama n’a pas été reçue avec enthousiasme dans certaines instances de direction du Parti.
Beaucoup d’électeurs américains arrivent cependant à penser qu’ « il faut s’affranchir de l’emprise du régime des partis. » Un exemple parlant de ce processus est une discussion animée avec un républicain en colère, qui a baissé la vitre de sa camionnette au feu rouge pour crier que le parti de Kesha (démocrate) avait détruit le pays, et qu’il allait voter contre Obama et les démocrates, qui n’avaient de toute manière aucune chance (dans sa circonscription) de gagner l’élection.
Une semaine après l’élection toutefois, un homme s’est approché de Kesha en lui demandant si elle le reconnaissait, disant : « Je suis celui qui vous a engueulée juste avant l’élection. Je voulais vous dire qu’après cet échange, j’ai pensé à ce que vous aviez écrit sur votre bannière et à ce que vous aviez dit sur la faillite du régime des partis et le besoin de travailler ensemble dans l’intérêt de la nation. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas voté républicain sur toute la ligne, j’ai divisé mon vote et j’ai voté pour vous au Congrès. » Rappelons que les législatives avaient lieu en même que l’élection présidentielle.
Le résultat est que Kesha, malgré le sabotage de sa campagne par les caciques du Parti démocrate local, a doublé le nombre de votes obtenus par rapport à sa campagne de 2010, dans une circonscription qui a été en partie remodelée pour accommoder le candidat en poste.
# Eric
• 19/11/2012 - 20:33
Les Etats-Unis ont leur Etienne Chouard. Il s’appelle Mike Gravel (81 ans) et contrairement à Kesha Rogers il est un vrai démocrate puisqu’il promeut la vraie démocratie, à savoir la démocratie directe.
Mike Gravel fut sénateur démocrate pour l’Alaska de 1969 à 1981 et candidat à l’élection présidentielle de 2008. Il s’était fait connaitre mondialement dans les année 70 en diffusant les Pentagon Papers, des documents confidentiels dévoilant les mensonges des autorités américaines dans l’affaire du "Golfe du Tonkin" qui entraîna les USA dans la guerre du Vietnam.
Il est interviewé par des membres de Reopen 9/11 car il conteste la version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Il promeut la démocratie directe comme méthode pour aboutir à une enquête citoyenne sur les attentats du 11-Septembre.
A un moment, il prononce une citation de Cicéron qui aurait pu être écrite par Etienne Chouard :
http://www.reopen911.info/11-septembre/retour-sur-la-conference-de-mike-gravel-a-paris/
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# petite souris
• 17/11/2012 - 17:18
Kesha Rogers, représentant 32 % des votes, en dépit du fait que la direction du Parti avait refusé de la soutenir
Une belle victoire !
Une preuve que les citoyens savent réfléchir .........
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