27 avril 2009 (Nouvelle Solidarité) - Bill Moyers, journaliste et ancien de l’administration Johnson, a consacré son émission hebdomadaire, diffusée sur la chaîne publique américaine PBS, à la « nouvelle commission Pecora ». Pendant 45 minutes, il interrogea Michael Perino, biographe de Pecora et professeur de droit à l’Université St-John de New York, ainsi que l’économiste Simon Johnson, ancien du FMI connu pour ses attaques contre les « oligarques financiers ».
Tour à tour, Moyers et Perino montrèrent l’importance de Ferdinand Pecora dans le combat de Franklin Roosevelt contre « les marchands du temple » et comment les résultats obtenus par la commission avaient permis au Président américain de débloquer la situation politique. Perino rappela que Roosevelt rencontrait régulièrement Pecora en secret et que c’était lui-même qui lui avait demandé de s’attaquer à JP Morgan Jr, symbole de la mystique de Wall Street et véritable pivot de la finance anglo-américaine. Cependant, Moyers et Perino ont tous deux omis de replacer cette bataille dans le contexte du soutien de Wall Street aux régimes fascistes d’Europe et de leur tentative d’importer ce modèle aux Etats-Unis, ce que Roosevelt savait très bien. Pour Simon Johnson, toutefois, les ennemis d’aujourd’hui sont les mêmes que ceux d’hier, puisque la Maison Morgan s’est « reconstituée » avec la banque JP Morgan et Citigroup. Ces banques d’affaires, qui ont avalé les banques de dépôt, sont incroyablement puissantes, y compris au sein même du Trésor. Johnson s’en prit également au démantèlement de la loi Glass-Steagall en 1999, et surtout au refus de réguler les produits financiers dérivés, au début des années 1990.
Pour Simon Johnson, Elizabeth Warren, actuellement en charge, au sein du Congrès, de contrôler l’application du Plan Paulson, a le profil d’un nouveau Pecora, de par son expérience de juriste, mais aussi parce qu’elle n’a aucun lien avec la finance et Wall Street. A la demande de Moyers, Perino annonça que la nouvelle Commission Pecora n’irait pas bien loin sans le soutien de la Présidence, car les financiers contre-attaqueront rapidement : il leur sera en effet très facile de faire échouer la commission si Obama ne la soutient pas.
L’intégralité du programme (en anglais) : http://www.pbs.org/moyers/journal/04242009/watch.html
Vidéo S&P :
# dra
• 27/04/2009 - 20:42
A quand un débat de ce style à France 2 ?
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