Le 8 juillet, notre si cher collègue, Mark Burdman, rédacteur du Washington Insider, est décédé à l’âge de 55 ans, suite à une longue et grave maladie. Membre dirigeant du mouvement larouchiste durant plus de trois décennies, Mark était passé maître en renseignement politique. Il avait le rare talent de pouvoir identifier des développements stratégiques en gestation, bien avant qu’ils ne se manifestent, et de suivre les pistes de manière rigoureuse, avant de les analyser complètement. Dans son travail, il a noué des contacts avec des personnalités de haut niveau dans les domaines politique, financier et stratégique, dans toute l’Europe occidentale, ainsi qu’en Russie, en Europe de l’Est et en Israël. Dans bien des cas, au fil de leur collaboration avec Mark, ces contacts en sont devenus de proches amis et collègues.
Le secret de son travail de renseignement sans pareil résidait dans sa confiance intellectuelle, forgée par son intimité avec la culture classique - notamment la culture classique allemande et Shakespeare - et par ses années de collaboration avec Lyndon LaRouche. Jamais prisonnier d’idées fixes, il avait la capacité de rejeter la « sagesse reçue » et de proposer, dans un esprit créatif, ludique, de nouvelles hypothèses à propos des événements en développement, pour les soumettre à un examen rigoureux. Au lieu de rechercher des « réponses » faciles, Mark cherchait des paradoxes et des contradictions ; dans un univers de changement constant, il s’efforçait de transcender les évaluations, de manière transfinie. Son approche était celle de l’Auftragstaktik : il saisissait une idée, une évaluation, une hypothèse et, l’ayant étudiée de son côté, la soumettait à d’autres, pour provoquer des réactions et peser leur signification politique.
Les articles de Mark Burdman dans l’EIR n’étaient pas une chronique d’événements historiques, ils ont réellement fait l’histoire. Il fut parmi les premiers, au niveau mondial, à reconnaître l’importance de certaines opérations de guerre culturelle, comme celle de Samuel Huntington et de sa thèse sur le « choc des civilisations », ou, encore plus récemment, les rêves impériaux d’un Robert Cooper. Il avait une compréhension profonde de l’oligarchisme, non seulement dans l’histoire, mais dans son essence même. Avec sa maîtrise du fonctionnement de l’esprit oligarchique, Mark pouvait prévoir les manœuvres politiques que préparaient de grandes institutions internationales, comme la Trilatérale, le groupe de Bilderberg et d’autres, et, agissant en conséquence, à les entraver. Il était également un journaliste d’investigation hors pair.
Mark Burdman fut un pionnier dans le mouvement pour transmettre les idées et la politique de Lyndon LaRouche à de nouveaux pays et de nouveaux peuples. Après avoir travaillé pendant des années aux Etats-Unis, il s’était installé en Allemagne au début des années 80 et, depuis Wiesbaden où il résidait, donna des conférences dans de nombreuses villes européennes, dont Paris, Lyon, Milan, Munich, Düsseldorf, Dresde, Madrid et Varsovie. Ses écrits théoriques et politiques ont été publiés en plusieurs langues, dont le français et l’allemand, deux langues qu’il connaissait.
Né aux Etats-Unis dans une famille juive, Mark Burdman était un esprit véritablement œcuménique, dans la tradition de Moses Mendelssohn. Il était la personnification du concept de Friedrich Schiller de « patriote et citoyen du monde ». Nous exprimons nos profondes condoléances à son épouse, Mary, et à sa famille.