29 janvier 2012 (Nouvelle Solidarité) — Une grève générale, la première depuis 2005, va paralyser la Belgique le lundi 30 janvier, alors qu’elle accueille à Bruxelles le Sommet de l’Union européenne. Les syndicats ont, en effet, décidé d’agir pour protester contre le plan d’austérité de 11 milliards d’euros adopté par le gouvernement Di Rupo. Ils protestent aussi contre le fait que pour la première fois dans l’histoire récente du pays, ils n’ont pas été consultés par le gouvernement avant d’adopter ce train de mesures. Pour eux, la politique du gouvernement prend des allures de guerre sociale. D’autant plus que s’ajoutent depuis des lourdes pressions des cercles financiers pour que la Belgique abandonne son indexation des salaires avec l’inflation qu’elle est le dernier pays à mettre en pratique. Une très forte mobilisation du public et du privé est attendue.
Nous publions ci-dessous la déclaration de Guillaume Dubost, président d’Agora-Erasmus en Belgique, face à cette situation.
Arrêter la guerre et le carnage social avec une séparation bancaire !
Plainte de la Paix sociale persécutée
par Guillaume Dubost, président d’Agora Erasmus
Le 29 janvier 2012 (Agora Erasmus)—« D’ici dix ans, aucune paix n’est à craindre » dit-on au passeur des Enfers pour l’encourager à spéculer sur les morts à venir. Il y a cinq siècles, quand Erasme écrit Charon, l’Europe est déchirée et l’ombre de la guerre menace ; aujourd’hui les Furies se déchainent sur cinq continents, menant une double guerre, économique et militaire, contre la dignité des peuples et menacent l’intégrité de nos sociétés. Si nous ne nous levons pas contre elles pour défendre la « paix sociale », nous donnerons raison au mauvais génie.
La Belgique, avec d’autres, doit donner l’exemple en rompant avec une dynamique internationale qui la dépasse. Depuis 40 ans,la dérégulation a permis à la finance sans visage de se tapir dans l’ombre, puis s’accaparer d’une économie devenue elle-aussi « libre » transformée en ruine postindustrielle globale. Ayant détruit tout reste de souveraineté, particulièrement en Europe, la finance folle s’attaque désormais aux droits du travail, les pensions et la sécurité sociale, derniers remparts des peuples contre la féodalité.
Les coups d’État technocratiques (le fascisme « blanc ») récents en Grèce et en Italie, pour imposer les mesures d’austérité les plus brutales en Europe depuis 70 ans, ne sont qu’un prélude à ce qui nous attend ici si nous ne nous réveillons pas. Ne laissons pas ces dieux autoproclamés de la City de Londres et de Wall-Street continuer d’enrichir Charon ! Débarrassons-nous de leurs bourreaux officiants comme le Président Barack Obama, qui a violé la loi et la Constitution américaine avec l’agression en Libye et nous précipite vers une troisième guerre mondiale contre la Russie, la Chine et le reste de l’Eurasie.
Contre ces ennemis, nous devons lancer une nouvelle Renaissance. La camisole de force utilisée en 1933 par le Président Franklin D. Roosevelt, le principe Glass-Steagall (séparant totalement banques d’affaires spéculatives des banques de crédit utiles), doit être imposée globalement. La souveraineté politique et économique de chaque nation doit pouvoir être réaffirmée, en particulier par l’émission de crédit productif public vers la reconstruction de l’économie.
Vu le déclin de l’économie réelle, les investissements devront prioritairement aller vers des projets à haute intensité technologique, créateurs d’emplois qualifiés et pouvant tirer l’économie productive de l’avant. Des réalisations comme le lancement du réacteur de recherche Guinevere au Centre de recherche nucléaire de Mol (SCK-CEN), sont la preuve de la force pionnière de la Belgique et d’un savoir-faire national dans ce domaine. Cependant, comment pourrions-nous construire au mieux ces réacteurs nucléaires du futur, alliant sécurité, retraitement des déchets et nouveaux matériaux si l’outil sidérurgique belge, fruit de nombreuses générations dans ce pays, est mis à la casse ! Si aucun acteur privé ne se manifeste, l’Etat doit immédiatement en reprendre le contrôle. Coûteux ? Peut-être, mais d’un intérêt bien supérieur que les sauvetages scandaleux de Dexia !
Ainsi, le chemin qui permettra de reprendre en main notre destin est devant nous. Prenons-le à pas forcé car nous sommes déjà en guerre ! Trouvons maintenant le courage, comme David, de terrasser Goliath !
Retrouvez nous en signant notre Appel urgent pour un Glass-Steagall global sur www.agora-erasmus.be
# petite souris
• 30/01/2012 - 12:52
Bravo à la population belge pour le courage et la volonté de ne pas mourir sans rien faire ....
Il y a cinq siècles, quand Erasme écrit Charon, l’Europe est déchirée et l’ombre de la guerre menace
Les mêmes causes produisant les mêmes effets... nous savons donc à quoi nous attendre !!!
J’aimerai qu’un soit-disant"grand" candidat à la présidentielle soit à la hauteur de l’enjeu de la survie de la France et de son peuple !!!!! ou que nozélites médiatiques osent et aient le courage de montrer qu’ils sont des hommes libres ..............
l’Etat doit immédiatement en reprendre le contrôle. Coûteux ? Peut-être, mais d’un intérêt bien supérieur que les sauvetages scandaleux de Dexia !
Le chemin qui permettra de reprendre en main notre destin est devant nous. Prenons-le à pas forcé car nous sommes déjà en guerre ! Trouvons maintenant le courage, comme David, de terrasser Goliath !
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