Alors qu’on ne cesse de nous chanter les vertus de la « reprise » économique en Angleterre, une lettre ouverte dénonçant la pauvreté dans le pays a été publiée dans le Daily Mirror le 19 février 2014.
Fait sans précédent, la lettre est signée par 27 des 59 évêques anglicans, et par seize autres personnalités religieuses. Elle coïncide avec la dénonciation par le nouveau Cardinal anglais Vincent Nichol de la destruction du système de sécurité sociale qui a laissé des millions d’êtres humains sur le carreau. La réponse du ventripotent David Cameron ? L’austérité est une « mission morale » !
Voici le texte de la lettre :
Monsieur,
Le Royaume-Uni est la septième économie mondiale, et cependant s’y trouvent des gens qui ne mangent pas à leur faim.
Depuis Pâques 2013, 500 000 personnes ont eu recours à des banques alimentaires et 5 500 personnes ont été hospitalisées en raison de la malnutrition.
Une mère sur cinq déclare sauter régulièrement des repas pour nourrir correctement ses enfants, et un nombre encore plus grand de familles n’auront plus rien dans le placard si une seule facture inattendue arriverait.
On nous parle beaucoup de « choix difficiles ». Quel choix plus difficile que celui que confrontent des dizaines de milliers de personnes âgées qui doivent choisir entre chauffer leur résidence ou manger ? Quel choix plus difficile que celui des familles dont les salaires n’ont pas bougé tandis que les prix des denrées alimentaires de base ont augmenté de 30% en moins de cinq ans ?
Plus encore, nous devons confronter la réalité : plus de la moitié des personnes faisant appel à des banques alimentaires se retrouvent dans un telle situation en raison du mauvais fonctionnement et des réductions des allocations diverses, que ce soit au moyen de retards de paiement ou de sanctions punitives.
(...) Agir est un impératif moral pressant. Des centaines de milliers de personnes le font déjà, en créant et en soutenant des banques alimentaires partout dans le pays. Cependant il s’agit d’une crise nationale, et une crise que nous devons confronter.
[Pour remédier à cette situation,] nous sommons le gouvernement de faire ce qu’il doit faire : conduire une enquête pour comprendre le dysfonctionnement des marchés agricoles et alimentaires ; faire en sorte que celui qui travaille gagne sa vie ; faire en sorte que le système des allocations représente réellement une ligne de défense vigoureuse contre la faim.
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