A l’issue de la rencontre Kerry, Lavrov, Poutine les 7 et 8 mai à Moscou, l’agence de presse russe RIA Novosti rapporta que la Russie et les États-Unis se sont engagés à tenir une nouvelle conférence internationale sur la Syrie d’ici la fin du mois de mai, à laquelle participeront, espère-t-on, des représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne.
Après la montée terrible de tensions provoquée par plusieurs raids aériens israéliens contre Damas, coordonnés à une offensive majeure des djihadistes contre les mêmes cibles et en même temps, cette annonce crée une lueur d’espoir qu’une guerre non seulement régionale mais mondiale puisse encore être évitée. Même s’il est encore trop tôt pour crier victoire, car dès l’annonce de cette possible percée, les Britanniques et leurs alliés, en Israël et ailleurs, se sont empressés pour tenter de la saboter en exigeant le départ de Bachar al-Assad, dont le sort n’a pas été évoqué à Moscou, et accusant toujours le président syrien d’avoir utilisé des armes chimiques, sans l’ombre d’une preuve.
Pourtant à Moscou, l’ambiance était au dialogue. La conférence annoncée aura pour objectif de trouver une solution à la crise syrienne par le dialogue politique, a déclaré le secrétaire d’État américain John Kerry lors d’une rencontre avec son homologue Sergueï Lavrov à Moscou le 7 mai. L’alternative au dialogue serait un accroissement de la violence, une crise humanitaire, le nettoyage ethnique et le désintégration du pays, a ajouté Kerry.
Celui-ci avait déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Vladimir Poutine qui a précédé une réunion de trois heures : « Enfin, M. le Président, je sais que nous aurons l’occasion d’en parler sérieusement d’ici quelques instants, mais nous croyons vraiment, nous les États-Unis, que nous partageons certains intérêts très significatifs par rapport à la Syrie – la stabilité dans la région, éviter d’avoir des extrémistes créant des problèmes dans toute la région et ailleurs – et je pense que nous avons tous deux adopté dans le communiqué de Genève une approche commune. »
Le gouvernement syrien a assuré la Russie qu’il est prêt à participer à la conférence, a dit Lavrov. Cette dernière serait un suivi de la rencontre internationale de Genève de l’année dernière, au cours de laquelle une feuille de route pour la paix en Syrie avait été rédigée, a-t-il ajouté. Le communiqué adopté lors de cette rencontre de Genève, par le Groupe d’action de l’ONU sur la Syrie, qui inclut les voisins du pays plus les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, avait proposé de commencer avec la création d’un gouvernement de transition comprenant des représentants de l’opposition et du régime.
Au-delà de la volonté de raviver cette initiative de paix, la rencontre Kerry-Lavrov-Poutine représente un effort manifeste pour remettre la relation bilatérale stratégique entre les Etats-Unis et la Russie en selle. Au cours de sa conférence de presse avec Lavrov, Kerry a fait l’éloge de la Russie, citant les célébrations du Jour de la victoire en Russie et les 30 millions de Russes qui ont été tués en combattant le fascisme pendant la deuxième Guerre mondiale. Il a souligné que même s’il restait des questions en suspens entre les deux pays, les problèmes stratégiques cruciaux se présentant à l’humanité sont également une importante occasion pour renforcer la coopération entre eux.
Des responsables gouvernementaux avaient confié à nos collègue d’EIR il y a quelques mois que des efforts sérieux seraient entrepris par des factions opposées à la guerre au sein des institutions américaines pour raviver le partenariat avec la Russie, citant la visite à venir (début juin) par le chef d’état-major interarmées, le général Martin Dempsey, comme un point tournant.
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