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Alexander Hamilton : ses conceptions économiques dénaturées, appelées au secours des Eurobonds

Du bon usage des préceptes économiques et politiques de Alexander Hamilton ou comment savoir reconnaître les imposteurs en temps de crise

Si les jeux olympiques incluaient la rhétorique sophiste, la médaille d’or irait sans contestation à Jean-Marc Vittori pour son éditorial paru dans Les Echos du 28 juin sous le titre : La nuit où fut créée la dette fédérale.

Un dîner secret s’est tenu le 20 juin, à l’abri des oreilles indiscrètes. Souvenez-vous, la soirée était chaude. Trois hommes ont longuement débattu. Stimulés par les cinq excellents vins français qui leur furent servis, ils ont pris deux décisions majeures. Les dettes de tous les Etats vont être reprises par un Trésor fédéral. Et une nouvelle capitale sera créée au bord d’un fleuve symbolique entre deux grands Etats. Ces deux décisions seront soumises au Parlement en juillet, qui les approuvera selon toute probabilité.

L’évènement, vous l’avez deviné, n’a pas eu lieu à Bruxelles, mais aux Etats-Unis, plus précisément en 1790 dans la demeure new-yorkaise de Thomas Jefferson, à l’époque ministre des Affaires étrangères. Il y recevait le très influent député de Virginie, James Madison, et le secrétaire au Trésor, Alexander Hamilton.

Or c’est le troisième, Alexander Hamilton, qui mène la danse. Pour le fondateur du Parti fédéraliste, écrit Vittori, « la Constitution adoptée trois ans plus tôt devait logiquement mener à un pouvoir central fort. Pour lui, l’économie constituait à l’évidence l’un des piliers de ce pouvoir fédéral. Et la dette était un levier idéal… » Cependant, « Hamilton voulait que l’Amérique s’acquitte de ses dettes pour préserver son crédit -aujourd’hui, on dirait sa notation AAA. »

Celui qui s’oppose alors à la « fédéralisation » de la dette , c’est Madison.

Originaire de la Virginie agricole, il se méfiait d’un pouvoir fort. Comme l’Allemagne aujourd’hui, il redoutait que les Etats aisés voient leurs finances siphonnées par ceux en difficulté. Le sien avait remboursé ses dettes, ce qui était loin d’être le cas de tous. Et il entendait spolier... les spéculateurs, qui avaient racheté à des Américains patriotes mais désargentés des titres de dette au dixième de leur valeur.

Jean-Marc Vittori précise encore plus le but de la manœuvre, au lendemain du refus allemand d’adopter les euro-bonds, dans son éditorial dans Les Echos du 17 août, Inéluctables euro-obligations, où il revient sur son argumentaire :

Le secrétaire au Trésor de l’époque, Alexander Hamilton, a su renverser la vapeur et convaincre le Congrès de fusionner les dettes. Ce qui supposait bien sûr que l’échelon fédéral aurait le droit de lever l’impôt. Ce qui allait aussi impliquer que les Etats seraient tenus d’équilibrer leur budget, quitte à recevoir de l’argent fédéral. La fusion des dettes a ainsi provoqué l’intégration économique des Etats-Unis, et non l’inverse évoqué hier par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pour l’Europe. Deux siècles plus tard, les habitants de Virginie doivent se féliciter de ce choix. Selon des calculs publiés récemment par l’hebdomadaire The Economist, cet Etat affiche aujourd’hui un déficit budgétaire dont le cumul sur vingt ans représente 145% de sa production, soit... le niveau actuel de la dette grecque. Un trou comblé par l’argent de Washington. Dans un siècle, une Allemagne aux cheveux blancs pourrait bien se féliciter d’avoir fait le choix des eurobonds au début des années 2010.

Vous l’avez compris : Vittori, de chœur avec Jacques Attali et beaucoup d’autres fédéralistes européens, nous chante qu la seule solution pour sauver l’euro serait la « fédéralisation » de la dette des Etats européens grâce à la création des euro-obligations, pas décisif d’un fédéralisme budgétaire et une Europe politique.

Ils oublient un petit détail : l’Europe n’est pas les Etats-Unis !!

En effet rappelons un détail essentiel : les pères fondateurs américains ont fondé leur pays sur le rejet explicite de tout ce qui a trait de près ou de loin à un empire (en l’occurence l’Empire britannique) - alors que depuis l’entrée des Britanniques dans le marché commun, l’UE fait tout pour y ressembler.

De la même façon, aussi bien Vittori qu’Attali, considèrent le retour à Glass-Steagall comme une simple mesure de régulation et non pas comme un levier permettant une mise en faillite ordonnée du système actuel. En tout cas, Hamilton n’aurait jamais accepté de payer des dettes spéculatives envers des banquiers-voyous !

Jean-Marc Vittori et Jacques Attali ont visiblement oubliés de lire en détail le Rapport sur les manufactures d’Hamilton. Comme le montre sans ambiguïté l’article de Nancy Spannaus sur Hamilton, contrairement à ce qu’affirment nos monétaristes euro-fanatiques, ce n’est pas une recette « monétariste » qui fut à l’origine de la grandeur américaine, mais un protectionniste altruiste en faveur de l’économie réelle permettant d’augmenter les pouvoirs créateurs de l’homme.

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  • petite souris • 26/08/2011 - 00:13

    Je pense que monsieur Jacques Attali sait lire, il sait aussi penser.
    Et c’est là le drame.

    En effet, ce monsieur a un objectif depuis fort longtemps, c’est celui de la construction fédérale de l’europe, totalement supra nationale dans absolument tous les domaines.

    Je le soupçonne également de vouloir en être le premier président.
    Bien sûr pour atteindre cet et son objectif, tout doit être permis et possible.
    Tout.

    Tous les moyens sont donc bons quels qu’ils soient.

    Et, surtout, éviter de donner la parole aux populations, par le moyen des élections (on l’a vu pour "l’approbation" des traîtés de Maastricht et de Lisbonne ), et encore moins par le moyen de manifestations diverses et variées comme on va s’en apercevoir rapidement.

    Répondre à ce message

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Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
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La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

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Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

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Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

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Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

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Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

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C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

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L'euro, et pourtant il coule

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Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

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S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

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