Le parti du travail humainTel. 01 76 69 14 50

25 mai - Réunion sur ce qu’on nous cache à propos du Cannabis Lire 22 mai - L’Intelligence Artificielle, arme de paix ou de guerre ? Lire 17 mai - La France face au cauchemar Lire
AccueilActualités

Alain Corvez : Corée du Nord, ne pas confondre coercition et dissuasion

Par le colonel (CR) Alain Corvez,
consultant international et ancien conseiller au ministère français de la Défense et de l’Intérieur.

Paris, le 5 septembre 2017

La crise coréenne ne peut plus être résolue par une intervention militaire, qui ne pourrait être que nucléaire et donc apocalyptique, mais uniquement par la négociation.

Le niveau de technologie nucléaire atteint par la Corée du Nord ne permet plus de l’attaquer militairement sans qu’elle déclenche le feu nucléaire sur son assaillant ou son voisin du Sud, même si les arguties sur ce niveau — puissance de ses bombes, leur miniaturisation, précision des porteurs balistiques — cherchent à occulter le fait que la dissuasion nucléaire « du faible au fort » s’applique désormais inéluctablement. Kim Jong-un a parfaitement intégré ce concept que, encore aujourd’hui, certains stratèges ne semblent pas avoir assimilé.

Alain Peyrefitte dans son œuvre magistrale « C’était de Gaulle » rapporte comment le Général lui explique après l’explosion de la première bombe atomique française, qui n’était encore qu’une bombe A, le principe de la dissuasion :

J’allais lui demander : ça ne vous fait rien de penser que vous pourriez… (Tuer vingt millions d’hommes deux heures après le déclenchement d’une agression) Il me répond tranquillement : Précisément, nous ne les tuerons pas, parce qu’on saura que nous pourrions le faire. Et, à cause de ça, personne n’osera plus nous attaquer. Il ne s’agit plus de faire la guerre, comme depuis que l’homme est homme, mais de la rendre impossible comme on n’avait jamais réussi à le faire. Nous allons devenir un des quatre pays invulnérables. Qui s’y frotterait s’y piquerait mortellement. La force de frappe n’est pas faite pour frapper mais pour ne pas être frappé.

Les généraux et les stratèges américains le savent très bien, ou alors ils ne sont pas à la hauteur de leurs fonctions, mais les dirigeants et diplomates qui profèrent des menaces militaires l’ignorent ou font semblant de l’ignorer.

Les États-Unis auraient pu facilement soumettre à leur volonté la Corée du Nord par la coercition militaire en raison de l’immense différence de puissance en leur faveur avant que la dynastie des Kim n’atteigne pour leur pays le niveau nucléaire — si toutefois l’URSS puis la Russie, ainsi que la Chine les avaient laissé faire — mais désormais détenteur de l’arme fatale, même si loin de la parité, le petit pays ne peut plus être détruit sans déclencher des représailles insupportables pour la superpuissance.

C’est le principe de la dissuasion « du faible au fort » qui s’impose dont je rappelle la définition par le général Pierre-Marie Gallois, un des grands stratèges du vingtième siècle :
« Aussi, soudainement plongée dans l’ère de l’atome, l’opinion y a-t-elle raisonné ainsi qu’elle aurait pu rationnellement continuer de le faire dans le cycle classique. Elle pensait coercition, alors qu’il s’agissait de dissuasion. Elle comparait numériquement les forces en présence alors qu’il eût fallu qu’elle évaluât les dommages dont aurait souffert le plus fort, quelle que fût sa puissance, s’il s’en était pris à l’existence du plus faible. » [1]

Le Président Donald Trump avait montré au cours de sa campagne électorale une compréhension très grande des nouveaux équilibres mondiaux et annoncé qu’il voulait mettre fin à l’idée que les Etats-Unis devaient dicter leurs conduites à tous les états du monde, au prix de guerres coûtant trop cher en vies humaines et en argent, reprochant à l’administration précédente d’avoir jeté la Russie dans les bras de la Chine par une politique stupidement hostile, allant même jusqu’à dire au début de son mandat qu’il était prêt à parler avec Kim Jong-un.

Mais on a vu que sur ce sujet comme sur bien d’autres, Russie, Afghanistan, Syrie, Chine, repris en main par le puissant complexe militaro-industriel dont le Président Eisenhower disait le 17 janvier 1961 au moment de quitter sa présidence qu’il était un danger mortel, il a dû rentrer dans le rang pour mener la politique que « l’état profond » américain considère comme indispensable à la suprématie de la première puissance militaire mondiale, dont l’économie est maintenant défiée par des puissances asiatiques.

Il serait intéressant de savoir comment ces pressions s’exercent sur la direction de ce grand pays ami de la France depuis sa naissance, surtout dans les moments de crise, pour empêcher son gouvernement de mener une politique clairvoyante et raisonnable pour le monde et bénéfique « in fine » aux Etats-Unis eux-mêmes.

La Corée du Nord a atteint le niveau d’invulnérabilité que lui confère la détention de l’arme absolue, affirmant même sa maîtrise de la bombe à hydrogène comme le montre son dernier essai souterrain.

Les sanctions ne l’ont pas empêché de progresser technologiquement, et même économiquement de façon modérée.

Ce n’est donc pas par ce moyen que quiconque pourra amener le pays à renoncer à l’arme de la souveraineté et de l’invulnérabilité, Kim Jong-un ayant en mémoire, en outre, le sort que les Etats-Unis ont réservé à Saddam Hussein et Kadhafi qui ne pouvaient résister à l’immense supériorité militaire américaine qui a pu exercer la coercition en l’absence de toute dissuasion.

Le chef emblématique de la Corée du Nord ne correspond sans doute pas à la caricature qu’en font les journalistes occidentaux : loin d’être imprévisible, il applique une politique obstinée de souveraineté nationale dans laquelle il a grandi et s’est formé à l’imitation de son grand-père et de son père, intégrant maintenant la nouvelle puissance que ses aïeux ne possédaient pas mais ont travaillé à obtenir, et manie avec efficacité le concept de la dissuasion. Il cherche à préserver son pays d’un sort qui lui serait imposé de l’extérieur mais n’envisage pas de détruire la Corée du Sud et les milliers d’Américains qui s’y trouvent et ne présente donc pas une menace existentielle pour les Etats-Unis.

Pourtant une négociation est possible avec le gouvernement du Nord qui ne fait qu’assurer sa survie et n’entend pas convertir le Sud au communisme. Le nouveau Président Moon avait d’ailleurs indiqué sitôt après son élection qu’il était prêt à discuter avec Kim Jong Un pour avancer dans la normalisation de leurs relations.

L’avenir de la péninsule est évidemment d’être un jour réunie : la question est de savoir par quelles modalités et sous quelle forme entre les deux entités si différentes politiquement mais si proches humainement.

Une chose est certaine, c’est par le dialogue et la diplomatie que l’objectif doit être poursuivi, et non par une action militaire qui serait catastrophique pour la région et même pour la planète entière.

La Chine, au premier rang, peut et a intérêt à aider à ce règlement diplomatique, de même que la Russie. Les liens de ces deux grands pays avec la Corée du Nord sont anciens et connus des spécialistes qui peuvent disserter longtemps sur les aides qu’ils lui ont apporté autrefois dans les domaines scientifique et économique, directement ou par l’intermédiaire de pays tiers comme le Pakistan ou l’Ukraine, en d’autres circonstances, mais tous les deux ont intérêt à ramener le calme dans la région. Ce calme doit évidemment s’accompagner d’une diminution de la présence militaire américaine qui présente une menace toute proche pour plusieurs pays de la région, en tout premier lieu pour la Chine.

L’avenir n’est pas dans la résolution des différends par la coercition militaire mais par le dialogue prenant en compte les intérêts stratégiques et économiques raisonnables des acteurs régionaux.

Les BRICS, avec les projets de développement inclus dans la nouvelle route de la soie proposent une participation « gagnant-gagnant » à ceux qui le souhaitent, sans domination de l’un ou de l’autre mais en proportion de l’investissement apporté. Ce projet économique mondial ne peut aboutir si certains pays se trouvent soumis à une menace militaire à ses frontières.


[1Citation extraite de mon intervention lors du colloque sur la dissuasion à l’Assemblée Nationale le 26 octobre 2015, dans laquelle je rappelle les principes fondamentaux de la dissuasion nucléaire avec de nombreux extraits de penseurs de ce sujet.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Déplier les commentaires||Replier les commentaires
Vous souhaitez aider ? Adhérer, faire un virement mensuel, participer à un stand militant ? Prenez contact avec nous.

Réparation, Reconstruction, Refondation
25 May 2020
Feuille de route S&P
Réparation, Reconstruction, Refondation

La City et Wall-Street fomentent la guerre pour éviter la refonte des institutions financières. Il nous faut changer la donne afin d’empêcher que la situation dégénère en catastrophe nucléaire.

En savoir plus
Obama prépare son départ... en guerre
12 mai 2016
Nouvelle Solidarité N°10/2016
Obama prépare son départ... en guerre
Derrière la menace de guerre : le tsunami financier
8 août 2017
Chroniques stratégiques
Derrière la menace de guerre : le tsunami financier
Derrière le mirage de l'éternel présent : la menace d’une troisième guerre mondiale
7 août 2017
Chroniques stratégiques
Derrière le mirage de l’éternel présent : la menace d’une troisième guerre mondiale
20 décembre 2016
Infographies
Ils veulent la guerre ? Séparons les banques !

Don rapide

Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
- que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
- que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

Participez à l'effort politique !

Adhérez à S&P, devenez éducateur et créateur de la Nation

Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
Faire un don et adhérer plus tard