Dans un discours à Buenos Aires le 27 juin, le chef de l’Agence antidrogue russe (FSKN) Victor Ivanov a affirmé haut et fort qu’une séparation Glass-Steagall entre banques casinos et banques normales est la première étape pour combattre le trafic de drogue international et rétablir la souveraineté des nations et des peuples. Il est même allé plus loin en déclarant que pour remplacer l’économie souterraine, il est nécessaire d’ajouter à cette refonte bancaire un système de taux de change fixes entre monnaies garantissant l’émission de crédit à long terme indispensable au développement des projets d’infrastructure. Il a donc appelé les chefs d’Etat de tous les pays frappés par le fléau de la drogue à s’unir sur ce programme.
Il faut un changement dans l’architecture financière mondiale : en particulier une séparation entre banques de dépôt et banques d’affaires pour assurer la défense des opérations de crédit contre les activités spéculatives ; également un soutien pour la stabilité des taux de change entre monnaies nationales et l’allocation de crédits à long terme ciblés pour le développement des infrastructures. Un appel collectif sur la nécessité de ces mesures de la part des chefs d’Etat des pays souffrant du trafic de drogue est particulièrement nécessaire.
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- Discours de Viktor Ivanov au Conseil argentin pour les relations internationales, Buenos Aires, le 27 juin 2012.
- Crédit : Ana Novikova
Cette nouvelle architecture financière, a-t-il déclaré, doit remplacer le système monétaire et financier existant car ce dernier est la cause principale de l’accroissement du trafic de drogue à l’échelle mondiale ; en effet, ce système a été construit sur les ruines des économies nationales, les poussant à l’arriération en pillant leurs ressources et en les privant de leur droit au développement économique souverain. Il a ensuite étayé le contenu de cette politique de développement :
1. Bâtir l’infrastructure pour une agriculture avancée
Le premier niveau est la création de l’infrastructure nécessaire à l’organisation d’une agriculture avancée, ce qui inclut la formation de marchés stables, un système de crédit à taux bonifiés pour les paysans, un soutien technique et technologique (production scientifique et industrielle des semences, engrais et construction des engins agricoles), un système d’enseignement et de formation pour les agronomes et autres professionnels de l’agriculture, ainsi que des mesures protectionnistes fortes pour défendre les paysans qui cultivent ce qui est légal.
2. Favoriser l’émergence d’un secteur industriel
Le deuxième niveau est de créer les conditions pour une diversification des métiers afin de réduire la proportion de familles dont la vie dépend directement de la réussite agricole ; ce qui implique tout particulièrement de créer un secteur industriel national de haute technologie dans lequel puisse être incorporée la population. Un bon exemple est la Malaisie, un pays agraire arriéré qui est devenu en quelques décennies un pays leader dans la haute technologie.
3. Doter les Etats d’un instrument de crédit
Le troisième niveau est le développement souverain de l’Etat, doté d’une indépendance en matière de crédit et de finance. Les nations ont le droit au développement souverain. Le système financier et monétaire actuel, bâti sur les ruines des économies nationales et en pillant leurs ressources, est la principale cause de l’accroissement du trafic de drogue à l’échelle mondiale.
Ces derniers mois, Ivanov et Antonio Maria Costa, l’ancien directeur de la lutte antidrogue à l’ONU, ont martelé que le système financier ne pourrait pas survivre sans les flux massifs de liquidités provenant du narcotrafic, et que la guerre à la drogue ne pourrait donc être gagnée qu’en restructurant totalement l’architecture financière mondiale.
Extrait du discours de Viktor Ivanov à Buenos Aires le 27 juin 2012 :
« Toutes les ressources naturelles à la disposition des Etats doivent être mises au service du développement national. L’Argentine est ici un bon exemple puisqu’elle a adopté une loi sur la souveraineté sur les hydrocarbures et qu’elle a exproprié 51% de la société YPF appartenant au groupe pétrolier espagnol Repsol, précisément pour créer les conditions d’un développement national, ce qui est déjà une contribution importante pour dénarcotiser et décriminaliser. C’est le développement qui garantit une véritable souveraineté. »
# EDITH
• 05/07/2012 - 16:46
Il y a aussi du ménage à faire dans les multinationales car elles se comportent comme des predateurs et surtout les labos pharmaceutiques comme AVENTIS ou NOVARTIS. Et puisque la récolte de blé et de mais ,pour 2012-2013 n’est pas bonne , il faut en urgence interdire la speculation alimentaire ,la politique du futur doit être de refaire des stocks dans ce qui est essentiel,mais comme Hollande ne le fait pas on a du mouron à se faire !
# Eric F.
• 09/07/2012 - 23:49
... la liste est longue, tant que nous sommes à couper en deux les banques, coupons des têtes, nous gagnerons du temps !
# Eric F.
• 09/07/2012 - 23:52
Le dialogue manque de "fair play" comme "ils" aiment le dire ! Nous devons avouer qu’une révolte violente mettrai un terme à l’hypocrisie ambiante. Après le refoulement, le défoulement.
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# petite souris
• 05/07/2012 - 19:31
Le sursaut aurait du venir des stètes ou de la France ....
Il viendra de la Russie qui ne veut pas mourir !!!
On va voir si Hollande suivra la Russie pour une paix par le développement de l’atlantique à la mer de chine .....
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