Alors que les ministres des Finances du G-8 se réunissaient à Essen, en Allemagne, le 9 février, et que le ministre allemand Steinbrück s’apprêtait à mettre sur la table la question de la transparence des hedge funds, la menace d’une explosion imminente de la bulle spéculative, qui est devenue partie intégrante des plus grandes banques mondiales, s’alourdissait.
Tous les grands médias américains ont soulevé différents aspects du problème, et on croit savoir que l’« équipe de protection contre les plongeons », officiellement « Groupe de travail présidentiel sur les marchés financiers », va tenter d’en évaluer les risques lors de sa prochaine réunion, cette semaine. Le Wall Street Journal du 7 février interviewait un ancien dirigeant de fonds spéculatif, Andy Kessler, qui décrit le système bancaire actuel comme un seul et immense fonds spéculatif, que ce soit l’entrée en Bourse de Fortress, ou « Goldman Sachs (...) qui est tout simplement un hedge fund géant sous une peau de mouton wallstreetienne ».
Le 6 février, Lyndon LaRouche déclarait : « Ce sont des joueurs extérieurs aux banques proprement dites qui utilisent l’argent des banques pour ces transactions. Une fois que les banques ouvrent le robinet du crédit, il y a un nouveau groupe de joueurs qui orchestrent le tout, et ce sont eux qui savent - ou peut-être ne savent pas. (...) Ils ont peut-être tout détraqué à tel point que les membres de leur propre équipe jouent les uns contre les autres. En fin de compte, ils ne contrôlent pas ces arrangements de manière centralisée. C’est de la folie, comme la bulle de John Law. Personne ne sait vraiment et s’ils vous disent qu’ils savent, soit ils sont stupides, soit ils mentent. »
D’autres articles du Wall Street Journal et du New York Times envisagent les multiples possibilités d’explosion. Le quotidien de Wall Street décrit la manière dont la HSBC s’efforce de faire face à la chute du marché hypothécaire à risque (subprime) aux Etats-Unis, sur lequel elle a massivement investi ces deux dernières années. Il cite Richard Kovacevich, PDG de Wells Fargo, selon lequel personne ne sait même qui détient les titres basés sur hypothèque qui risquent de faillir : « On suppose qu’ils sont bien diversifiés. S’ils sont concentrés, il va y avoir un désastre. »
Le chef de la Réserve fédérale Timothy Geithner déclarait au New York Times du 9 février que sa priorité est de comprendre et de surveiller le marché des produits dérivés de crédit qui représente 26 000 milliards de dollars. Il insiste sur le « changement prononcé dans le système suite (...) à l’émergence d’un univers énorme de fonds privés financés par le crédit, à la croissance rapide de l’exposition à des instruments financiers plus complexes et moins liquides, le tout pendant une période de faible volatilité. (....) Cela signifie que nous connaissons moins bien la dynamique du marché dans des conditions de stress. »