10 février 2009 (Nouvelle Solidarité) – Pour lutter contre la piraterie internationale, les Etats-Unis viennent d’annoncer en janvier la formation d’une nouvelle Combined Task Force (CTF-151) capable de surveiller par sa présence les corridors maritimes du golfe d’Aden et la Somalie.
Pour Antonio Maria Costa, le directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), c’est la « prévention qui est cruciale – comment arrêter alors la piraterie ? Certains diront que le problème a la même taille que la Somalie elle-même et que tant que l’ordre ne règne pas dans ce pays, l’anarchie régnera devant ses cotes. Si cela est vrai, la priorité demeure de rétablir l’ordre en Somalie en démantelant les bases côtières et les réseaux de soutien aux pirates en échange d’aide au développement, la formation des cadres de l’administration locale et la création d’emplois attirant ceux qui sombrent dans la piraterie et les trafics. La communauté internationale doit aider, et pas seulement les gouvernements et les organisations internationales. Les compagnies de navigation et les assurances ont tous un grand intérêt à construire la paix en Somalie plutôt que de simplement payer les rançons. »
« Mais les canonnières seules ne suffisent pas. Il existe un vide juridique à remplir. Les pirates capturés ne peuvent pas être simplement jeté aux requins comme cela s’est produit ».
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« Il existe une autre façon d’attraper les pirates – c’est de traquer leur trésor. A l’opposé des boucaniers du passé, les mafias de Somalie n’enterrent pas leur butin dans les sables. Une partie du cash est distribué de la main à la main par un système informel (hors banques), le halawa. Néanmoins, les pirates opèrent de plus en plus en utilisant des intermédiaires à l’étranger capable de négocier le paiement des rançons par les centres financiers. C’est ceux-là qu’il faut frapper. En bref, si les pirates sont insaisissables, ils ont des faiblesses qu’on peut exploiter. Bien que la piraterie n’a pas tellement changé depuis Barbe bleu, les agences de répression peuvent actuellement compter sur une coopération multilatérale, le droit international et des technologies de communication supérieures. A nous de mettre en échec ces bandits dans les cours, les ports et les banques, autant que sur la surface des océans. »
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