25 août 2007 (Nouvelle Solidarité) - Un sondage réalisé par l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) révèle que 23 % des entreprises craignent d’être touchées directement par la crise du subprime. L’AFTE a réalisé ce sondage auprès de ses membres, les trésoriers et directeurs financiers des 1 000 plus grandes entreprises françaises, ayant plus de 500 salariés.
Selon l’AFTE, les trois raisons invoquées pour cette crainte sont « des placements dans des fonds investis dans des actifs "subprime", une hausse des marges sur les financements, des difficultés de refinancement signalées par plusieurs sociétés ayant fait l’objet d’un LBO (rachat par des fonds avec effet de levier). »
Seulement 15 % des membres de l’AFTE ont cependant répondu à l’enquête, menée entre le 21 et le 23 août. Mais au delà des trésoriers, ce sondage révèle l’anxiété qui domine les milieux d’affaires français au moment où se dissous l’économie de bazar financier de l’ère post-de Gaulle, dans laquelle les élites française ont cru et investi.
Le doute n’a pu que se renforcer dans les têtes jeudi, lorsque le fleuron de la finance alternative française, le hedge funds parisien Capital Fund Management, mené par « une équipe de vingt cinq doctorants, tous anciens physiciens issus d’établissements académiques réputés », a annoncé la perte de 300 millions d’euros dans des opérations subprime avec le fond américain Sentinel Management.
Et Nicolas Sarkozy est le premier à souffrir de cette anxiété. Il craint de ne pouvoir accomplir ses coûteuses réformes et de ne rester crédible face à la désintégration financière. C’est ainsi que Sarkozy et la ministre de l’économie Christine Lagarde ont bravé les interdits en suggérant fortement à la BCE de baisser ses taux pour relancer la croissance.
Cette hypothétique croissance dont tout le monde parle relève de l’illusion que le système pourrait continuer à agoniser éternellement. S’il veut éviter de voir sa présidence tomber avec le système financier et mener réellement une politique économique souveraine, Nicolas Sarkozy n’a pas le choix : il devra reprendre la proposition de Jacques Cheminade et d’Helga Zepp-LaRouche faite en 2005 pour un système de Banques nationales en Europe, et participer activement au nouveau Bretton Woods.