14 octobre 2008 (LPAC) — Selon des sources à Washington, des responsables saoudiens, en collusion avec Londres, tentent d’obtenir un accord entre certaines factions des talibans et le gouvernement Karzaï, en vue d’établir un gouvernement d’unité nationale, quitte à y ramener certains des pires fanatiques qui avaient été chassés du pouvoir après les attentats du 11 septembre.
L’une de ces sources a indiqué qu’en contrepartie, les Saoudiens veulent que les Talibans livrent Oussama ben Laden. Sa capture ou son assassinat, vers la fin octobre, peu avant les présidentielles américaines, pourrait faire basculer le vote et offrir au président Bush le « legs positif » qui lui échappe totalement pour l’instant. Peu leur importe si une telle combine enfonce le pays dans le chaos d’une nouvelle guerre civile.
Le 12 octobre, le Sunday Telegraph a révélé que le président Karzaï offrirait des portefeuilles ministériels aux talibans s’ils acceptaient un accord de paix. Déjà le 8 octobre, l’Independent de Londres avait confirmé que la monarchie saoudienne avait organisé des entretiens secrets entre des représentants de Karzaï et Gulbuddin Hekmatyar, l’un des seigneurs de guerre de l’opium les plus violents parmi les moudjahidines qui combattirent les forces soviétiques dans les années 1980. Allié aux talibans à un moment donné, il serait en quête d’un nouveau protecteur.
Entre-temps, la production de drogue en Afghanistan est en pleine expansion. Ce problème a été indirectement soulevé par le général John Craddock, commandant suprême de l’OTAN pour l’Europe, qui prône une politique de lutte anti-drogue plus énergique. Lors d’un séminaire à Bruxelles pendant la première semaine d’octobre, il affirma qu’une « poignée de pays membres de l’OTAN » entravent la lutte contre la culture de l’opium en Afghanistan, sous-entendu la Grande-Bretagne qui est en charge de la province de Helmand, où se cultive plus de la moitié de l’opium afghan.
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