24 août 2008 (LPAC) — La mobilisation de la base du parti et de simples citoyens américains a forcé la direction du Parti démocrate et l’équipe de Barack Obama à composer avec Bill et Hillary Clinton.
Lorsqu’en juin dernier, Lyndon LaRouche affirmait que rien dans la campagne présidentielle américaine n’était encore décidé, que la donne pouvait changer complètement avant les conventions démocrates et républicaines de fin août et début septembre, la grande majorité des gens, à tous les niveaux, restait sceptique.
Entre-temps, le danger bien réel d’un affrontement Est-Ouest et la panique provoquée par la crise bancaire et financière ont bousculé les petits arrangements, confirmant sa prévoyance.
Face à de tels défis, comment faire confiance à un « soufflé » comme Barack Obama ou à un John McCain visiblement dépassé par les événements ? Ce débat, étouffé sous une chape de plomb depuis des mois, a fini par éclater au grand jour, en partie grâce à la polémique menée par LaRouche et ses alliés, dans le Parti démocrate et ailleurs.
C’est ainsi que son courant politique intervient sans répit auprès des démocrates, notamment auprès des millions de partisans d’Hillary Clinton, dégoûtés par le traitement que lui ont réservé la direction nationale du Parti (Howard Dean et Nancy Pelosi) et l’équipe de Barack Obama, les appelant à se mobiliser à fond pour se faire entendre à la convention nationale. Impossible, nous répliquaient la plupart d’entre eux, le sacre d’Obama est d’ores et déjà acquis et Hillary n’a plus qu’à se taire. C’était sans compter sur notre mobilisation.
En effet, le Comité d’action politique de LaRouche (LPAC) a massivement distribué un DVD intitulée 1932, illustrant la bataille historique de Franklin Delano Roosevelt pour s’imposer comme candidat présidentiel démocrate en 1932, en dépit des manigances de Wall Street et de Londres.
Le LPAC a aussi diffusé des centaines de milliers de brochures dénonçant le spéculateur George Soros, qui parraine et finance généreusement la carrière politique de Barack Obama (cf. notre dossier en pages centrales), pour le compte de ses maîtres à la City de Londres. Pour leur part, il n’a jamais été question de faire élire le sénateur de l’Illinois Président des Etats-Unis, mais bien d’écarter tout risque d’un sursaut rooseveltien, que pourrait représenter Hillary Clinton.
Cependant, face à la réalité, Obama ne peut plus se contenter de répéter magiquement le mot de « changement », car désormais, les gens réclament des réponses. Or, celles qu’il a fournies sont bien décevantes, que ce soit sur le plan économique ou stratégique. Pour ce qui est de l’épreuve de force extrêmement dangereuse autour de la question géorgienne, il ne s’est pas privé de dénoncer la Russie, tandis que John McCain renchérissait, exigeant son exclusion du G-8.
Entre-temps, l’avance d’Obama sur McCain dans les sondages a fondu comme neige au soleil et certains démocrates voient déjà le spectre d’une nouvelle défaite planer sur les élections de novembre. Les Afro-Américains, en particulier, se sentent floués, de même que les 18 millions d’électeurs qui ont voté Clinton. Face à cette dégringolade, le DNC (direction du Parti démocrate) a fait machine arrière, acceptant de laisser les délégués de la sénatrice s’exprimer à la Convention.
Un communiqué du 14 août, diffusé conjointement par les services de presse de Barack Obama et d’Hillary Clinton, affirme même : « Les sénateurs Obama et Clinton travaillent ensemble depuis le mois de juin pour assurer la victoire des démocrates en novembre. »
Pour cela, il s’agit de respecter et d’écouter « les voix des 35 millions de personnes qui ont participé à ces primaires historiques. Pour rendre hommage à ces voix et à ces votes, les noms d’Obama et de Clinton seront en lice pour l’investiture. »
Malgré cette concession, les pressions et intimidations exercées sur les délégués et les super-délégués continuent de plus belle. Il est clair que l’équipe de Nancy Pelosi, Howard Dean et autres dirigeants démocrates à la solde de Londres et de Wall Street, reste déterminée à empêcher tout débat de fond, afin d’imposer leur ordre de marche ultralibéral et néo-corporatiste.
Cependant, cette bataille cruciale va avoir lieu, car Hillary Clinton est bel et bien en lice pour l’investiture. Ces chances sont étroites mais réelles. Certains délégués d’Obama ont d’ailleurs réorienté leur soutien en sa faveur, en dépit du rouleau compresseur et des pluies d’argent venant de George Soros pour la grand’messe d’Obama.
La convention de Denver sera donc une étape cruciale qui marquera la victoire, ou la défaite temporaire, de la mobilisation des « oubliés » de la société dont parlait Franklin Roosevelt. Même si Hillary Clinton n’emporte pas l’investiture, elle pourra, en tant que leader de cette mobilisation, faire valoir sa politique au Sénat américain.
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