1er décembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Lors des discussions entre les ministres de l’Agriculture de l’UE à Bruxelles ce vendredi, une dispute éclata à propos de l’aide alimentaire aux citoyens les plus pauvres d’Europe. Michel Barnier, qui présidait la session, affirma que la majorité y était favorable, mais que « quelques uns eurent des difficultés » avec le concept. Du coup, les experts sont appelés à élaborer une solution decompromis.
Alors que la France, l’Italie, la Belgique, l’Irlande et la Pologne appuient l’idée d’utiliser les stocks alimentaires, constitués dans le cadre de la PAC,pour secourir les citoyens les plus pauvres d’Europe, l’idée a été vigoureusement écartée par la Grande Bretagne, les Pays Bas, le Danemark, l’Allemagne, la Suède et la République tchèque qui présidera l’UE à partir de janvier 2009. L’opposition déclara que, dans sa forme actuelle, la proposition formulée en septembre par la Commission européenne de reconduire et d’augmenter l’aide alimentaire aux pauvres, lui semble inacceptable. L’aide alimentaire « relève dela politique sociale et n’a rien à voir avec la politique agricole commune (PAC) ! Les politiques sociales sont définies par les Etats-membres, pas par l’UE », déclara la ministre de l’Agriculture hollandaise, Gerda Verburg. Le secrétaire d’Etat britannique, Huw Irraca-Davies, ajouta avec style : « Tous nos citoyens doivent certes pouvoir manger, mais nous avons une objection concernant le caractère agricole d’une telle mesure. »
Ce n’était pas l’avis du ministre italien de l’Agriculture, Luca Zaia, qui disait que « 11% de notre population se débrouille avec moins de 600 euros par mois. Nous avons le devoir moral et éthique d’aider ces gens ».
A l’instar de la politique du ministre de l’Agriculture de Franklin Roosevelt, Henry Wallace, qui avait inventé les Food Stamps [coupons alimentaires] en vertu de l’Agricultural Adjustment Act (AAA)en 1933, les gouvernements de l’UE peuvent, depuis 1987,avoir recours aux stocks alimentaires – organisés dans le cadre de la PAC pour réguler les prix – pour l’aide alimentaire. Cependant, face à la crise alimentaire mondiale actuelle, les exigences des grands de ce monde ont réduit les stocks alimentaires à presque zéro. Par conséquent, Bruxelles suggère de faire passer de 300 à 500 millions d’euros le budget annuel de l’UE pourl’aide alimentaire, qui nourrit 13 millions de personnes en 2006.
Pour compenser ce manque, Bruxelles projette donc d’augmenter son budget à l’aide alimentaire et d’autoriser cette aide sur une base permanente, plutôt qu’à titre tout à fait exceptionnel. L’UE autoriserait également les Etats-membres à décider quel type de produit pourrait être utilisés pour cette aide, en fonction des régimes alimentaires de chaque pays. Cela permettrait aux fruits et légumes de faire partie intégrante de cette aide, jusque là restreinte au lait, au riz et à certaines céréales.
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# adrienne
• 03/12/2008 - 20:47
Sur le papier l’aide alimentaire c’est bien... mais des minima sociaux qui permettraient d’éviter que des gens aient faim dans nos pays riches, cela serait mieux, non ? ah et cela coûterait sûrement moins cher au contribuable : stocker, gérer et distribuer des stocks alimentaires ce n’est pas exactement une opération simple, ni peu onéreuse.
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