25 novembre 2009 (Nouvelle Solidarité) — Dans un discours prononcé le 20 novembre devant l’Ecole centrale du Parti communiste chinois, le ministre italien de l’Economie, Giulio Tremonti, a déclaré que la crise n’est pas finie et qu’une véritable solution passe par un traité international entre gouvernements, qu’il a appelé un Nouveau Bretton Woods.
Tremonti expliqua : « Après le désastre, je soutenais que seules les banques qui financent les familles et les entreprises devaient être sauvées. Mais au contraire, toutes ont été sauvées. De cette manière, on a gagné du temps, mais on n’a pas résolu le problème. Par conséquent, le risque d’une nouvelle crise est toujoursimminent. »
Les marchés financiers « ont retrouvé les niveaux d’avant la crise et les produits dérivés augmentent à nouveau à une vitesse effroyable ». Dans le monde entier « les gouvernements sont intervenus des deux mains. D’une main, ils ont injecté une énorme masse de liquidités dans le système. De l’autre, ils ont transformé la dette privée en dette publique. »
Ces interventions ont amélioré les bilans des grandes banques d’affaires, mais pas ceux de l’Etat, et « une énorme partie de cet argent est resté au sein des banques elles-mêmes, qui utilisent aujourd’hui ces fonds pour faire du profit, en contractant des prêts à 1% pour investir dans des instruments financiers à un taux de rendement de 5 ou 6%. »
A la fin des années 1990, poursuivit le ministre italien, « le pouvoir de battre monnaie, qui était réservé aux Etats souverains, a été confié aux banques et au marché », donnant aux grandes banques un poids plus grand qu’aux gouvernements. En raison de la crise, « les gouvernements sont à nouveau au centre de tout, mais il reste une énorme masse de liquidités dans les banques, en dehors du contrôle des Etats. Maintenant, il faut faire quelque chose de complètement nouveau. »
Bien sûr, « nous ne pouvons pas envisager de résoudre les problèmes nés de la crise avec une série de nouvelles règles techniques écrites par des banquiers », déclara Tremonti, sous les applaudissements. « Aujourd’hui, nous avons besoin d’un effort politique collectif pour définir un nouvel ordre, un traité international pour définir un nouveau Bretton Woods, qui devrait être le fruit d’un effort multilatéral, non seulement pour ce qui est de la participation, mais aussi de la rédaction, poursuivit-il. J’ai l’honneur de déposer ici une première ébauche de mon traité. Je ne pourrais imaginer de meilleur endroit pour le faire. »
Au cours de sa visite à Pékin, Tremonti a rencontré des membres du gouvernement. Avec Cao Xiqing, le directeur général de la China Investment Corporation, il discuta de la possibilité que ce fonds investisse en Italie dans des projets d’« intérêts communs ». Il a également rencontré le vice-Président Xi Jinping, qui a accepté son invitation à se rendre en Italie en 2010.
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