21 septembre 2007 (LPAC) - L’ancien ministre des finances italien et actuel vice-président de la chambre des députés Giulio Tremonti, réitère dans une lettre publiée dans le quotidien Corriere delle Sera, la gravité de la crise financière internationale.
« On peut lui donner le nom que l’on veut : turbulence, tempête, effondrement, ouragan, retournement, détresse, crac. On peut le comparer ou non à la crise de 1929. On peut le nommer et le voir comme on veut, mais ce qui est sûr c’est que depuis Août 2007, du fin fond des entrailles du capitalisme financier, des secousses très forte sont remontées à la surface (...) De surcroît, il n’est pas acquis que les secousses soient sur leur fin plutôt qu’à leurs débuts. » Tremonti fait état de la possibilité que la « Tempête parfaite » s’abatte sur le monde. Il explique ensuite que cette crise peut être soignée, mais qu’ « on ne trouve pas de remède à une maladie si on en comprend pas d’abord ses origines. »
Tremonti souligne à quel point l’activité bancaire a été détournée pour devenir un jeu d’argent, à l’image des hedge funds. « Les hedge funds sont une source de risque. Ils ne sont rien d’autre que des banques en situation d’irrégularité. Les banques doivent se soumettre à une juridiction d’Etats, à des règles, des standards, des limitations et des critères de prudences. Les hedge funds sont tout le contraire : leur loi, c’est en fait qu’il n’y en a pas. Ils sont l’opposé de leur nom (hedge = se couvrir contre le risque) »
« Au final, les banquiers ne font plus confiance aux banquiers (...) Le premier effet a été la crise croisée du financement à long terme et des dépôts à court terme. Ca a été le déclencheur de la panique bancaire en Angleterre. » Puis il conclut que « si chaque acteur du système financier devait ouvrir leur livres de comptes et dire la vérité sur ce qu’ils ont, ce serait le début d’une solution. »
Bien qu’il serait positif que chacun ouvre ses livres de comptes, il doit être quasiment impossible de faire s’ouvrir les crocodiles morts, échoués sur les îles Caïmans. Nombreux sont ceux encore apeurés à l’idée de ce qu’on pourrait y trouver.