28 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) — Au cours d’un débat télévisé en Italie sur le thème dela fin de la mondialisation et de la nécessité d’un nouveau Bretton Woods, le nouveau ministre des Finances et du Trésor italien, Giulio Tremonti, a dénoncé les biocarburants comme étant « un crime contre l’humanité », puisqu’ils ont provoqué des hausses des prix qui ont plongé des pans entiers de la population mondiale dans la famine. Répondant à Emma Bonino, la ministre du Commerce, qui, sur le même plateau, venait d’accuser George Bush d’être à l’origine des biocarburants, le nouveau Ministre a rétorqué qu’il lui « semblait qu’Al Gore était bien plus responsable de cette politique » que Bush.
Mais Tremonti est intervenu sur le sujet qui le préoccupe principalement : la nécessité d’organiser une nouvelle conférence de Bretton Woods aboutissant à la création d’un nouveau système financier international, une idée chère à l’économiste et démocrate états-unien Lyndon LaRouche, bien connu pour l’avoir mis sur le tapis depuis des années. « A la fin de la guerre, des dirigeants politiques, pas de technocrates, se sont rassemblés à Bretton Woods. Ils ont établi un système de règles pour le monde entier. Il y avait des règles d’échanges, des quotas, des tarifs douaniers. Laissez-moi vous rappeler que pendant quarante ans, nous avons interdit l’importation des voitures japonaises. Cela n’a pas empêché l’industrie japonaise de se développer. La folie a été d’introduire, d’abord en 1995, puis en 2001, les règles d’un libre échange radical via l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous devrions organiser une nouvelle conférence de Bretton Woods. L’hôtel Mount Washington est toujours là, on peut voir des photos des chambres sur Google. » Paolo Mieli, rédacteur en chef du quotidien Corriere della Serra, présent aussi sur le plateau, a abondé dans le sens de Giulio Tremonti, disant qu’il avait eu tort de croire que quelque chose de bon pouvait venir d’une mondialisation débridée. Maintenant, « je sens qu’un 11 septembre économique nous menace », a-t-il dit, notant cependant qu’avec Tremonti au ministère des Finances, ces questions occuperont le devant de la scène en Italie. Le nouveau ministre a aussi saisi cette occasion pour promouvoir sa nouvelle proposition pour financer des investissements dans l’économie physique grâce à des émissions d’obligations en euro, soulignant qu’Alexander Hamilton, le premier secrétaire du Trésor états-unien avait utilisé un système similaire à son époque.