21 juin 2008 (Nouvelle Solidarité) - The Economist, le porte-voix de l’oligarchie anglo-hollandaise qui avait soutenu le traité de Lisbonne, a publié un éditorial sur le traité de Lisbonne, intitulé « Enterrez-le ! ». Ridiculisant les dirigeants européens qui refusent de tenir compte du « non » irlandais, il réaffirme que les Irlandais dirent « non » à « l’incompréhensible traité de Lisbonne », qui tentait d’esquiver le peuple. Quant à ceux qui prétendent que seuls les Irlandais s’y opposent, et qu’ils devraient donc être ignorés, The Economist écrit : « Bruxelles réagit comme un docteur qui dirait que l’opération a été réussie, bien que le patient ait trouvé la mort. En vérité, c’est le traité de Lisbonne qui devrait être autorisé à mourir », ajoutant qu’il est « à la fois incroyablement arrogant et anti-démocratique de considérer qu’un « non » n’est pas une réponse ». Il ajoute qu’après tout le traité était un « fatras de minestrone » et n’en valait pas la peine.
Ce vendredi 20 juin, la ratification du traité de Lisbonne par la Grande Bretagne a été gelée, à la demande d’un juge de la Cour suprême, David Richards, pour tenir compte de la requête de Stuart Wheeler concernant un examen judiciaire du refus de la Grande Bretagne de tenir un référendum populaire sur le traité, à l’image de l’Irlande. Mercredi, la Chambre des Lords avait adopté le traité, et la Reine y avait donné son assentiment royal, afin que Gordon Brown arrive au sommet de l’UE à Bruxelles avec un traité ratifié. David Richards a donc déclaré que la Cour était « très surprise » que le gouvernement ne tienne apparemment pas compte de la récusation de Wheeler, dont il a précisé que le jugement de la Cour devait être rendu pour la semaine prochaine.
A Bruxelles, malgré l’intention affichée par Merkel et Sarkozy d’abuser l’Irlande en la forçant à revoter avant la prochaine réunion des chefs d’Etat européens en octobre, le sommet n’a pu donner l’illusion que le traité de Lisbonne était encore vivant.
Le Premier ministre irlandais, Brian Cowen, est même allé jusqu’à rappeler à la chancelière allemande qu’il n’était pas encore sûr que le traité soit ratifié dans son propre pays avant octobre, puisque la Cour constitutionnelle procède actuellement à un examen approfondi du traité, afin de déterminer son éventuelle compatibilité avec la Loi fondamentale allemande.