Suite au week end mouvementé de la conférence du G-20 de Moscou, au cours duquel a été discuté le bien-fondé de la politique d’assouplissement quantitatif poursuivie par les banques centrales depuis 2008, la revue The Economist, porte-parole d’une importante faction de l’oligarchie financière britannique, invite le « monde à se féliciter de la politique monétaire volontariste du Japon et des Etats-Unis ».
Sous prétexte de défendre une baisse générale des taux d’intérêts pour relancer l’économie mondiale, The Economist salue non seulement la volonté japonaise et américaine d’accélérer le rythme d’impression de la planche à billet, mais invite également l’Europe à se « libérer de sa trouille et à faire comme le Japon : la banque centrale européenne devrait relâcher sa politique monétaire, si nécessaire via l’assouplissement quantitatif ».
The Economist prend ainsi le parti d’ignorer les protestations de pays comme le Brésil et la Chine, qui y voient une tentative des pays occidentaux de baisser le cours de leurs devise pour accroître les exportations (la guerre des monnaies) ; le silence officiel du G-20 à l’égard d’une politique extrêmement controversées ; et les réticences du Japon lui-même, qui y regarde deux fois avant de s’engager plus loin de peur de voir se déclencher une inflation hors de contrôle. Ainsi Reuters rapporte que la nomination du prochain gouverneur de la Banque centrale du Japon a été retardée jusqu’au retour du premier Ministre japonais Shinzo Abe de son voyage à Washington la semaine prochaine, en raison d’un désaccord persistant au sein même du gouvernement japonais à ce sujet.
L’économiste américain Lyndon LaRouche voit dans l’engouement de l’Economist à l’égard d’une politique aussi démente la volonté d’une certaine élite de liquider ce qui reste du système financier actuel, préférant balayer d’un seul coup la totalité des dettes ET l’épargne populaire par l’hyperinflation, plutôt que d’accepter une réorganisation ordonnée via la sélection entre dettes spéculatives et dettes légitimes associées à l’économie réelle, comme permettrait de le faire une séparation bancaire de type Glass-Steagall.
Ceci pourrait conduire, sous prétexte de mettre fin aux excès d’un « système keynésien où règne la collusion entre les banques centrales et les Etats », à un système monétaire privé éventuellement fondé sur un standard or, où des grandes banques privées nouvellement crées s’arrogeraient le privilège exclusif de l’émission monétaire, sur la base d’une équivalence stricte entre la monnaie émise et la quantité d’or qu’elles détiendraient dans leur coffre.
Un tel système, combiné aux effets dévastateurs de l’hyperinflation, conduirait à l’élimination d’une grande partie de la population mondiale et bloquerait toute tentative de reconstruction de l’économie mondiale par de grands projets financés par le crédit productif public.
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