27 juin 2008 (Nouvelle Solidarité) – Que le monde est petit ! Hier, c’est le nouveau think-tank européen ECFR qui a lancé un appel à ce que l’intégration européenne s’accélère malgré le non irlandais. Or le European Council on Foreign Relations (ECFR), petit frère du fâcheusement célèbre CFR basé à New York, est financé par Georges Soros, le serviteur de l’Empire financier britannique, qui a fait main basse sur la candidature Obama afin d’éliminer Hillary Clinton et d’assurer une présidence étasunienne garantie 100% anti-Roosevelt.
Dans son appel publié notamment dans le Guardian de Londres, l’ECFR explique que l’Europe pourrait devenir « un symbole de la faiblesse et du déclin au 21e siècle », et enjoint l’UE de continuer son élargissement et de s’engager en Iran, au Moyen-Orient et en Afghanistan ! Puis il ajoute que « les dirigeants européens trahiraient les espoirs et les intérêts de leurs citoyens s’ils laissaient l’incertitude sur le Traité de Lisbonne affaiblir la politique étrangère naissante de l’Europe ou s’ils échouaient face au défi de la rendre plus forte ».
Il n’est ainsi pas étonnant de trouver parmi les signataires de cet appel les pires représentants de la faction « Limp » (libérale-impérialiste) britannique :
*Mark Léonard, directeur exécutif du ECFR, défend l’idée de « l’Eurosphère », une zone d’influence de 80 pays, dont l’ex-Union Soviétique, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. En 2005, dans son « Projet pour un nouveau siècle européen », il écrit : « L’arme secrète de l’UE, c’est le droit. La puissance militaire vous permet de renverser le régime d’Afghanistan ou d’Irak, mais l’UE transforme l’ensemble de la société polonaise, de ses politiques économiques jusqu’au traitement de ses minorités ». « Le pouvoir militaire permet de vous imposer n’ importe où dans le monde, mais quand vous tournez le dos, votre force flétrit. C’est seulement lorsqu’ils sont noyés dans l’Eurosphère des lois et des institutions, que les pays sont changés pour toujours ». Le projet est donc clairement affiché : l’Etat-Nation doit disparaître dans cet ensemble que le président de la Commission, José Manuel Barroso, appelle « un Empire informel ».
*Robert Cooper, s’il ne figure pas parmi les signataires, il est néanmoins membre du ECFR. Conseiller en politique étrangère de Tony Blair puis du Haut représentant de l’UE pour la PESC, Javier Solana, il a expliqué en 2003 que « La réponse postmoderne, européenne, aux menaces, c’est d’étendre de plus en plus le système d’un empire co-opératif ». D’ailleurs, Cooper ne cache pas sa vision colonialiste du monde : « quand nous traitons avec des Etats plus archaïques à l’extérieur du continent postmoderne de l’Europe, nous devons revenir aux méthodes plus dures de l’ère de jadis : la force, l’attaque préventive, la ruse ».
*Le baron Anthony Giddens est le gourou politique de Tony Blair. Professeur émérite au Centre pour l’étude de la gouvernance mondiale à la London School of Economics, il est considéré comme l’intermédiaire transatlantique entre le New labour de Blair et Brown et la faction anti-Roosevelt et malthusienne d’Al Gore et de Joe Lieberman au sein du Parti démocrate. C’est lui qui a théorisé la doctrine blairiste de socialisme ultra-libéral, avec son livre The Third Way (La troisième voie), édité par la Société fabienne en 1997.
*George Soros, formé à la London School of Economics, dirige le Quantum Fund qui mène des opérations spéculatives (monnaies, pétrole) pour le compte de l’oligarchie anglo-hollandaise à partir de l’île de Curaçao, une ancienne colonie des Antilles néerlandaises qui jouie d’une opacité bancaire maximale. Avec les bénéfices de ces opérations, il a mis la main sur les think-tanks du Parti démocrate américain et il finance l’ECFR via la Soros Foundation Network.
Certains pourraient s’étonner de la présence de socialistes mitterandiens - Dominique Strauss Kahn, Pascal Lamy, Lionel Jospin et Pierre Moscovici - parmi les membres du conseil de cette officine du Foreign Office. D’autres s’étonneront peut-être davantage de leur présence au sein du Parti Socialiste et du rôle éminent qu’ils y jouent encore. Enfin, d’aucuns, sans doute plus optimistes, estiment que l’ECFR est le cimetière des éléphants.