Le 28 janvier 2008 (Nouvelle Solidarité) — Suite à une plainte déposée par l’Association syndicale des actionnaires (ASA) de la Société Générale, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête sur les transactions réalisées sur le marché du titre Société Générale dans les jours qui ont précédé la mise à jour de la fraude, le 20 janvier, à la veille du « lundi noir ». Il s’agirait d’un délit d’initié et selon certains d’une manipulation des cours.
Dans le collimateur le milliardaire républicain américain Robert Addison Day (*), membre du conseil d’administration de la Société Générale depuis 2002.
N’est-il pas étrange que cet administrateur a vendu le 9 janvier pour 85,75 millions d’euros d’actions de la Société Générale au prix unitaire de 95,27 euros et que deux fondations auxquelles il est lié, la Robert A. Day Foundation et Kelly Day Foundation, ont, elles aussi, procédé à des ventes de titres de la Société Générale, pour respectivement 8,63 millions d’euros et 959.000 euros ?
N’est-il pas étrange également qu’une semaine plus tard, le 18 janvier, Monsieur Day a vendu de nouveau pour 40,51 millions d’euros de titres Société Générale ?
Soulignons ici que cette vente a eu lieu au moment même où les premiers indices de la fraude de Jérôme Kerviel ont été découverts, dans les jours précédent le krach du lundi 21. Sa fondation éponyme a également procédé à une nouvelle cession d’actions de 4,5 millions d’euros, toujours le 18 janvier.
« Avant ces cessions, R. Day, comme les autres membres du conseil, n’était pas informé des pertes de trading de J. Kerviel », affirme la Société Générale. Elle ajoute qu’ils n’étaient pas non plus informés des dépréciations supplémentaires liées aux subprimes.
Constatons pour l’instant que fort tragiquement, M. Day n’a pas su dispenser à temps sa fantastique science de la prévoyance à l’indélicat Jérôme Kerviel !
Note :
(*) Robert A. Day a été un « leveur de fonds » de premier plan de la machine de George Bush et Dick Cheney, compensé par le titre honorifique de « Bush pioneer » en 2000 et 2004. Il siège au comité d’orientation pour la politique étrangère (Presidential Foreign Intelligence Advisory Board). Il est le fondateur et président de la Trust Company of the West (TCW), une société de management évalué à 71 milliards d’euros basée à Los Angeles et filiale indirecte de Société Générale Asset Management. Day figure actuellement comme un trustee à la Brookings Institution et est un membre du Center for Strategic and International Studies (CSIS) un think-tank de l’oligarchie anglo-américaine. Actuellement conseiller d’Arnold Schwarzenegger, il a commencé sa carrière à la banque d’affaires White, Weld and Cie à New York.