Nicolas Sarkozy croit à la prédestination génétique comportementale. Et, comme c’est bizarre... plusieurs membres de sa famille semblent prédestinés à des comportements « à risque » qui viennent appuyer la vision de contrôle politique et social du nouveau Président français. Les membres de la caste sarkosienne sont introduits dans les milieux du renseignement, de la finance et des lobbies pharmaceutiques.
Un contrôle social, tel que Nicolas Sarkozy le voudrait, ne pourra exister que par un flicage biométrique (fichage avec prélèvement génétique) et la mise sous camisole chimique des individus à « comportement à risque ». Aux Etats-Unis, un projet gouvernemental de surveillance des déviances comportementales chez l’enfant, la New Freedom Initiative (Initiative pour une nouvelle liberté, est déjà instauré. En France - première dans l’histoire - Sarkozy vient de nommer le Pr Arnold Munnich, conseiller en génétique. Il dirigera l’unité « Handicaps génétiques de l’enfant » à l’hôpital Necker-Enfants malades.
Dictature scientifique
Dans Le Meilleur des mondes (1931) d’Aldous Huxley, une société intégralement contrôlée par un système « scientifique » de castes rend la servitude tolérable aux populations par l’administration de doses régulières de bonheur chimiquement provoqué. Ainsi est aboli le libre-arbitre de tout un chacun par un conditionnement méthodique promu par des « Administrateurs mondiaux ». « Sous la férule d’un dictateur scientifique, l’éducation produira vraiment les effets voulus et il en résultera que la plupart des hommes et des femmes en arriveront à aimer leur servitude sans jamais songer à la révolution » conclura-t-il au dernier chapitre de son livre Que faire ? en 1958.
Ainsi, le projet politique d’Huxley exige la mise en place de dirigeants complices d’une élite financière supranationale (les « administrateurs mondiaux » du Meilleur des mondes). Sommes-nous entrés dans le monde d’une dictature scientifique tel que le décrivait Aldous Huxley ? Romance existentialiste ou projet politique ?
Nicolas Sarkozy veut instaurer un fichage systématique de la population française. Les prétextes sont divers : contrôle de la délinquance, des déviances comportementales... Pour cela, il faudra faire accepter à la population ce fichage.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un bref intermède sur l’histoire de la génétique prouvera que cette idée n’a rien de novateur. Aux Etats-Unis, dès 1910, les grandes familles bancaires Harriman et Rockefeller finançaient la Eugenics Record Office, un centre de recherche sur l’hérédité génétique contenant, en 1935, près d’un million de fiches sur les familles présentant des cas d’épilepsie, d’alcoolisme, d’érotomanie... Pour éviter la propagation de ces tares « familiales », les membres de la Eugenics Record Office préconisaient la stérilisation. Ces familles financières ont apporté leur soutien aux célèbres docteurs nazis Verschuer et Mengele jusque dans les années quarante.
Cinquante ans après la publication du Retour au meilleur des mondes, l’Unité Inserm 675 (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dirigée par Philip Gorwood, enquête sur la « génétique des comportements addictifs » en soumettant 6000 étudiants d’une vingtaine d’établissements de Champagne-Ardennes à un questionnaire et à un test salivaire ADN. Philip Gorwood est spécialiste du « gène comportemental de l’alcoolo-dépendance » et de ceux de la dépendance à la cocaïne, à l’héroïne et au cannabis (www.erudit.org). Chercheur au service de psychiatrie de l’hôpital Louis Mourier à Colombes, en région parisienne, il travaille sur les gènes codant le transporteur de la sérotonine 5-HTT.
Le lien entre génétique et contrôle politique
(Persuasion chimique, Retour au meilleur des mondes, Aldous Huxley, 1958). |
L’enquête champenoise portait sur les comportements et déviances sexuelles, addiction à la drogue ou à l’alcool ou même tendance suicidaire, non seulement chez les élèves mais aussi chez leur famille et leur entourage. Pour éviter le consentement des parents, le projet a porté sur de jeunes adultes scolarisés de plus de 18 ans. Une initiative identique, portant sur la santé mentale des enfants, a été tentée dans d’autres régions, notamment à Paris où les fédérations de parents d’élèves se sont opposées à une enquête menée par la MGEN (Mutuelle générale de l’Education nationale). Les formulaires avaient été glissés dans les cartables des enfants.
L’objectif est d’inscrire à terme toute la population française dans le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) pour des besoins de police intérieure et mondiale. La loi de sécurité intérieure adoptée en mars 2003, sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, a fait du « refus de se soumettre à un prélèvement ADN » un délit. La mise sous fichier de la population française comporte le relevé des empreintes biométriques (palme, iris et ADN) ainsi que diverses données comme le parcours juridique des individus dès le plus jeune âge.
Une idée française ? Pas du tout ! Un projet de l’Empire britannique tel que le concevait Aldous Huxley, ayant pour but d’assurer un contrôle social par une Nouvelle gouvernance mondiale fasciste. Aux Etats-Unis, « l’Initiative pour une nouvelle liberté » prévoit déjà le dépistage des maladies mentales en milieu scolaire, puis sur l’ensemble de la population. Malheureusement, la tendance est de faire entrer dans la catégorie « maladies mentales » des comportements qui ne seraient qu’un refus d’obéir à l’injustice d’une autorité. On peut présumer les risques réels de dérapages. Un suivi obligatoire et un dossier médical personnalisé sont déjà en place non seulement pour les cas dépistés mais aussi pour les personnes à comportements à risques. Ces personnes pourront être « soumises » à une obligation de traitement « pharmacogénétique », c’est-à-dire à une mise sous camisole chimique. Si la forme actuelle de contrôle des populations n’est pas tout à fait identique à celle du début du XXe siècle, malgré tout, l’histoire bégaie et la plupart de nos contemporains ont perdu la mémoire.
Fratrie et mafia pharmaceutique
La caste Sarkozy est un atout dans le plan du gouvernement actuel et rien ne se fait par hasard quand la nécessité fait loi, surtout lorsqu’il s’agit d’histoire de famille et de gros sous. Le père Paul Sarközy de Nagy-Bosca est issu d’une famille aristocratique hongroise qui a quitté la Hongrie à l’arrivée des troupes de l’Armée rouge en 1944. Paul est un anti-communiste virulent. En 1949, il épouse Andrée Mallah et a trois enfants de cette union : Guillaume, Nicolas, François. Il divorce en 1959 et épouse Christine de Ganay vers 1964. Ils ont deux enfants, Olivier et Caroline.
Un fait troublant est le second mariage de Madame de Ganay avec Franck G. Wisner, un diplomate américain, membre du conseil d’administration d’Enron de 1997 à 1999, du CFR, de la Rand Corporation et, surtout, fils de Franck Wisner. Cet ancien responsable de la CIA en Europe pendant la Guerre froide a été l’un des principaux organisateurs du Congrès pour la liberté de la culture, l’opération anglo-américaine visant à promouvoir une contre-culture destructrice des individus et des nations. Il a également été impliqué dans les campagnes lancées aux Etats-Unis et en Europe contre Lyndon LaRouche.
Les enfants ont hérité du désir de pouvoir de leur père et se sont introduits dans les hautes instances financières et politiques. L’aîné, Guillaume, chef d’entreprise dans le textile, a été vice-président du Medef jusqu’en août 2005. Nicolas vient en second. Dans la saga familiale, François Sarkozy tient le rôle du médecin pédiatre et bénéficie d’une introduction avantageuse dans les milieux pharmaceutiques. On peut se poser la question de l’influence qu’il a pu avoir sur son frère dans l’intérêt qu’il porte à la génétique comportementale. Vice-président du conseil de surveillance de BioAlliance Pharma depuis janvier 2006, le Dr Sarkozy est un associé au sein d’AEC Partners depuis 2001, une société de conseil dans le domaine pharmaceutique basée à Paris.
Pourquoi souligner ainsi le parcours du Dr Sarkozy ? Le lien entre le dépistage des comportements « génétiques » à risque et le milieu pharmaceutique est un marché à fort pourcentage de revenus, comme le démontre l’exemple états-unien. Le 20 janvier 2004, Allen Jones, enquêteur pour le bureau de la Santé publique de Pennsylvanie, alerte sur la mise en place d’un programme modèle par les grandes firmes pharmaceutiques, Le Texas Medication Algorithm Project (TMAP). Le projet vise à la démocratisation de psychotropes produits hors parcours et non labellisés par les Etats, sur la population carcérale, les enfants ou adolescents « agités », les comportements addictifs (alcool, stupéfiants...).
Le petit dernier, Olivier Sarközy est sur le point d’entrer à l’Elysée à la demande de Nicolas. Il co-dirige le département de fusions et acquisitions de l’Union des banques suisses à New York, où il travaille sur les plus grosses opérations de la finance et conseille la banque néerlandaise ABN Amro.
Selon Allen Jones, les campagnes présidentielles de George W. Bush (2000 et 2004) ont été financées par la Fondation Robert Wood Johnson du Texas, qui avait bénéficié d’un renvoi d’ascenseur des compagnies pharmaceutiques Janssen Pharmaceutica et Janssen Ortho McNeil. Le groupe avait obtenu un marché important dans le suivi pharmaceutique des prisonniers atteints de troubles cliniques mentaux. D’autres compagnies ont pratiqué des accords similaires (www.psychrights.org) parmi lesquelles, Novartis, Eli Lilly, GlaxoSmithKline...
Une manne financière pour ces différentes compagnies pharmaceutiques qui projettent ainsi un développement commercial sans précédent grâce à une clientèle servie par le gouvernement de Georges Bush. En effet, le suivi comportemental de la population et l’obligation de soins avec mise sous camisole chimique qui l’accompagne, est digne du monde d’Aldous Huxley. On peut aussi se poser quelques questions sur la création de prisons-hôpitaux tels que les conçoit Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui les prisons se remplissent de personnes en péril psychologique. Cette population carcérale est déjà soumise à des prises régulières de « calmants ». Les nouvelles structures risquent de devenir un marché nouveau pour les lobbies pharmaceutiques si l’approche de contrôle médicamenteux se trouve renforcée, alors qu’il faudrait des structures de suivi psychiatriques vouées au soin et à la rééducation.
Certains sont plus égaux que d’autres
En 1994, Arnold Munnich, nouveau conseiller en génétique auprès de la présidence, devient directeur d’une unité de recherche de l’Inserm (U 393, handicap génétique de l’enfant). Dans un entretien du 1er mars 2003 (www.picardp1.ivry.cnrs.fr), il commente l’expérience faite par Alain Fischer sur de petits patients victimes de graves déficits immunitaires : « Mais je me demande s’il n’a pas été un peu aventureux, en tous cas, de se lancer dans l’entreprise avant même d’avoir effectué des essais sur des modèles animaux. [...] Bon, le problème de la mort de ces petits patients est arrivé au meilleur d’entre nous, scientifique je veux dire... ». Une affaire qui a fait grand bruit dans la presse en 2003, lorsque plusieurs « bébés bulles » ayant subi une thérapie génique, sont morts d’une leucémie induite par celle-ci. Aussi, le professeur Munnich pense qu’il ne faut pas négliger les autres possibilités thérapeutiques, « en particulier la pharmacologie ».
Avant 1970, un médicament n’entrait sur le marché qu’après dix à vingt ans de tests sur les animaux, puis sur l’homme. Il faut préciser que si une médication a des conséquences à court terme, elle en a aussi à long terme et il faut prendre le temps de les connaître pour ne pas nuire. Malheureusement aujourd’hui, dans la précipitation du marché, on lance parfois de nouvelles molécules à peine deux ans après leur découverte.
Ce qui gêne dans la recherche sur le gène est la trop grande part laissée à l’irrationnel. Force est de constater que l’obligation de résultats pour une biologie généticienne hyper-médiatisée depuis plusieurs décennies pousse certains chercheurs à la faute. L’affaire des « bébés bulles » est révélatrice d’une déviance comportementale du monde de la génétique. Expérimenter sur des êtres vivants est un jeu à haut risque, surtout quand les chercheurs en sont encore à douter des fonctions des gènes.
La Constitution française stipule que tous les hommes naissent libres et égaux en droit, mais dans le monde d’une dictature « scientifique » où la recherche de la contrainte par la détermination génétique est la loi, les hommes ne sont plus définis que par une classification de leurs comportements. Chaque individu devrait se poser la question fondamentale de ce qui différencie l’homme de l’animal pour ne pas finir dans le vaste troupeau d’hommes triés, répertoriés et socialement domestiqués. Pour conclure, voici un extrait de La république des animaux de George Orwell (1964) qui donne à méditer : « Tous les animaux sont égaux, mais certains d’entre eux sont plus égaux que d’autres »